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23 mai 2017

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Une école bouscule le modèle traditionnel de l'enseignement

Le programme Apprentissage 360 de l'école Marie-Anne est récompensé  

©(Photo TC Media- Mélissa Blouin)

ÉDUCATION. À l'école Marie-Anne de Rawdon, le projet Apprentissage 360 a révolutionné la méthode d'enseignement. Les élèves, de la 3e à la 6e année, n'ont plus de pupitres, plus de classes fixes ou de cours magistraux. Chaque étudiant apprend à son rythme et fait ses apprentissages à travers des sujets qu'il choisit. 

« Je préfère vraiment ce modèle-là, je peux travailler sur des projets que j'aime et ça me donne beaucoup plus de motivation», commente Christine, une élève de 5e année. Lors de notre visite dans son cours de mathématiques, elle était assise à une grande table avec Juliette, de 6e année et Florence, de 3e année.

En effet, depuis l'intégration du projet, en septembre 2015, les jeunes de 2e et 3e cycles évoluent dans des groupes mixtes composés d'étudiants de tous les niveaux. Ils ont des horaires personnalisés et se déplacent de classe en classe selon leurs matières et leurs options.  

L'élève peut bouger et travailler, seul ou en équipe, à un bureau, à une table ou même assis par terre s'il le désire. Il peut également alterner ses tâches et ses projets afin de rester motivé. Ainsi, la jeune Christine était en train de corriger ses exercices de mathématiques pendant que sa voisine complétait son examen d'étape.

« Comme je n'enseigne plus à l'avant, il faut une théorie de base pour les notions. Il y a donc des vidéos explicatives que l'étudiant regarde quand il est prêt à entamer une nouvelle situation. Après, il commence ses exercices, se corrige et passe son évaluation quand il se sent à l'aise», mentionne l'enseignante de mathématiques, Caroline Blais.

Sur les stations de travail, il y a des verres en plastique, vert, jaune et rouge. Quand un jeune est bloqué, il met son verre rouge en évidence et l'enseignante, qui circule dans la classe, se dirige vers lui pour répondre à ses questions. « Il n'y a presque plus de gestion de classe. Souvent, c'était les élèves qui allaient trop vite ou qui ne comprenaient pas qui dérangeaient», explique la directrice générale de l'école, Anne-Marie Breault.

Chaque enseignant se spécialise dans une seule matière, ce qui lui permet de développer certaines stratégies, et est titulaire d'une douzaine d'enfants. Le fait de côtoyer les mêmes élèves sur une période de quatre ans rend l'encadrement plus personnalisé et toutes les deux semaines, une rencontre est effectuée entre l'enfant et son titulaire. Ils établissent une planification avec des tâches et des délais afin qu'aucun élève ne prenne de retard.

« L'enfant n'a pas le stress de suivre le reste du groupe. C'est donc très valorisant pour celui qui était en difficulté et qui vit maintenant des réussites», ajoute Mme Blais.

Une ouverture sur le monde

©(Photo TC Media- Mélissa Blouin)

L'année dernière, les élèves étaient déçus de terminer l'école à la fin du mois de juin.

Pour des matières comme le français et l'anglais, les jeunes choisissent des sujets qui les stimulent et développent des projets écrits ou oraux sur ceux-ci. « Il faut freiner les enfants un peu, car ils font toujours des présentations orales, ils adorent cela», rigole la directrice et instigatrice d'Apprentissage 360.

Comme l''implantation de ce nouveau système avait pour objectif principal d'éduquer des jeunes qui seront ouverts sur le monde, critiques et plus tolérants, des thématiques annuelles sont organisées par la direction de l'école afin d'aider les jeunes à choisir leurs sujets. Le thème de cette année était les continents.  

« En début d'année, nous avions des ateliers découvertes sur l'un des continents et chaque enseignant nous en parlait en fonction de sa matière. Par exemple, le professeur d'éduc nous présentait des sports importants et des athlètes marquants de l'Afrique et ça nous donnait des idées», rappelle l'élève de 4e année, Maïka.

Cette dernière a fièrement expliqué que lorsqu'ils ont abordé les Amériques, elle a réalisé des projets sur ses vacances à Playa del Carmen, sur la Belle et la Bête, sur Mariepier Morin, sur New York et sur Emma Verde.

Puisque les jeunes étudiants produisent plus de projets écrits et qu'ils ne font pas leurs évaluations tous au même moment, cela demande beaucoup plus de temps de correction pour les enseignants et a nécessité une période d'adaptation. Toutefois, de voir les élèves motivés et épanouis est leur plus grande récompense.

Prix de l'innovation

Le projet Apprentissage 360 vient tout juste d'être récompensé du prix Innovation pédagogique au primaire de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP). Il a notamment été sélectionné pour son originalité et pour ses retombées. «C'est motivant d'être reconnu du milieu et ça nous encourage à aller plus loin», a déclaré l'initiatrice du projet, Anne-Marie Breault. Cette dernière s'est inspirée de ce qui se faisait ailleurs dans le monde et au pays, ainsi que des forces de son milieu pour créer un projet sur mesure qui plairait aux parents et aux enseignants. Il s'agit donc d'un projet unique qui vise à dynamiser l’enseignement, dans le respect du Programme de formation de l’école québécoise. Mme Breault espère que cette initiative incitera d'autres écoles à s'en inspirer et à emboiter le pas. 

©(Photo TC Media- Mélissa Blouin)

La bibliothèque de l'école.

©(Photo TC Media- Mélissa Blouin)

Comme les élèves n'ont pas de pupitre fixe, ils amènent leur matériel d'une classe à l'autre grâce à un petit bac.

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