Des ânes qui ouvrent des portes sur l’avenir

Une exploration singulière du marché du travail

©Photo Mélissa Blouin - L'Action

ÉDUCATION. « Pour certains élèves, l’inconnu est très anxiogène et c’est vraiment beau de voir comment l’âne réussit à calmer cette anxiété », a commenté l’enseignante en adaptation scolaire à Thérèse-Martin, Jennifer Blais, alors que son groupe d’élèves en formation préparatoire au travail (FPT) était en visite à l’Asinerie L'Âne Gardien de Sainte-Mélanie.

Le groupe est composé d’une quinzaine d’élèves de 15 à 21 ans ayant des difficultés d’apprentissage. « Ces difficultés limitent un peu leurs possibilités au niveau du marché du travail, alors ils apprennent à se connaître, à découvrir leurs forces et ce qui les intéresse afin de mieux s’orienter », a ajouté Mme Blais.

Cette visite s’inscrivait dans cet objectif et l’enseignante trouvait intéressant de rencontrer une entrepreneure qui vit de ses passions. Il s’agissait aussi d’une belle façon de faire sortir les jeunes de leur zone de confort en leur présentant des animaux moins communs.

« Ils ont vu que lorsqu’ils se font confiance, ils peuvent être fiers d’eux et c’est vraiment plaisant de voir ce sentiment dans leurs yeux. » Mme Blais a donné en exemple un jeune garçon qui ne voulait pas s’approcher des ânes au départ et qui en a finalement promené un dans les bois à la fin de la journée ou d’une jeune femme qui ne voulait pas entrer dans l’enclos des ânes, mais qui les a apprivoisés à son rythme pour réaliser qu’il n’y avait pas de danger.

« Ils ont vécu beaucoup d’échecs dans leur parcours scolaire, alors de vivre des réussites de la sorte c’est bien pour leur estime personnelle. » Au cours de la journée, les élèves en ont appris davantage sur les ânes, les ont brossés et sont allés les promener dans les bois.

« D’habitude, quand nous faisons des sorties, ils sont beaucoup plus énervés et énergiques, mais aujourd’hui ils sont doux, calmes et nous n’avons aucune discipline à faire. C’est beau de voir leurs habiletés à manipuler l’animal et leurs grands sourires. Ils se rendaient compte que ce n’était pas eux qui menaient et étaient attentifs aux besoins de l’âne », a commenté l’enseignante.

La propriétaire de l’Asinerie, Lucie Landry, a continué dans ce sens en mentionnant que les ânes sont des animaux thérapeutiques qui rendent serein. « Ils nous amènent dans un bel état d’esprit. »

Un travail manuel et artistique

Comme Lucie Landry fait également des enseignes de bois sculptées, les élèves ont aussi pu découvrir un travail manuel et artistique en visitant ses ateliers. « Souvent on entend parler d’entreprises centrées sur la production et le profit, mais Mme Landry accorde de l’importance à l’écologie, à l’environnement et au bien-être des animaux. C’est lorsqu’on sort des sentiers battus qu’on fait de belles découvertes de la sorte. »

Les élèves ont aussi fait d’autres sorties au cours de l’année. Ils ont notamment visité Miel Morand et le Musée Louis-Cyr. Mme Blais mentionne que Louis-Cyr, un homme qui a su réussir sa vie sans savoir lire ou écrire, pouvait être un exemple inspirant.

« Ce sont des élèves avec des qualités de cœur énormes qui sont toujours prêts à rendre service et à faire plaisir. Ce sont de jeunes adultes en devenir très vaillants et j’ai eu la chance, tout au long de l’année, de les voir grandir et s’épanouir. »

Lucie Landry avait même préparé une chasse aux trésors pour les jeunes.

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