22 août 2017

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©(Photo gracieuseté - Claire Richard / Gallimard)

Né à Saint-Félix-de-Valois et ayant grandi à Saint-Ignace-de-Loyola, l'artiste multidisciplinaire était reconnu par ses pairs pour la grandeur de son œuvre, mais aussi pour sa grande discrétion.

« Il ne parlait pas aux médias et il refusait qu'on prenne des photos de lui. Moi, j'étais proche de lui », ajoute la sœur de l'écrivain. « Il a toujours dit que son œuvre était publique, mais pas lui. »

La résidente de Joliette raconte qu'après avoir été frappé par la maladie, il y a environ un an, l'homme de 76 ans serait finalement décédé d'un arrêt cardiaque.

« Il avait des problèmes de santé et il a eu recours à une importante opération, mais nous ne nous doutions pas qu'il partirait si vite. Il avait la même maladie que notre mère. Je pensais qu'il mourrait de la même façon qu'elle, mais c'est finalement une crise cardiaque qui l'a emporté. »

Selon ce qu'a pu apprendre Carmen Ducharme, les Éditions Gallimard, un groupe français qui publie des ouvrages de Réjean Ducharme aurait l'intention de rendre hommage au défunt en collaboration avec le Théâtre du Nouveau Monde (TNM).

« J'ignore quelle forme ça prendra, mais on m'a dit que quelqu'un travaillait là-dessus. »

Originaire de Saint-Ignace

Pour une troisième année consécutive, le comité Hommage Réjean Ducharme proposera le « Happening Réjean Ducharme sur l'île de son enfance » à Saint-Ignace-de-Loyola. L'événement a pour but, à travers différents artistes, de revisiter l'œuvre de celui qui à sa façon a marqué la littérature québécoise.

La programmation de la prochaine édition prévue en septembre devait être annoncée sous peu.

« C'est certain que nous devrons souligner son décès d'une façon ou d'une autre, mais nous n'avons pas déterminé comment encore. Le comité se rencontrera à cet effet dans les prochains jours », témoigne Réal Chevrette, ancien professeur de littérature et instigateur du projet, précisant que la programmation restera la même, mais qu'elle sera bonifiée.

Bien qu'il n'ait pas connu Réjean Ducharme personnellement, M. Chevrette s'intéresse grandement à la qualité de son ouvrage et souhaite mettre en lumière le village d'origine de l'écrivain.

« Il n'y avait que les membres de sa famille qui pouvaient lui parler. Je l'ai connu indirectement, un peu comme tout le monde. J'ai tenté plusieurs fois de lui écrire et d'entrer en contact avec lui, mais il n'a jamais voulu  », se remémore le résident de Saint-Ignace.

 « Il faut que les gens se souviennent qu'il est né à Saint-Félix et qu'il a grandi à Saint-Ignace. Il faut que son œuvre demeure, qu'elle ne s'éteigne pas », insiste-t-il. « Il est à mon sens le plus grand romancier de l'histoire de la littérature québécoise. »

Quant à Hélène Blondin, également membre du comité hommage, elle se souviendra toujours de Réjean Ducharme pour sa polyvalence.

« Il a touché à tellement de choses. Il a travaillé en art visuel, en littérature, il a écrit des chansons, des scénarios, des livres. Il représente la multidisciplinarité. »

Le romancier s'est fait connaître à l'âge de 24 ans, en 1966, avec son premier roman, L'Avalée des avalés. Parmi ses autres oeuvres, figurent Le Nez qui voque, L'Océantume, L'Hiver de force et les Enfantômes.

L'écrivain mettait souvent à l’avant-scène des personnages d’adolescents farouchement individualistes à la recherche de savoir et d’amour. L'enfance et le rejet des adultes sont des thèmes qui reviennent fréquemment dans ses oeuvres.

Réjean Ducharme a aussi écrit, à titre anonyme, les paroles de plusieurs chansons de Robert Charlebois dont J'veux d'l'amour. Il est le scénariste des films Les bons débarras et Les Beaux Souvenirs.

Il a reçu de nombreux honneurs, dont une nomination à titre d'Officier de l’Ordre national du Québec en 2000.