Détruire pour créer

LETTRE OUVERTE. Récemment, lors d’une vente aux enchères chez la fameuse compagnie Stoheby’s à Londres, l’artiste Banksy mettait en vente une toile de sa populaire œuvre La petite fille au ballon rouge. Mais dès que l’œuvre a été adjugée, la toile est tombée hors de son cadre à moitié en lambeaux par une déchiqueteuse camouflée derrière celle-ci. L’artiste à controverse a ensuite publié une photo de l’œuvre autodétruite sur son compte Instagram en ajoutant « Going, going, gone… » légende qui reprend la formule officielle des encanteurs britanniques. L’œuvre a finalement été vendue 1 185 millions d’euros, soit le double qu’elle avait été adjugée en premier lieu.

L’évènement a évidemment suscité plusieurs débats quant à l’intention première de l’artiste. Œuvre d’art contemporaine ou simple coup de marketing ? Banksy est l’un des artistes des plus engagés, anticapitaliste, revendicateur et pro-liberté du 21e siècle. Il serait donc assez étonnant qu’il ait créé cette œuvre pour en bénéficier le profit. En 2014, l’artiste vendait aux enchères de la même compagnie pour 17,864 euros une simple feuille blanche intitulée Morons (abrutis en français) sur laquelle on peut lire: « Je ne peux pas croire que vous achetiez cette merde, abrutis. » Il est donc, de toute évidence plus probable que l’artiste ait voulu une fois de plus dénoncer la surconsommation matérielle de manière humoristique.

Samy-Kim Bertrand

Étudiante en littérature au Cégep régional de Lanaudière à Joliette

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