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02 mai 2018

La piscine adaptée pour des personnes handicapées demeurera accessible

©(Photo l'Action - archives) - L'Action

JOLIETTE. La piscine adaptée pour une clientèle avec certaines difficultés sera ouverte pour au moins une année supplémentaire,  alors que le bail du locateur, auquel le CISSS de Lanaudière avait mis fin, vient tout juste d'être renouvelé. 

Lire aussi: Des personnes handicapées pourraient ne plus avoir accès à une piscine adaptée

C'est ce qu'a affirmé le président-directeur général du CISSS de Lanaudière, Daniel Castonguay, le 30 avril, lors d'un conseil d'administration. Le  bâtiment où se trouve la piscine adaptée intérieure appartient au centre de santé. Il se trouve à Joliette.   

Selon lui, bien qu'il n'y ait toujours pas d'entente officielle, des discussions entamées entre le CISSS de Lanaudière et les gouvernements provincial et municipal seraient positives. Ces pourparlers se dirigeraient vers une pérennité de la piscine intérieure adaptée. Il a rappelé cependant que le CISSS de Lanaudière est incapable à lui seul de payer les 1,2 M$ nécessaires à sa réparation. Selon le CISSS de Lanaudière, la piscine est désuète et coule.  

« Heureux »

 Cette annonce du président-directeur général vient ainsi éliminer un stress chez Natation en forme et probablement chez les organismes faisant affaire avec cette entreprise qui est locatrice de la piscine..

« On est très heureux. Cela va permettre aux personnes impliquées dans le dossier de chercher une alternative pour notre clientèle et, si ça ne se fait pas en un an, peut-être serait-il possible de prolonger d'une année supplémentaire », a réagi, le 2 mai, Marcel Marcoux, propriétaire de Natation en forme.

« Mobilisation »

Jusqu'à cette annonce du président-directeur général, Marcel Marcoux et  les usagers de la piscine craignaient une fermeture définitive, sans alternative possible, depuis le 26 mars, date à laquelle Marcel Marcoux a reçu une lettre du centre de santé pour que son entreprise quitte le plateau aquatique au plus tard le 1er juillet.

Dans cette lettre, le CISSS de Lanaudière indiquait que « les locaux actuellement utilisés par la piscine et ses vestiaires seront réaménagés dans le cadre de cette réorganisation ».

Natation en forme, des usagers de la piscine et des représentants d'organismes fréquentant l'endroit se sont aussitôt mobilisés pour le maintien de l'accès à la piscine adaptée intérieure menacé de prendre fin. Une pétition a été lancée et des lettres ont été envoyées à la direction du CISSS de Lanaudière et à des élus,  notamment.  

En plus des quelque 1 600 utilisateurs de Natation en forme, une dizaine d'organismes spécialisés dans les services à une clientèle vivant avec des difficultés comme un handicap, le diabète, le spectre de l'autisme et la fibromyalgie par exemple, utilisent cet emplacement aquatique. Selon eux, la piscine, en plus d'être sécuritaire, offre plusieurs bienfaits à leurs clients de par son eau plus chaude qu'ailleurs, ses rampes d'accès et son lève-personne, notamment.

Pour des bureaux ?

Le 19 avril,  Natation en forme, certains des organismes, une représentante des usagers et la Ville de Joliette ont été conviés par la CISSS de Lanaudière à une rencontre de mise au point.

Daniel Castonguay se serait alors engagé à mener des discussions avec des acteurs du milieu pour discuter de la situation, mais il aurait aussi affirmé que la piscine fermerait et que des bureaux seraient construits dans les locaux dédiés actuellement à la piscine adaptée.

« Il l'a dit clairement, a affirmé Lynn Bourgeois, une employée de Natation en forme qui était présente à la réunion. C'était toujours la même cassette : “Ce n'est pas dans notre mandat d'offrir un emplacement aquatique”. »

Même son de cloche auprès de Sabine Roblain, présidente de l'Association des personnes handicapées physiques et sensorielles de Joliette.

