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31 mai 2018

Le conseil national du Parti québécois en quelques questions avec Véronique Hivon

©Photo - gracieuseté

ENTREVUE. La députée de Joliette et vice-cheffe du Parti québécois, Véronique Hivon, a accordé une entrevue à L’Action au lendemain du conseil national de la formation politique, tenu les 26 et 27 mai, où il a été dévoilé que l’éducation serait au cœur des priorités abordées par les candidats lors de la campagne électorale à venir et où elle a attaqué avec fougue ses adversaires, le Parti libéral du Québec et la Coalition avenir Québec.

La plateforme électorale du Parti québécois (PQ) prévoit plusieurs mesures en éducation, dont un premier pas vers la gratuité scolaire pour les familles ayant un revenu sous le revenu médian. Il s’agit d’un engagement évalué à un maximum de 400 M$ par an au cours d’un premier mandat – la moitié du coût estimé de la gratuité scolaire.

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Le PQ promet aussi un retour à un tarif unique dans les centres de la petite enfance (CPE) à 8.05$ pour un premier enfant, à 4$ pour un deuxième et à 0$ pour un troisième. Ceci mettrait la hache dans la tarification selon le revenu instaurée par le Parti libéral du Québec (PLQ).

À ces deux promesses s’ajoutent aussi celles d’offrir davantage de programmes d’anglais dans les cégeps francophones pour y attirer la clientèle étudiante et d’investir dans les écoles primaires pour développer le sentiment d’appartenance des jeunes envers leur région.

Le parti risque de relancer le débat sur la laïcité alors qu’il s’engage à interdire aux personnes en autorité, comme des policiers, des juges, etc., ainsi qu’aux éducateurs en CPE et aux enseignants de niveaux préscolaire, primaire et secondaire d’afficher des signes religieux.

La défense de la langue française fera aussi partie des enjeux électoraux que le PQ souhaite mettre de l’avant. S’il était au pouvoir, il demanderait que la totalité des futurs immigrants ne soient admis que s’ils connaissent suffisamment le français, exigerait que les diplômés des cégeps et des universités anglophones connaissent bien le français et renforcerait la Charte de la langue française pour, notamment, élargir sa portée aux entreprises de 25 à 50 employés.

En quelques questions, nous avons interrogé Véronique Hivon, vice-cheffe du PQ et députée de Joliette, sur ces promesses électorales, sur son discours au conseil national et sur son été rempli à bord de la « Véronique Mobile ».

L’Action : Vous indiquez qu’il n’y aurait ni hausse, ni baisse d’impôts pour financer votre promesse d’assurer la gratuité scolaire à une partie des étudiants. Où prendriez-vous l’argent ?

Véronique Hivon : On fait vraiment de l’éducation la grande priorité, de la petite enfance à l’université […] Le cadre financier sera déposé lors de la campagne électorale. Nous avons deux priorités : la révision de l’entente avec les médecins et les médecins spécialistes et la lutte à l’évasion fiscale. Nous allons ainsi récupérer d’importantes sommes que nous pourrons investir en éducation.

L’Action : Pourquoi revenir au mode de tarification universelle dans les CPE?

VH : Parce que pour nous, c’est essentiel de retrouver l’accessibilité aux services de garde de qualité. Il y a un effet pervers très grave avec la modulation des tarifs. Des familles se sont retrouvées avec des milliers de dollars [à devoir au gouvernement] sur leurs rapports d’impôts avec la ligne de la « taxe famille ». Un autre effet pervers est qu’il est devenu plus avantageux de faire affaires avec une garderie privée en raison d’un crédit d’impôts. Nous, nous voulons revenir à la tarification unique pour remettre l’argent aux parents et que les meilleurs services de garde soient fréquentés, soit les CPE tel que vient de dévoiler une étude. Nous sommes commis pour l’éducation. Nous voulons offrir la plus grande qualité et la plus grande accessibilité.

L’Action : Croyez-vous que de miser sur l’éducation saura charmer les Québécois ?

VH : Ce que nous voulons offrir aux Québécois, c’est ce qu’il y a de mieux. Nous avons mis de l’avant notre plate-forme rapidement parce qu’elle est crédible, contrairement aux promesses de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui ne tiennent pas la route. Par exemple, on ne sait plus où ils se situent sur la question des services de garde. Nous, ce qu’on veut mettre de l’avant, c’est que nous avons des idées claires, cohérentes. Nous voulons aussi les mettre rapidement de l’avant parce que tout l’été nous irons à la rencontre des Québécois [à bord de la « Véronique Mobile »]. On veut que cette élection soit autre chose que des slogans et des petites promesses. On veut montrer que nous sommes animés par une vision, des convictions. Nous sommes convaincus que de miser sur l’éducation, ça va résonner chez tout le monde : les parents, les familles, les gens soucieux de l’économie, ceux qui croient à la cohésion sociale ou encore à l’égalité des chances. Oui, c’est la bonne philosophie à avoir.

L’Action : Votre parti risque de relancer le débat sur la laïcité avec vos engagements. Pourquoi en faire un enjeu électoral ?

