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13 juin 2018

De l’eau de Javel embouteillée dans des contenants trouvés au dépotoir

Le gardien du site d’enfouissement s’est lancé dans la fabrication de ce produit nettoyant dans les années 1930

:L’eau de Javel « La Populaire » était embouteillée dans des contenants de verre recyclés.

©Photo - Collection Jean Chevrette - L'Action

L’eau de Javel « La Populaire » était embouteillée dans des contenants de verre recyclés.

ANECODTES. Des parades d'animaux exotiques, une partie d'un cimetière construite sur un dépotoir, imprimerie de littérature obscène… Joliette a bien des secrets cachés. Le Journal L'Action a choisi de vous en révéler onze! Voici la troisième du palmarès.

Armand Soulières.

©Photo - Collection Jean Chevrette - L'Action

Armand Soulières

 

Dans les années 1930-1940, le gardien du dépotoir de Joliette a fait un tabac avec la création de son eau de Javel qu’il embouteillait derrière chez lui dans des contenants de verre qu’il avait grapillés parmi les déchets du site d’enfouissement.

 

En 1936, Armand Soulières avait la tâche de superviser le dépotoir municipal de la rue Saint-Pierre, à Joliette, dont une partie se trouve aujourd’hui enfouie sous l’actuel cimetière. Il était rémunéré 5$ par semaine par la Ville de Joliette pour effectuer son travail qui lui permettait de s’adonner à la récupération de matériaux.

 

En plus du carton, du métal, de la laine et du papier, Armand Soulières récupérait des bouteilles de sirop Lambert. Une quantité de 500 bouteilles permettait à sa femme, Éloïse Vincent Soulières, de se procurer des articles offerts dans un catalogue par la compagnie en échange de bouteilles vides.

 

Intérêt des médecins

 

Il ramenait aussi chez lui des petites bouteilles de verre de deux, quatre, six ou dix onces. Les contenants étaient nettoyés et disposés sur des tablettes couvrant un mur entier du salon. La petite histoire raconte que des médecins de Joliette les achetaient afin de les réutiliser pour la vente locale de médicaments.

 

Les contenants de verre de plus grand format étaient aussi récupérés et nettoyés, puis servaient à l’embouteillage de l’eau de Javel produite par Armand Soulières à compter de 1935 à sa résidence de la rue Martel. Sa compagnie, Cat’s, fabriquait « L’eau de Javelle La Populaire ».

 

Cette activité de récupération a perduré jusqu’en 1940, date approximative de la fermeture du dépotoir.

 

L’eau de Javel est un produit oxydant utilisé comme nettoyant ou décolorant.

À l’arrière de la maison

La même année, Armand Soulières a acheté un terrain rue Beaudry, mais, par erreur, la façade de sa résidence donnait plutôt sur la rue Saint-Antoine.

Il a tout de même décidé d’y faire construire une maison de quatre logements, en plus d’une boutique de deux étages dans la cour arrière où il a installé son entreprise.

Selon un entretien accordé par son fils, Gérard Soulières, au passionné d’histoire Jean Chevrette, « La Populaire » était un produit efficace et apprécié de la clientèle et son prix était avantageux : 35 sous pour une caisse de 12 bouteilles.

Vaste territoire

Armand Soulières possédait par ailleurs un vaste territoire de livraison. Son produit était distribué à Joliette, Saint-Gérard-Majella, Saint-Esprit, Rawdon, Saint-Côme, Saint-Gabriel-de-Brandon et Sainte-Élizabeth.

Armand Soulières fournissait son eau de Javel à des commerçants. Il ne faisait aucune vente au détail et ne vendait pas aux particuliers.

La boutique de l’entreprise, située à l’arrière de la résidence familiale de la rue Saint-Antoine.

©Photo - Collection Jean Chevrette - L'Action

:La boutique de l’entreprise, située à l’arrière de la résidence familiale de la rue Saint-Antoine.

Armand Soulières et sa femme, Éloïse Vincent Soulières.

©Photo - Collection Jean Chevrette - L'Action

Armand Soulières et sa femme, Éloïse Vincent Soulières.

Familiale

L’entreprise d’Armand Soulières était en quelque sorte une entreprise familiale.

Sa femme était très impliquée au sein de celle-ci et sa fille aînée, Florence Soulières, était régulièrement mise à contribution, surtout pour l’embouteillage qui se faisait en siphonnant un bassin avec un boyau afin de remplir les bouteilles.

Une étiquette était ensuite accolée sur chaque bouteille, puis celles-ci étaient prêtes pour la livraison effectuée par camion.

Pour les municipalités plus éloignées, la livraison n’avait cependant pas lieu l’hiver.

Effort de guerre

Au début des années 1940, Armand Soulières a cependant été confronté à la fois au rationnement et aux difficultés d’approvisionnement en raison de la Deuxième Guerre mondiale. Tout étant voué à l’effort de guerre, il devenait de plus en plus difficile de maintenir la production.

Devant aussi faire face à des problèmes de santé, c’est à regret qu’il a fait le choix d’abandonner les affaires en 1944  et de vendre son entreprise, laquelle a fermé ses portes sous la gouverne du deuxième propriétaire.

Armand Soulières est décédé le 19 janvier 1951, à l’âge de 52 ans.

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