Que feriez-vous pour contrer la pénurie de main-d’œuvre ?

Judith Sicard, Québec solidaire

« À Québec solidaire, on pense qu’il est possible de contrer la pénurie de main-d’œuvre par l’immigration, mais il faut rendre la francisation accessible à ceux qui veulent s’intégrer et qui n’ont pas les moyens. Ça n’a pas de bon sens que les immigrants restent dans la pauvreté. Il faut que ceux qui vont travailler aient des avantages comme des cours de francisation en entreprise et que ce soit du temps payé. On veut aussi mettre de l’avant un guichet unique pour que les immigrants sachent dans quelle région il y a des besoins en emploi. Les immigrants sont une main-d’œuvre disponible, il faut juste qu’ils aient accès à de la francisation et impliquer les organismes communautaires pour obtenir de l’aide au niveau des services sociaux. 75 % des immigrants viennent pour répondre à un besoin économique mais ce n’est pas facile de s’intégrer si on n’a pas de soutien. Il y a aussi un manque de reconnaissance au niveau des diplômes. En reconnaissant les diplômes rapidement, on aurait accès à une main-d’œuvre déjà formée. L’avantage pour le Québec c’est qu’on n’a pas formé ces gens et qu’ils ont déjà tout en poche, tout ce qui reste à faire, c’est de le reconnaître. Nous voulons aussi obliger les entreprises publiques et parapubliques et éventuellement privées à engager 25 % de main-d’œuvre immigrante jusqu’à temps qu’elles atteignent un taux de 13 % d’employés immigrants. » (EB)

François St-Louis, Coalition avenir Québec

« Sur le terrain, on constate réellement cette problématique. C’est d’abord par l’immigration que nous allons contrer cette pénurie de main-d’œuvre. Il nous faut une immigration mieux encadrée, plus spécialisée et qui répond aux besoins de nos régions. Il faut essentiellement aller chercher des gens spécialisés qui pourront combler les besoins des entreprises. Dans un autre ordre d’idées, il faut également se pencher sur la question du transport. D’une part, il faut améliorer nos infrastructures afin de faciliter l’accès à notre région pour la main-d’œuvre. De l’autre, il faut améliorer le transport en commun afin de permettre une meilleure circulation de cette même main-d’œuvre. Beaucoup de nouveaux arrivants n’ont pas de voiture et peuvent difficilement se déplacer, ce qui complexifie l’embauche.  Il y a également un lien important et très direct à faire avec l’éducation. Il faut se concerter avec le monde de l’éducation et nos commissions scolaires pour former une main-d’œuvre qui répond aux besoins du marché et des entreprises de la région. Une collaboration étroite avec le monde de l’éducation est nécessaire pour résoudre cette pénurie. » (CBG)

Véronique Hivon, Parti québécois

« Il faut vraiment que la région de Joliette soit un pôle dynamique et attrayant et nous devons avoir des projets structurants pour que les gens veuillent venir y travailler et y vivre. Le train de l’Est serait une vitrine extraordinaire pour la région. Il serait susceptible d’amener des travailleurs dans la région facilement et de donner envie de venir s’établir à Joliette. La rénovation du Centre culturel de Joliette pourrait donner un visage fort et contribuer à développer l’économie touristique. Il y a aussi la question de la régionalisation des nouveaux immigrants. On vise que 25% au minimum s’installent dans les régions et le nord de Lanaudière en est une. Nous aimerions faire des jumelages gagnant-gagnant entre eux et des entrepreneurs. Nous proposons aussi un plan priorité pour les PME dans lequel nous avons établi 16 mesures. On sait que Joliette est un terroir fertile pour les entrepreneurs et nous voulons les accompagner dans leur développement. Nous allons inclure une nouvelle ligne sur le manque de main-d’œuvre dans leur déclaration de revenus avec laquelle nous allons former un registre pour connaître leurs besoins et les aider. Nous voulons aussi faciliter la transmission des entreprises à des membres de la famille ou à des employés. Nous voulons qu’il y ait plus de prise en charge régionale pour adapter les programmes gouvernementaux aux différentes régions et faire en sorte que la main-d’œuvre soit au rendez-vous. » (GG)