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Retour01 novembre 2017
Un couple n'en peut plus des accidents sur son terrain
Il dit avoir été témoin d'une centaine d'accidents en quarante ans

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy
SAINT-PAUL-DE-JOLIETTE. Un couple dont la maison est située sur une route face à une intersection n'en peut plus des accidents qui surviennent sur son terrain. Craignant pour sa sécurité et celle de sa famille, il appelle à la prudence des automobilistes aux intersections de routes à haute vitesse.
« On en a à ras le bol!, lance Jean-Charles Savoie. Je veux que les gens allument qu'il y a des gens qui habitent là et qu'on est tanné de se faire rentrer sur le terrain. C'est l'écœurantite aiguë. »
Une centaine d'accidents
Lui et sa femme, Diane Laurin, ont construit leur résidence il y a 42 ans sur le boulevard Brassard (la route provinciale 343), à Saint-Paul-de-Joliette, face à l'intersection du chemin du Vieux-Moulin, une route municipale. Les limites de vitesse permises sont respectivement de 90 km/h et de 70 km/h.
À l'époque, affirment-ils, la circulation était beaucoup moins dense qu'aujourd'hui et ils étaient loin de se douter que leur terrain deviendrait un site où les accidents de voiture se multiplieraient.
Depuis qu'il s'est établi, le couple dit avoir été témoin d'une centaine d'accidents sur son terrain.
Selon Jean-Charles Savoie, la plupart des accidents ont eu lieu en raison de l'intersection qu'il qualifie de « dangereuse ». Lui et sa femme ont dû, à tout coup, réparer les dommages subis sur le terrain.

©Photo - gracieuseté
Le 27 août 2017, vers 5h30, le couple a été réveillé par un bruit sourd. C'était une voiture qui avait percuté un poteau de signalisation sur sa propriété.
« Avec le développement, il y a plus de monde, plus de trafic. Avoir su, on n'aurait probablement pas bâti ici. Ça donne un préjudice parce que vendre la maison, c'est presque un vice caché », soulève Diane Laurin.
Accalmie
Selon le couple, il y a eu une accalmie presque complète depuis 2008, moment où le ministère des Transports du Québec a installé un feu clignotant à l'intersection. Il croyait alors que la problématique était réglée une fois pour toutes, mais, cet été, en à peine un mois et demi, quatre accidents sont survenus sur le terrain.
« Ça te cause un petit traumatisme, confie Diane Laurin. Quand on est couché et qu'on entend crisser des pneus, la première chose qu'on fait, c'est qu'on s'assoit carré dans le lit et on attend [l'impact]. C'est difficile de se rendormir chaque fois. »

©Photo - gracieuseté
Le 17 juillet 2017, une voiture a percuté le cabanon de la résidence situé à 90 pieds de la route.
« Anormal »
« C'est anormal », estime Jean-Charles Savoie qui craint de plus en plus pour sa sécurité et celle de sa famille.
« Il y a un motorisé stationné devant la maison. On a deux petits-enfants et quand ils viennent ici, ils aiment bien aller dormir dedans, mais là, il n'en est plus question. Si quelqu'un passe encore tout droit, il pourrait se faire tuer », croit-il.
Quant à lui, il est devenu stressé à seulement passer la tondeuse devant chez lui.
« Je tourne la tête souvent. On ne sait jamais. Le problème, c'est que je veux être en sécurité chez moi », affirme-t-il.
Pour remédier à la situation, Jean-Charles Savoie et Diane Laurin se sont adressés à la municipalité et au ministère des Transports.
Ils aimeraient que la limite de vitesse sur la route 343 soit réduite de 90 km/h à 70 km/h.
Le couple souhaite aussi que des roches ou une glissière soient installées devant sa résidence et que le fossé situé devant sa résidence soit creusé, ce qui permettrait, selon lui, d'arrêter les véhicules plus facilement et d'augmenter son sentiment de sécurité.
Comportemental
Au début du mois d'octobre, à la suite d'une demande de la municipalité, une analyse de la sécurité routière a été réalisée par le ministère à l'intersection de la route 343 et du rang du Vieux-Moulin en lien avec la situation alléguée par Jean-Charles Savoie et Diane Laurin.
Cette analyse a notamment permis de conclure que les accidents survenus à cet endroit relevaient davantage du comportement des usagers de la route qu'en raison de la configuration de l'intersection.
Sous le seuil critique
Selon le ministère, le secteur a un taux d'accidents sous le seuil critique pour une route aux caractéristiques similaires et n'est pas problématique.
Le ministère affirme aussi que, dans ce cas-ci, la présence d'une glissière n'est pas requise.
« De plus, l'installation d'objets fixes, telles de grosses roches, n'est pas permise dans l'emprise du ministère », mentionne-t-il.
Quant au fossé, le ministère affirme que « le creusage de fossé est fait pour faciliter le drainage des routes » et qu'« aucun problème de drainage n'a été constaté à cet endroit ».
Le ministère ajoute que l'émondage des arbres a été faite récemment afin d'améliorer la visibilité à l'approche de l'intersection, sur le chemin du Vieux-Moulin et que de nouveaux panneaux routiers ont été ajoutés en août dernier.
Le ministère a aussi reçu une demande de réduction de vitesse de la route 343 dans ce secteur, via la municipalité à la fin du mois de septembre et son analyse devrait avoir lieu l'an prochain.
D'ici là, sous la recommandation du ministère, la municipalité devrait installer un panneau « Arrêt » muni de lumières DEL clignotantes à l'intersection.
Selon Alain Bellemare, maire de la municipalité, l'installation coûtera 7 000 $.
« À la municipalité, on n'en veut pas d'accidents sur notre territoire », soutient-il.
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