16 avril 2019

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Partager sur les réseaux sociaux

©Photo gracieuseté - L'Action

L'humoriste Jean-François Mercier.

Jean-François Mercier a fait les choses autrement pour sa troisième tournée. Pas de rodage ou de première médiatique. L’humoriste a enclenché la production et la diffusion de son spectacle l’automne dernier à la suite d’une résidence de création à Gatineau à l’été 2018 intitulée Pour public consentant.

« La réaction a été super forte [à Gatineau], j’ai été agréablement surpris parce que je pensais proposer des sujets plus sérieux. Je me suis dit : ce n’est pas un rodage ça, j’ai un spectacle! »

Jean-François Mercier explique que lancer toute de suite son spectacle n’a pas été facile puisque les humoristes doivent maintenant réserver leurs salles « deux ans d’avance ».

Il a donc démarré sa tournée « en catimini », dans de petites salles. Toutefois, plus de 20 000 nouveaux billets viennent d’être mis sur le marché et des dizaines de dates sont prévues aux quatre coins de la province, dont à la Salle Albert-Rousseau, à L’Olympia, et au Centre culturel de Joliette.

« La tournée a presque déjà un an dans le corps! Pour les numéros, j’ai travaillé des affaires pour lesquelles je ne savais pas à quoi m’attendre. Je ne savais pas que le spectacle marcherait autant. Je le trouvais moins drôle, plus personnel, plus vrai. Je ne m’attendais pas à ce que les gens rient autant. »

Jean-François Mercier déclare que tous les numéros ont une écriture différente. « Chaque numéro est un défi. »

Au nombre des sujets plus personnels qu’il aborde, il cite ses idées suicidaires. « Il y a plein de gens qui sont venus me voir pour me dire que ça leur avait fait du bien, qu’ils ressentent des choses similaires, mais qu’ils hésitent à en parler. »

Il ajoute que son spectacle présente un bel équilibre entre des blagues plus organiques et intellectuelles.

« Le spectacle est construit pour aller « trop loin », mais toujours en allant rechercher le public tout de suite après. Comme des montagnes russes, avec des montées et des descentes. Mais toujours pour faire passer une belle soirée aux gens. Ça reste du Jean-François Mercier avec ses tournures, si tu m’aimes pas, ne viens pas me voir! », déclare-t-il en riant.

Son complice, François Avard, a affirmé à l’humoriste qu’il allait aussi loin qu’il le pouvait « dans le contexte actuel ».

Parce que oui, Jean-François Mercier le confirme, on ne peut plus tout dire. « Il y a une petite partie de la population qui s’est emparée de l’espace médiatique et qui a castré les discours qui vont à l’encontre de ce qu’elle pense, mais le vrai monde, il veut encore rire et s’amuser. »

Pour lui, l’humour est le seul espace où nos valeurs sont encore confrontées. « On prend notre vertu et notre bonne conscience et on les met de côté le temps d’un spectacle. C’est le seul temps où on est outré d’entendre une blague, mais que la salle croule de rire, alors ça nous met nos contradictions en pleine face. »

Rire sans tabous!

En entrevue avec L’Action, Jean-François Mercier annonce un nouveau projet, l’animation de la série documentaire Rire sans tabous! à compter de l’automne sur Z. Dans le cadre de la série, dont le tournage débutera la semaine prochaine, l’humoriste passera trois jours en compagnie d’individus qui vivent avec des différences qui sont des tabous, que ce soit des limitations physiques, des problèmes de santé mentale ou des maladies en phase terminale. On parlera aussi de religion et d’ethnicité. « Après ces trois jours, je vais écrire un stand-up inspiré de ce que j’ai vécu. C’est une émission très personnelle où on va tisser des liens. On va faire des activités et être dans l’action. » Jean-François Mercier affirme que cette série représente, pour lui, ce que l’humour devrait être, divertir tout en faisant évoluer les mentalités. « C’est un super beau défi et je remercie la vie pour ce projet-là. »

Informations : www.spectaclesjoliette.com ou 450-759-6202.