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19 mai 2019

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Les souvenirs d’un laitier

50 ans de passion pour André Lesage

André Lesage

©(Photo- Mélissa Blouin)

André Lesage a effectué le métier de laitier pendant 52 ans.

REPORTAGE. Pendant plus de cinquante ans, beau temps, mauvais temps, André Lesage s’est levé à l’aube afin d’aller distribuer du lait à une centaine de familles joliettaines. Connu de tous dans la paroisse Saint-Pierre, il a vendu sa «run» à son fils il y a une dizaine d’années, mais il ne peut s’empêcher de reprendre la route parfois et de renouer avec sa vocation de laitier. Une profession qui a beaucoup changé.

« Ce n’est plus comme avant, maintenant les femmes travaillent presque toutes et les familles sont moins nombreuses. Avant, j’arrivais dans des maisons où il y avait huit enfants avec des paniers de 12 pintes et la femme me disait: vide ton panier, j’en ai besoin», se souvient l’homme de 77 ans en rigolant.  

Quand M. Lesage nous replonge dans ce métier qu’il a entamé vers 1965, la passion est encore bien présente dans ses yeux. « J’ai toujours adoré ça et il fallait que tu aimes ça, car ce n’était pas facile en plein hiver! Il faisait froid et tu avais les mains gelées, mais tu t’endurcissais!» De plus, quand il a commencé, la température dans les camions n’était pas contrôlée et il devait trouver des solutions pour éviter que sa cargaison gèle. 

« On mettait des draps par-dessus les caisses pour essayer de couper le froid et l’été, on mettait de la glace ou on divisait notre tournée en deux pour que le lait reste froid.» M. Lesage a également dû affronter bon nombre de tempêtes. « Les gens me disaient tu aurais dû attendre, mais non, non, la vache elle, elle donne du lait quand même le lendemain, alors il fallait distribuer notre lait! »  

Il se souvient cependant de la «tempête du siècle» en 1972 où toutes les rues étaient fermées. Il a été incapable de livrer du lait pendant plus de trois jours puisque tout était bloqué. C’est bien la seule chose qui a réussi à l’arrêter, parce que grippe ou non, M. Lesage se levait chaque matin, six jours par semaine, pour aller travailler.   

« J’ai fait ma vie avec ça et je ne le regrette pas, si c’était à refaire je le referais! Je travaillais pour moi, je n’avais pas de boss, je rencontrais toutes sortes de monde, je me faisais chum avec mes clients et tout allait bien! »  

Une routine bien précise 

Pour M. Lesage une bonne forme physique est l’élément clé pour pouvoir faire ce métier, tout comme une bonne mémoire pour se souvenir de tous les prix, mais aussi des particularités de chaque maison. « Il y a des endroits où ils laissaient l’argent en dessous du tapis, d’autres où c’était la clé qu’ils laissaient et je devais aller porter le lait dans le frigidaire moi-même! Il fallait qu’ils aient une bonne confiance en moi pour faire ça! »  

Afin de faciliter leur tâche, les laitiers avaient instauré un système de cartes de lait. Les gens pouvaient les mettre dans leur fenêtre et ainsi, le laitier savait s’il devait s’arrêter ou non. « Si c’était encore comme avant, j’arrêterais presque à toutes les portes, c’était une habitude, les gens voulaient leur lait servi à la maison, mais maintenant ç’a bien changé.»  

À ses débuts, il devait y avoir une quinzaine de laitiers seulement pour Joliette et les villes avoisinantes, «il y en avait partout». Maintenant, M. Lesage mentionne que des laitiers qui font du porte-à-porte il n’en reste que trois à Joliette incluant son fils et la conjointe de ce dernier. Il a également mentionné que les laitiers ont des «runs» beaucoup plus grosses et que c’est plus long avant d’arriver au même rendement.  

« Mon gars il commence vers 3h le matin et il finit vers 16,17h. Il doit avoir près de 400 portes, mais il n’y va pas à tous les jours, peut-être deux fois par semaine. Il va davantage dans les chaînes d’alimentation, les dépanneurs, les écoles, les garderies, les centres pour personnes âgées. Il ne peut plus faire toutes les portes, il y a trop d’ouvrage, mais il garde ses bons clients. » 

Quelques-uns de ses «bons clients» font affaire avec Lesage de génération en génération. « Dans le temps je servais la mère et une quinzaine d’années plus tard j’ai continué la même routine, mais avec la fille et aujourd’hui mon gars sert les petits-enfants!» 

Le matin de son entrevue avec L’Action, M. Lesage s’était d’ailleurs levé à 3h30 afin d’aller charger le camion avec son gars. Puis, il a travaillé 4-5 heures avec lui au cours de la journée et est allé voir quelques clients. « Ça me tient en forme! Je suis chanceux, j’ai 77 ans et je suis encore en pleine santé!» 

Selon M. Lesage, il y a encore beaucoup de place dans le marché pour ceux qui voudraient se lancer dans cette profession.  

Ceux qui désirent faire appel aux services d’un laitier, peuvent contacter le service à la clientèle d’Agropur. 

 

Sa propre voie   

Depuis qu’il est tout jeune, M. Lesage a toujours habité près de la rue Saint-Pierre. Avant de devenir laitier, il travaillait dans une usine qui se trouvait sur la rue Beaudry. Comme il n’aimait pas avoir un boss qui le menait, il a décidé de prendre sa propre voie. « Mon père travaillait là aussi, mais moi je voulais me trouver quelque chose d’autre». Vers 1967, il a acheté le camion et le territoire d’un laitier pour 5500$. « Je ne voulais pas avoir de dettes, alors j’ai continué à travailler à l’usine de soir et je faisais ma run de jour. » Toutes les maisons de la paroisse Saint-Pierre lui appartenaient. Le matin, il se rendait à la laiterie des producteurs, qui est devenue Agropur par la suite, vers 6h, et il allait charger son camion. « Je pouvais facilement charger 90 caisses, mais pas juste de lait, il y avait aussi du lait au chocolat et de la crème. » Il terminait ses journées vers 15h. Puis, au fil des années il a acheté d’autres trajets et a engagé quelqu’un pour travailler avec lui. «Comme ça on venait à bout de prendre des vacances. » Finalement, c’est son garçon, Sylvain Lesage, et sa bru qui ont pris la relève il y a quelques années.  

Des souvenirs 

Quand André Lesage a commencé son travail de laitier, il y avait toutes sortes de formats de bouteilles de vitres, des demiards, des chopines et des pintes et il a conservé plusieurs de ces récipients en souvenirs. Il se souvient également qu’à ce moment, une pinte de lait se vendait 12 sous! 

Commentaires

19 mai 2019

Lucille et Jean-Claude Bienvenue

Nous avons eu le plaisir d’ M. Lesage comme laitier durant presque 50 ans. Un homme sympathique, honnête, ponctuel, fiable et capable de faire confiance... Son fils a très bien assuré la relève. Nous sommes toujours clients et très satisfaits. Bonne retraite M . Lesage.

21 mai 2019

Alain Rémillieux

Un fidèle parmi les fidèles : je côtoie André depuis plus de 28 ans et c'est encore sa femme qui prend nos commandes par téléphone, pour l'école hôtelière de Lanaudière, quand André est sur la route.

28 mai 2019

Jean-Claude Bienvenue

Nous voulons contacter votre fils qui a pris votre relève. Merci.

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