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31 octobre 2018

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Taxidermiste de père en fille 

Un métier hors du commun

©(Photo gracieuseté)

PROFESSION. D’aussi loin qu’elle se souvienne, Vicky Leblanc a toujours vécu dans un environnement où la taxidermie était omniprésente. Pour elle, il était normal de se promener à bicyclette parmi des animaux naturalisés ou que ses poupées et ses peluches n’aient plus de yeux, car son père les utilisait pour son métier.  

« J’ai toujours été très manuelle et artistique, mais je me suis décidée tard à prendre la relève et à apprendre le métier», a commenté la résidente de Sainte-Marcelline-de-Kildare. Son père lui faisait faire des finitions et, vers l’âge de trente ans, elle est devenue membre d’une association, où elle a appris des techniques plus actuelles.  

« C’est fou comme le métier a évolué au fil des années, il y a tellement de nouveaux matériaux et ce n’est pas toujours facile de les utiliser pour la première fois. Mon père m’a dit qu’il était trop vieux pour s’adapter et m’a laissé les rênes de l’entreprise vers 2008.» Depuis, elle a transféré son atelier à sa maison et pratique le métier à temps plein.  

«Je fais juste ça, je n’ai plus de vie! Étonnamment, la demande est immense.» Elle évoque que la fourrure était très à la mode dans les années 80 et que plusieurs avaient un ours ou une tête de chevreuil dans leur salon. Elle s’attendait à ce que la demande diminue au fil des années, mais au contraire, sa clientèle se renouvèle constamment.  

« La mode est aux panaches, aux têtes de chevreuil et aux crânes blanchis». La Lanaudoise a même des clients qui se déplacent du Lac-Saint-Jean pour son art.  

Son conjoint tient aussi un commerce de matériel de taxidermie, leur passion est donc bien présente dans leur quotidien. «La maison, le garage, c’est juste la compagnie, nous sommes envahis», a-t-elle rigolé.

©(Photo Mélissa Blouin)

L'atelier de Vicky Leblanc.

Se réinventer 

Ce qu’elle préfère de la taxidermie, c’est quand elle peut laisser aller sa créativité. « C’est très traditionnel comme art, les gens veulent la plaque de bois ou l’ours avec les pattes dans les airs et la bouche ouverte, mais mon père faisait ça en 1976, est-ce qu’on peut faire autre chose ? J’aime beaucoup intégrer une sculpture ou une œuvre d’art avec l’animal, ça fait plus 2018 et c’est original. »  

Elle fait des compétitions chaque année avec l’Association de taxidermie du Québec et celle du Canada. Elle est au plus haut niveau de compétition dans la catégorie mammifère et a remporté deux fois le prix pour la meilleure pièce de la compétition en plus de nombreux trophées. Son prochain objectif est d’obtenir une médaille au niveau mondial.  

L’artiste est toutefois consciente que sa passion peut être controversée, «si tu n’aimes pas la chasse, ça va de soi, j’arrange les animaux qui arrivent de là, mais je crois qu’il y a une grande désinformation sur la chasse. C’est une activité économique légale et contrôlée. Ça peut sembler paradoxal, mais la cruauté animale est un point qui me fait lever de ma chaise. Quand je vais à la chasse, je ne tire pas pour le plaisir et sur tout ce qui bouge, un chevreuil c’est assez pour nous suffire en viande. » 

Il est cependant hors de question pour elle de naturaliser des animaux domestiques, ce qu’on lui demande au moins une fois par semaine. « Je considère qu’ils font partie de la famille et il ne nous viendrait pas à l’esprit de faire ça pour un enfant, ce n’est pas sain.»  

©(Photo gracieuseté)

La taxidermiste a remporté de nombreux prix.

En pleine saison  

Dans toute la province, Vicky mentionne qu’il y a une trentaine d’entreprises comme la sienne. Pour faire son travail, elle choisi un mannequin fait en uréthane, dans un catalogue, qui correspondra à l’animal et à la position choisie par le client. Puis, elle le modifie afin que la peau, qu’elle a préalablement grattée, salée et fait tanner, puisse recouvrir parfaitement la silhouette. « Ça prend environ un an pour terminer une pièce».  

Lors de l’entrevue, qui était en période de chasse à l’orignal, elle ne pouvait rien faire d’autre que d’arranger le gibier des chasseurs. «Quand les orignaux arrivent, je dois m’en occuper immédiatement, je ne peux pas laisser ça poiroter dehors à cause des insectes». 

Par saison, elle reçoit environ 40 orignaux. Puis, c’est la chasse au chevreuil qui commence début novembre. Elle fait également des ours et pleins d’autres petits mammifères, mais ce qui lui donne le plus de difficulté, ce sont les oiseaux. Elle explique qu’elle n’en fait pas assez pour avoir développé sa dextérité autant qu’avec le mammifère qui est son «dada». Quant aux poissons, elle a décidé de ne plus en faire. 

©(Photo gracieuseté)

Vicky Leblanc et son conjoint Marc Listopad.

Un nouveau service 

Vicky Leblanc et son conjoint Marc Listopad agissent également comme mesureurs pour Trophée Québec, de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, depuis peu. Ils ont été formés pour mesurer l’ours, le chevreuil et l’orignal et parcourent Lanaudière pour mesurer des trophées récoltés dans le passé au Québec. Ils calculent toutes les mesures nécessaires (pointes, panaches, oreilles) et déduisent les inégalités pour un pointage final. Si ce pointage est assez élevé, le propriétaire peut payer 10$ pour enregistrer son trophée dans le registre de Trophée Québec. Il s’agit d’un répertoire complémentaire à celui de Boone and Crockett Club et du Pope and Young Club. Lorsque 500 enregistrements auront été faits, un registre papier sera publié. « L’objectif est de montrer que nous aussi, au Québec, nous avons de beaux gibiers et de beaux trophées», a commenté Vicky Leblanc. Le travail des mesureurs est bénévole. Vous pouvez les contacter sur Facebook ou par téléphone au 450-883-0298.  

Un père inspirant 

Le père de Vicky Leblanc travaillait pour une usine de Joliette. Quand cette dernière a fermé, lui et sa conjointe ont décidé d’ouvrir le magasin la Gélinotte Sport et il a fait de la taxidermie son travail. « À l’époque, la taxidermie était un monde très fermé et compétitif, personne ne disait ses trucs. Mon père devait apprendre par essais-erreurs et faire venir des livres. Ma mère a été vraiment patiente. Il faisait sécher des oiseaux dans le four et a déjà essayé d’essorer ses peaux à «spin» ce qui a coûté une laveuse! Mais malgré tout il arrivait toujours à un résultat impeccable.»

©(Photo gracieuseté)

La taxidermiste a remporté de nombreux prix.

Commentaires

13 mai 2019

Francine Demers

Mon mari part prochainement pour la chasse à l'ours il voudrait savoir à peut près le montant pour faire arranger une peau d'ours avec la tête empaillee et votre adresse avec numéro de téléphone et votre adresse internet ou site. Merci

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