L’apogée des roulottes à patates frites

©Photo collection Jean Chevrette - L'Action

L’ère des roulottes à patates frites a duré de 1947 à 1960 à Joliette.

JOLIETTE. C’est pendant la Deuxième Guerre mondiale que les roulottes à patates frites ont commencé à converger vers le centre-ville de Joliette et ont, du coup, créé un engouement chez des citoyens envers ces petites juliennes de pommes de terre cuites dans l’huile et servies traditionnellement avec du sel et du vinaigre.

Les roulottes à patates frites ont connu leurs heures de gloire entre 1947 et 1960, au centre-ville de Joliette.

Tirées par des chevaux

Pendant ces années, une douzaine de caravanes se sont partagé quatre endroits autour du marché.

Il est certain que les premières roulottes à patates frites ne ressemblaient en rien aux dernières ayant occupé ces espaces de vente. Elles étaient de facto plus petites puisque la majorité d’entre elles était, encore tirée par des chevaux, alors que les dernières étaient des caravanes mobiles.

Divers marchands

À l’époque, tout un marché prenait place à cet endroit que nous connaissons aujourd’hui comme étant la place Bourget.

En effet, au début des années 1950, il n’y avait pas seulement que des roulottes à patates frites au marché. On retrouvait aussi des bouchers et des marchands de glace, notamment, ce qui apportait son lot de clientèle et a permis de créer un certain engouement pour les patates cuites dans l’huile.

À cette époque, une frite régulière se vendait cinq sous.

La petite histoire raconte…

La petite histoire raconte qu’un des propriétaires de roulottes à patates frites, Donat Robert, pouvait passer au travers de 75 poches de patates en une seule journée!

Elle raconte aussi que Gisèle Boucher Froment, qui a exploité la roulotte Chez Carmen du début à la fin, n’aurait gardé que de bons souvenirs de cette époque. La nuit, sa roulotte était déplacée pour en faire le nettoyage et le contenu d’environ six à huit poches de patates était coupé en julienne pour répondre à la demande des clients.

On raconte aussi qu’en 1953, Muguette Houle a quitté l’enseignement pour exploiter une roulotte à patates frites. Elle aurait racheté la caravane d’un dénommé M. Adam, venu depuis Montréal en 1947 pour vendre ses patates frites à Joliette. Cette femme tenait sa roulotte du printemps jusqu’au début de l’hiver suivant.

Elle a ensuite vendue sa roulotte à Henri Majeau, qui a fondé « Chez Henri ».

Démolition du marché

Pendant une certaine période, les roulottes à patates frites pouvaient être ouvertes jusqu’à minuit.

Puis, le 30 avril 1960, la fin de l’ère des roulottes à patates frites au centre-ville a sonné. Le conseil municipal de l’époque avait précédemment voté un règlement mettant fin aux permis des propriétaires de ces petites caravanes. L’on prévoyait alors de démolir le marché et plusieurs plaintes auraient été déposées concernant les odeurs et les déchets.

Le marché a été démoli le 15 mai 1963, presque un siècle après avoir été inauguré.

Des terres de Barthélemy Joliette

L’endroit a été baptisé officiellement en 1851 sous le nom de place Lavaltrie par le curé de la paroisse de Saint-Charles-Borromée, Antoine Manseau. C’est en son honneur que l’axe qui traverse aujourd’hui le centre-ville de Joliette d’est en ouest a été nommé boulevard Manseau.

Le curé Antoine Manseau était l’administrateur des terrains situés autour de la cathédrale légués par Barthélemy Joliette, lors de son décès en 1850, à la Corporation épiscopale de Montréal. Barthélemy Joliette est le fondateur du village de l’Industrie devenu la Ville de Joliette.

Antoine Manseau a imaginé la place Lavaltrie. Il a vendu des terrains légués par Barthélemy Joliette à des commerçants, puis en 1874 le premier marché y a été aménagé : le marché Bonsecours.

Vestiges

Aujourd’hui, peu de vestiges de l’existence de ce marché existent encore, hormis une fresque peinte sur le mur d’un édifice au centre-ville de Joliette.

C’est la même chose pour l’époque des roulottes à patates frites.

On peut toutefois retrouver, derrière le restaurant Chez Henri, la roulotte qu’Henri Majeau, décédé en 2002, a utilisée pour vendre des patates frites au marché quelques années avant la fin d’émission des permis. Le restaurant Chez Henri, devenu un incontournable à Joliette, s’inscrit dans la continuité de cette petite caravane accueillante.

Denise Bonin, à l’avant, a travaillé pour Muguette Houle, puis Henri Majeau quand ce dernier a acquis la roulotte à patates frites de Mme Houle.

L’ère des roulottes à patates frites a duré de 1947 à 1960 à Joliette.

Commentaires

6 septembre 2022

eric bernier

quelle sorte d huile prenais les vanes restaurant , qui étais graisseuse, merci a vous