Tribune libre
Retour17 avril 2018
Le «rêve américain» encore bien présent
LETTRE OUVERTE. Dans notre société capitaliste, il paraît clair que plus on possède, mieux nous nous sentons. Or, quand le taux de faillite ne cesse de croître depuis 20 ans, passant de 3,4 à 4,5% seulement pour la période de 2008 à 2009 (Statistiques Canada), il est nécessaire de se questionner sur le modèle à suivre pour «réussir».
Le rêve, on nous le vend bien. La ville de Montréal passe à l’action afin de rendre l’accès à la propriété plus facile sur l’île à l’aide d’un crédit d’impôt pour les premiers acheteurs («Pas besoin d’être propriétaire pour être parent», Journal de Montréal, 11 avril 2018). Est-ce mieux d’être propriétaire que locataire? En ayant œuvré comme conseiller dans le domaine financier, les institutions financières pré approuvent les prêts aux limites de l’endettement permis, mais le consommateur n’est pas alerte dans sa gestion de budget et la finalité est souvent regrettable.
Pourquoi nous fait-on miroiter les bienfaits d’être propriétaire sans nous prévenir des effets pervers d’une mauvaise gestion budgétaire. Qui y gagne réellement? La croissance économique est un moteur de société. Le gouvernement n’a aucunement l’intention d’empêcher l’inflation immobilière. Au contraire, il y participe en proposant un crédit d’impôt déguisé qui avantage bien plus la municipalité que le consommateur. La corrélation est bien évidente; plus la propriété a de valeur, plus celle-ci perçoit de taxes.
Alors que le Québec se voit comme une province social-démocrate, quand régulariserons-nous l’accès à la propriété, afin d’encadrer les moins nantis en terme de connaissances économiques et de donner aux personnes désireuses d’acheter les outils nécessaires pour le faire dans la santé financière.
James Lee Fournier
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