VH : En fait, ce n’est pas tant d’en faire un débat électoral. Ce débat n’est pas réglé et on s’attend à ce qu’il soit abordé. Ce n’est pas le sujet prioritaire, mais il est important pour les Québécois. Il les préoccupe parce que le gouvernement n’a pas agi. Nous, notre position est claire et elle connue depuis l’adoption de notre programme l’automne dernier. La laïcité est une valeur importante et nous pensons que d’interdire le port de signes religieux pour les personnes en autorité est la bonne chose à faire.

L’Action : La défense de la langue française fait partie des principaux enjeux que le PQ désire mettre de l’avant. Qu’espérez-vous comme retombées avec les mesures que vous proposez?

VH : Nous, ce qu’on espère, c’est de retrouver notre fierté. La langue française, c’est une de nos valeurs fortes et nous croyons qu’elle a été mise à mal par le règne des libéraux. Selon nous, la langue française est un moyen extraordinaire pour faire rayonner qui nous sommes. Par ailleurs, c’est important de la protéger, mais aussi de la promouvoir. Avec le développement en Afrique et les autres communautés francophones dans le monde, la langue française est une langue forte qui se développe. C’est une façon d’exister et de se révéler au monde. C’est évident que pour nous, c’est une force.

L’Action : Le co-porte-parole de Québec solidaire a notamment exprimé que le Parti québécois était « un parti qui flash à gauche en élection et qui se dégonfle quand il gouverne ». Que répondez-vous ?

VH : J’ai simplement envie de dire que nous restons sur notre plan de match, c’est-à-dire que l’éducation est notre priorité et nous ne nous laisserons pas distraire. J’ai envie de lui dire que lorsque nous avons été au pouvoir, il y a eu de grandes avancées sociales, comme la création des CPE.  J’ai envie de dire que nos convictions sont profondes et sincères et on le fait de manière pragmatique.

L’Action : La souveraineté ne semble pas faire partie des enjeux que le PQ souhaite mettre de l’avant lors de la campagne électorale. Pourquoi ?

VH : La souveraineté, elle est là et elle est abordée dans notre programme et notre plateforme [électorale]. Je suis très fière de cet idéal et je veux toujours faire le pont entre ce qu’on peut faire pendant l’état actuel des choses et ce qu’on pourrait faire si nous étions indépendants. La souveraineté continue de faire partie de notre discours, mais il n’y aurait pas de référendum dans un premier mandat, c’est-à-dire pas avant 2022.

L’Action : Lors de votre discours au conseil national du PQ, il a été question dans les médias de la fougue dont vous avez fait preuve auprès des militants. D’où venait-elle?

VH : C’est une passion qui est en moi. Je suis en politique par conviction, pour des idées, des idéaux. C’est ce qui m’anime chaque jour pour les gens de Joliette et à l’Assemblée nationale. J’ai aussi une certaine indignation en moi face au mirage de changements qu’on essaie de faire croire [à la CAQ]. Trois ministres libéraux proviennent de la CAQ et là, Marguerite Blais, qui était libérale, s’en va rejoindre ses rangs. Donc, ça a vraiment l’air d’un vase communiquant sur les personnes et sur les idées et je pense que c’est fondamental que les gens soient bien conscients de cette proximité et de cette interchangeabilité. Mais, mon discours était vraiment autour des trois piliers du Parti québécois : la combativité, la fierté et la solidarité.  Ma fougue, elle est bien réelle.

L’Action : Au cours de l’été, avant le début de la campagne électorale, vous serez à bord de la « Véronique Mobile » et irez à la rencontre des citoyens…

VH : Il n’y a pas seulement moi qui va sillonner le Québec. Jean-François Lisée et des candidats vont le faire aussi. C’est moi qui ait proposé cette idée de se doter d’une fourgonnette pour aller à la rencontre des gens de manière conviviale comme dans les parcs, dans les vente-trottoirs, etc. Je suis quelqu’un qui aime être en relation avec les gens, partager des idées, montrer que la politique, elle se fait aussi sur le terrain et pas seulement avec des conférences de presse formatées. Elle peut se faire encore avec les gens en discutant et en valorisant le débat avec eux.

L’Action : Qu’espérez-vous comme retombées et réactions avec la « Véronique Mobile » ?

VH : Les gens décrochent beaucoup de la politique et je les comprends. Il y a eu beaucoup de promesses brisées, on a le même gouvernement de manière presque ininterrompue depuis 15 ans. Il y a eu aussi des scandales éthiques. Les gens ont l’impression qu’ils ne peuvent pas aller au fond des choses. Mon leitmotiv, c’est « redonner confiance aux gens ». Je veux discuter avec eux, leur demander ce qu’ils espèrent de la politique, jaser des idées sur ce qui serait le mieux pour nos aînés, nos tout-petits, les jeunes, etc. J’ai envie de leur redonner le goût de s’intéresser au débat politique, de s’intéresser à la campagne électorale, de discuter de l’importance de s’y intéresser parce qu’ils ont une grande responsabilité.

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