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21 mai 2019

Un projet qui sème l’inquiétude chez plusieurs résidents

Tour de communication Rogers à Saint-Charles-Borromée

Rivière L'Assomption

©(Photo l'Action - Christian Belhumeur-Gross) - L'Action

L’emplacement projeté de la tour de télécommunication Rogers, à proximité de la prise d’eau de la Station Robert-Boucher.

ACTUALITÉ. De nombreux résidents de Notre-Dame-des-Prairies et Saint-Charles-Borromée ont appris tout récemment que l’entreprise de télécommunication Rogers tenait une consultation publique concernant l’implantation d’une tour de communication de 60 mètres de hauteur sur un terrain privé derrière le parc du Bois-Brûlé à Saint-Charles-Borromée. Plusieurs citoyens interpellent leur ville respective afin qu’elle prenne position face à ce projet qui semble soulever plusieurs inquiétudes. Un compte-rendu de Christian Belhumeur-Gross.  

C’est dans la semaine du 6 au 10 mai que des résidents du domaine Lippé à Notre-Dame-des-Prairies ont reçu un formulaire par la poste de l’entreprise Rogers les informant d’une consultation publique sur l’éventuelle implantation d’une tour située juste en face, de l’autre côté de la rivière L’Assomption. Un avis public fut également publié dans les pages de l’édition du 8 mai de L’Action. Selon les informations diffusées par l’entreprise, une tour de 60 mètres serait érigée afin d’améliorer la communication cellulaire dans le secteur. Toujours selon l’avis, les citoyens ont jusqu’au 9 juin prochain pour faire part, via courriel ou par la poste, à l’entreprise de leurs commentaires concernant ce projet.  

Plusieurs inquiétudes 

Dans les derniers jours, L’Action a reçu copie de courriels de citoyens de Notre-Dame-des-Prairies qui s’adressaient à leur municipalité, mais également aux élus provinciaux et fédéraux de la région, afin de manifester leur opposition à ce projet. Parmi les éléments soulevés, les résidents s’inquiètent de la pollution visuelle et lumineuse engendrée par la tour, de l’altération du paysage, mais également des risques pour la santé dus aux ondes émises par l’antenne. Du côté de Saint-Charles-Borromée, une résidente s’est présentée à la séance du conseil du 13 mai afin de manifester également des inquiétudes face à ce projet soulevant les dangers potentiels pour la santé des résidents situés à proximité.  

Selon les informations obtenues par L’Action, des résidents du domaine Lippé ont entrepris de faire circuler une pétition dans le secteur demandant le retrait du projet.  

Une marge de manœuvre fort limitée pour les municipalités  

En entrevue avec L’Action, le maire de Saint-Charles-Borromée, Robert Bibeau, se dit préoccupé par ce projet. La Municipalité en a été informée avant la publication de l’avis dans les journaux. Dès l’an dernier, l’entreprise a approché la Municipalité afin d’identifier des secteurs où la construction d’une tour serait possible. Le maire souligne que la Municipalité a adopté en 2006 un règlement visant à interdire la construction de tours de communication de ce genre à moins de 500 mètres des zones d’habitation et une copie du règlement fut transmise à l’entreprise. L’adoption de ce règlement faisait suite à l’opposition de nombreux citoyens à un premier projet de tour de Rogers sur un terrain municipal à l’époque. Devant l’opposition grandissante, la Municipalité a dû demander à l’entreprise de quitter et trouver un autre emplacement, ce qui a coûté près de 50 000$ aux contribuables charlois. La tour fut finalement installée près de la voie de contournement à Saint-Ambroise-de-Kildare. Malgré ce règlement, le maire souligne cependant que les municipalités ont peu de marge de manœuvre face à un projet de ce genre. Les télécommunications sont sous juridiction fédérale et les compagnies, dès qu’elles ont l’autorisation du gouvernement fédéral pour installer une tour, ne sont pas tenues de suivre les réglementations municipales. De plus, contrairement à 2006, l’entreprise a cette fois-ci passé par un particulier et le projet est situé sur un terrain privé. 

Le maire souligne toutefois que ce type de projet doit normalement être assorti d’une acceptabilité sociale, d’où les consultations publiques annoncées par Rogers. Il invite d’ailleurs les citoyens à y participer. « La chose à faire pour le moment, c’est de communiquer avec Rogers dans le cadre de leur consultation et d’exprimer votre opinion par rapport à ce projet » indique-t-il. Le directeur général de la municipalité, Claude Crépeau, indique être en communication avec l’entreprise et la Municipalité prépare actuellement un dossier aux fins de représentations auprès de cette dernière. 

Même son de cloche du côté de Notre-Dame-des-Prairies. Jointe par L’Action, la mairesse, Suzanne Dauphin, indique avoir été informée seulement le 13 mai de ce projet et souligne que sa Municipalité n’a pas été sollicitée pour participer aux consultations de l’entreprise. Bien que le projet ne soit pas situé sur le territoire de sa municipalité, la mairesse se dit également préoccupée vu la proximité du secteur résidentiel du domaine Lippé. Consciente également du peu de marge de manœuvre de la municipalité, la mairesse indique qu’elle va accompagner et soutenir les citoyens concernés et qu’un projet de résolution demandant à l’entreprise Rogers de suspendre le projet et de procéder à de nouvelles analyses concernant la hauteur de la tour sera déposé à la prochaine séance du conseil. « On va tout faire pour aider les citoyens touchés par ce projet » souligne la mairesse.  

Du coté de Rogers, on s’est fait avare de commentaire. L’entreprise souligne que l’objectif d’une nouvelle tour est de combler les lacunes du réseau. L’entreprise se dit à l’écoute de la collectivité et dit travailler activement avec les citoyens pour finaliser l’emplacement de la tour. « Nous explorons toujours les possibilités d'étendre notre réseau sans fil pour garder les gens connectés à ce qui compte le plus pour eux et nous apprécions les conversations avec les communautés locales qui nous permettent de nous assurer que nos services, nos équipements et notre conception répondent à leurs besoins » souligne Caroline Phémius, Chef des affaires publiques pour le Québec chez Rogers. 

Une situation qui n’est pas unique 

Plusieurs autres municipalités au Québec ont dû faire face à des projets similaires de la part des entreprises de télécommunication. La municipalité d’Otterburn Park en Montérégie tente de bloquer la construction d’une tour de télécommunication de la compagnie Telus et a porté sa cause devant la Cour fédérale. La ville de Châteauguay fut quant à elle déboutée devant la Cour Suprême après des années de luttes judiciaires avec Rogers pour éviter là aussi la construction d’une tour. Dans Lanaudière, les citoyens de Saint-Lin furent informés en août dernier d’un projet similaire de la part de l’entreprise Vidéotron. La municipalité a pris position contre le projet.  

Des travaux ont débuté.... mais ils n’ont rien à voir avec la tour 

Quelques citoyens du domaine Lippé ont indiqué à L’Action que malgré les consultations, les travaux préparatoires ont déjà commencé pour la construction de la tour. Après vérification avec la Municipalité de Saint-Charles-Borromée, il s’agit des travaux de construction de la nouvelle prise d’eau de la station d’épuration Robert-Boucher. Ces travaux n’ont donc rien à voir avec le projet de Rogers.  

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