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Retour25 juillet 2017
Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca
Les Carmélites missionnaires espagnoles quitteront Joliette
Présentes ici depuis près de 60 ans

©(Photo TC Media – Élise Brouillette)
HISTOIRE. Les Carmélites missionnaires, aussi connues sous le nom de « p'tites sœurs espagnoles », sont arrivées à Joliette en 1959 afin de prendre en main l'Hôpital Saint-Charles (aujourd'hui CHRDL). Elles nous annoncent aujourd'hui qu'elles quitteront le pays au début de l'année 2018. Leur mission à Joliette est, en quelque sorte, accomplie.
« L'hôpital est maintenant pris en charge par les autorités civiles, nous sommes retraitées, il est temps pour nous de prendre un autre chemin », affirme sœur Feliciana Hernàndez en entrevue avec l'Action.
« Nous sentons que nous avons encore une mission ici. Les portes de notre maison sont ouvertes dès 7 h pour tout le monde. C'est l'une des choses les plus importantes pour nous. Les gens viennent pour prier, pour manger. Ils viennent nous demander de prier pour des proches malades. Nous ne quittons pas Joliette parce que nous n'avons plus rien à y faire. »
Toutefois, sœur Hernàndez se dit bien consciente que d'autres organisations peuvent aussi accomplir ces tâches.
À quelques mois de leur départ, donc, les sœurs espagnoles sont remplies d'émotions et de gratitude. « Nous sommes fières de ce que nous avons accompli ici. Nous sommes venues ici en tant que femmes de foi et d'espérance. »
Les Carmélites missionnaires souhaitent remercier toutes les instances, tant civiles que gouvernementales, le diocèse, les sœurs des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie qui les ont hébergées au départ, toutes les personnes de l'hôpital et de la paroisse du Chris-Roi et, par-dessus tout, les patients, pour qui elles appliquaient la loi de l'amour.
« Nous les avons aimés et nous nous sommes senties aimées. Les patients nous ont beaucoup donné et nous ont montré à quel point ils étaient capables de traverser de grandes difficultés. »
Un peu d'histoire
En 1959, le nouvel hôpital psychiatrique à Saint-Charles-Borromée se préparait à accueillir 1500 patients.
À cette époque, l'administration des hôpitaux francophones et catholiques était généralement sous l'égide de communautés religieuses féminines. Toutefois, aucune des communautés pressenties n'était en mesure d'accepter cette tâche. La recherche d'une communauté à qui on confierait le soin des malades du nouvel hôpital s'est fait entendre jusqu'en Europe. L'invitation parviendra aux Carmélites missionnaires de Barcelone, qui acceptent la mission.
C'est le 5 septembre 1959 que les deux premières religieuses espagnoles arrivent à Joliette. Elles sont hébergées temporairement chez les sœurs des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie. Elles seront bientôt rejointes par 11 collègues.
« Au plus fort, nous avons été 41 religieuses. Depuis 2009, nous sommes quatre », confie sœur Hernàndez.
Au cours des années, des sœurs ont quitté pour d'autres missions, en Afrique notamment.
Pendant des années, les sœurs espagnoles étaient responsables des différents départements et services de l'hôpital.
Elles ont aussi agi à titre de bénévoles auprès des malades et des personnes âgées, même à leur domicile.
Les quatre religieuses toujours à Joliette agissent aujourd'hui comme bénévoles au sein des services de loisirs et de pastorale du CHRDL.
Une maison
Les Carmélites missionnaires se sont fait construire, en 1971, une résidence sur le boulevard Sainte-Anne, juste à côté de l'hôpital. La maison a hébergé jusqu'à 20 religieuses en même temps. La résidence sera bientôt mise en vente.
Cet établissement de la résidence des Carmélites leur a permis de nouer des liens étroits avec la paroisse du Christ-Roi, où elles s'impliquent toujours.
Les religieuses ont œuvré auprès d'organismes, tels que La Tablée.
Elles ont aussi donné des cours d'espagnol et agi comme interprètes pour des familles et des patients à l'hôpital, dont les travailleurs saisonniers de la région qui viennent d'Amérique du Sud.
Soulignons que le diocèse de Joliette est en train de préparer une fête, le 7 novembre, afin de rendre hommage aux « p'tites sœurs espagnoles ».
Les quatre religieuses qui demeurent toujours sur le boulevard Sainte-Anne sont sœur Feliciana Hernàndez, sœur Maria Juana Fernàndez, sœur Eulalia Gastón et sœur Angela Sánchez.
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