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09 avril 2017

Il était une fois… une femme forte à Saint-Zénon

©Photo gracieuseté Louise Rondeau

HISTOIRE LOCALE. Trappeuse de père en fille, on raconte qu'Ernestine Valade vivait en forêt et qu'elle « travaillait comme un gars ». Cette femme considérée comme une pionnière de son époque, notamment pour ses initiatives sur le plan touristique, est devenue une véritable légende en Haute-Matawinie.

Connaissez-vous Ernestine, la femme forte du village? Si vous avez grandi à Saint-Zénon ou dans les environs, ce nom vous dit sans doute quelque chose.

Née au début du 20e siècle, elle habitait, jusqu'à son mariage, au lac Clair, entre Saint-Michel-des-Saints et la réserve autochtone de Manawan. Ses implications et ses choix de vie peu conventionnels pour l'époque contribuent à sa renommée aujourd'hui, au même titre que sa force exceptionnelle.

« Elle était reconnue pour ça. Sa force. Elle participait d'ailleurs à des concours de femmes fortes. Elle a aussi été la première personne à proposer des tours guidés à Saint-Zénon à des visiteurs. Elle faisait ça en canot », raconte Richard Rondeau, maire du village et petit-fils de la principale intéressée.

En effet, Ernestine avait réussi, de fil en aiguille, à créer sa propre entreprise touristique. Durant cette période, elle était déjà mariée à l'homme de sa vie, Philias Dulac.

« Mon grand-père a rencontré ma grand-mère sur un chantier, dans le bois. Elle était trappeuse et vendait des fourrures, tandis que lui vivait de l'industrie forestière », relate à son tour, Louise Rondeau, sœur du maire, Richard Rondeau.  

Cette dernière est très au fait de l'histoire de ses ancêtres, lesquels ont contribué à la fondation de Saint-Zénon, il y a près de 150 ans. Elle possède plusieurs photos d'époque et accorde beaucoup d'intérêt aux légendes entourant les personnages marquants du village, dont sa grand-mère, Ernestine Valade.

Après leur mariage, les Valade-Dulac se sont installés dans le rang Sainte-Louise, à Saint-Zénon.

« Ernestine était capable de cuisiner, de faire de la couture et autres tâches que l'on attribuait aux femmes, mais en plus de tout ça, elle bûchait, elle allait à la chasse, elle pêchait et elle guidait des touristes », poursuit Louise Rondeau.

Selon la légende, la femme forte ramenait de ses périples en canot des dizaines de truites avec lesquelles elle concoctait de grands soupers. Elle invitait tous les gens du village. On écrit aussi qu'à 14 ans, elle avait déjà le physique nécessaire pour soulever son canot et un paqueton de 100 livres.

Il n'y a pas à dire, le parcours d'Ernestine est peu orthodoxe. Et en plus de tout ça, elle n'a donné naissance qu'à deux filles. Un autre fait étonnant considérant que l'église, à l'époque, incitait, voire obligeait les couples mariés à avoir beaucoup d'enfants, pour le bien de la colonisation.

« Je ne pense pas que les gens la jugeaient, même si elle ne suivait pas les conventions. Au contraire, elle semblait très appréciée à Saint-Zénon, parce qu'elle était généreuse. Elle faisait de grandes fêtes chez elle et donnait du poisson à tout le monde. »

Implication de génération en génération

Si les Rondeau et les Dulac font partie des familles fondatrices de Saint-Zénon, leur implication au village s'est poursuivie de génération en génération, et ce, jusqu'à Richard Rondeau, qui occupe aujourd'hui la fonction de maire.

« Les Dulac, mes ancêtres du côté de ma mère, se sont beaucoup impliqués en politique. J'ai eu des arrières et arrières-arrières-grands-pères qui ont été à la mairie, témoigne-t-il. Du côté de mon père, les Rondeau ont pris part à la fondation de la caisse populaire et se sont impliqués de plusieurs façons. Mon grand-père était maire et mon père, conseiller municipal. »

Richard Rondeau n'hésite pas à dire que toutes ces années d'histoire locale qui concernent directement sa famille l'ont incité à s'impliquer à son tour auprès de sa communauté.

« Je suis allé vivre à Montréal entre 1972 et 1988, mais je suis revenu m'installer à Saint-Zénon par la suite. J'ai toujours eu à cœur le bien de mon village. »

©Photo gracieuseté Louise Rondeau

Les Dulac, qui ont contribué à la fondation de Saint-Zénon, se rassemblaient souvent autour d'un grand repas de village.

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