« Oui, il y a eu confirmation que des travaux allaient être faits pour remplacer la piscine, a-t-elle dit. Pour lui, ce n'est pas une infrastructure liée à la santé, alors que pour nous, ce l'est. »

Chantal Papineau de Diabétique Lanaudière a affirmé à son tour qu'il avait été question, lors de la rencontre, de la fermeture de la piscine « pour faire des bureaux ».

À l'Association de fibromyalgie de Lanaudière, la présidente, Julie Bélanger, dit avoir aussi entendu un membre de la direction dire que le centre de santé « fermerait pour qu'il y ait des bureaux ».

« Moi, je leur ai dit qu'on pouvait s'attendre à plus de suicides […] Les gens vont se sentir encore plus inutiles. Quand tu es dans l'eau, tu n'as plus mal », dit-elle avoir dit lors de la rencontre.

Pas question

Or, lors du conseil d'administration du CISSS de Lanaudière,, Daniel Castonguay a assuré qu'il n'avait jamais été dans l'objectif du CISSS de fermer la piscine adaptée simplement pour faire place à des bureaux administratifs.

Il a soulevé plutôt que le centre de santé se doit d'occuper l'espace laissé vacant par des espaces libres et que c'était pour cette raison que des bureaux administratifs avaient été envisagés à l'endroit où se situe la piscine.  

Malgré cette annonce,  certaines questions ont été maintenu, dont celle que l'accès au rapport d'inspection à la piscine soit rendu public.

Le président-directeur général a confirmé au Journal L'Action que le rapport est de nature publique et qu'il sera publié sous peu. Il s'est aussi défendu d'avoir fait marche arrière face à la pression populaire.

Trouver une solution

Questionnée par le Journal L'Action lors de son récent passage dans la région,  Lise Thériault, a  affirmée qu'elle était en lien « autant avec les usagers qui se plaignent que le CISSS de Lanaudière pour évaluer un terrain d'entente ».

« Le conseil d'administration du CISSS de Lanaudière est indépendant, mais quand ça suscite tant de réactions et que ça touche une clientèle fragilisée, il faut qu'il y ait des discussions pour trouver une solution alternative », a-t-elle ajouté.

La députée de Joliette, Véronique Hivon, qui a été mise au fait de la situation par de multiples appels de citoyens, dit de son côté prendre la situation « très au sérieux ».

« Je veux que tous les efforts soient déployés afin qu'elle reste ouverte, a-t-elle dit. Cette piscine, avec sa configuration unique, a une énorme valeur parce qu'elle accueille des gens avec des difficultés particulières. »

Selon elle, la solution réside entre une entente entre le CISSS de Lanaudière, des acteurs locaux et le gouvernement.

« C'est évident que nous voulons trouver un moyen financier pour la garder », a-t-elle dit.

Ne pas s'avancer

Questionnée à connaître l'intérêt de la Ville de Joliette d'opérer un centre aquatique adapté, celle-ci a rétorqué que « pour le moment, on ne peut s'avancer sur aucune alternative ».

« Nous rappelons que la Ville en est déjà à gérer la prise en charge récente de la gestion de la piscine du cégep régional », a-t-elle dit.

Elle a confirmé alors que la haute direction du CISSS souhaitait rencontrer les dirigeants de la Ville.

La MRC de Joliette a aussi affirmé que « pour le moment, il n'y a aucun projet de centre aquatique sur la table ».

Elle a indiqué que la MRC de Joliette avait été mise au fait du dossier via un article du Journal L'Action, et que, de plus, le conseil des maires n'avait lieu que le 8 mai prochain.

« S'il y a lieu, ils en discuteront au besoin », a affirmé Émilie Lepage, agente aux communications à la MRC de Joliette.

- Avec la collaboration de Christian Belhumeur-Gross

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