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18 mai 2018

Joliette a déjà été une « capitale » des fabriques de biscuits

Onze  anecdotes sur le Joliette d'autrefois

©Photo - Collection Jean Chevrette

ANECDOTES. Des parades d'animaux exotiques, une partie d'un cimetière construite sur un dépotoir, imprimerie de littérature obscène… Joliette a bien des secrets cachés. Le Journal L'Action a choisi de vous en révéler onze! Voici la quatrième du palmarès.

Qui n'aime pas les biscuits, ces petites douceurs conçues pour égayer les papilles gustatives des amateurs de délices sucrées? Ceux qui en raffolent auraient certainement été comblés au cours des premières décennies du dernier siècle à Joliette où c'était, en quelque sorte, l'apogée de fabriques de cette marchandise alimentaire prisée.

Les clercs de Saint-Viateur, faisant encore aujourd'hui partie du paysage joliettain, sont les premiers de tous à opérer une manufacture de biscuits et de sucreries sur le territoire, vers la fin des années 1860, sur la rue Fabre. Au fil du temps, la production de ces gourmandises connaît un engouement certain auprès de divers entrepreneurs.

Dès 1876, un premier homme d'affaires intéressé dans la fabrication de ces friandises, Louis-Zépherin Magnan, opère une biscuiterie dans les locaux de la manufacture des clercs de Saint-Viateur. En 1893, il emploie 25 travailleurs. À son décès, son fils prend la relève de l'entreprise et la vend à Pierre-Joseph Dufresne, dit Jos Dufresne, en 1907.

©Photo - Collection Jean Chevrette

Biscuiterie des clercs de Saint-Viateur.

Incendie

©Photo - Collection Jean Chevrette

Biscuiterie des clercs de Saint-Viateur opérée par Jos Dufresne.

La fabrication des biscuits et des sucreries a alors toujours lieu dans le bâtiment des clercs Saint-Viateur jusqu'à ce que l'endroit soit victime d'un incendie le 16 février 1913.

Plutôt que de se laisser abattre par la perte de son entreprise par le feu, Pierre-Joseph Dufresne fait construire, sur un terrain voisin, une immense fabrique de biscuits, son nom arborant fièrement l'édifice neuf situé au coin des rues Baby et Saint-Charles-Borromée. La manufacture ouvre ses portes en juillet 1913, seulement quelques mois après l'incendie.

En bonne position

©Photo - Collection Jean Chevrette

Jos Dufresne reconstruit une biscuiterie en à la suite de l'incendie de celle des clercs de Saint-Viateur.

Pendant une décennie, l'entreprise de Pierre-Joseph Dufresne fructifie. Il développe des succursales à Montréal, Sherbrooke, Québec, Ottawa, Toronto et Winnipeg. En 1925, moment où Jos Dufresne fusionne ses avoirs avec la compagnie Viau avant de la lui vendre, il se paie 150 000 $ par année de salaire et 400 travailleurs sont employés.

Il va sans dire qu'à ce moment, l'entreprise fondée par Pierre-Joseph Dufresne a le vent dans les voiles. Or, la Grande Crise vient tout chambouler et, en 1930, le nouvel acquéreur Viau n'a d'autre choix que de fermer la manufacture de Joliette ainsi que toutes ses succursales.

Deuxième essaie

Or, Pierre-Joseph Dufresne n'a alors pas dit son dernier mot. Vers 1935-1936, il rachète la biscuiterie qu'il avait vendue à la compagnie Viau après que des citoyens soient venus le voir pour relancer la manufacture puisque celle-ci était abandonnée depuis quelques années.

À cette période, 10 000 livres de biscuits sont produits chaque jour, issus de 60 variétés différentes. Or, la crise économique fait toujours rage et, malgré toute la volonté de Jos Dufresne, il n'a pas d'autre choix, en juillet 1937, de déclarer faillite. Il perd tout.

D'école à manufacture

Magnan, Viau et Dufresne ne sont pas les seuls à Joliette à profiter de l'engouement pour les gourmandises sucrées et, encore une fois, les clercs de Saint-Viateur ont quelque chose à y voir.

En effet, vers 1900, l'école Saint-Charles des clercs de Saint-Viateur devient une manufacture de biscuits et de friandises appartenant à un manufacturier de Montréal, Eugène Tessier, dit Lavigne.

Dès 1902, son entreprise, J. Dussault cie. Biscuit and Candy factory, fait faillite. Or, qu'à cela ne tienne. Huit ans plus tard, en 1910, il crée une nouvelle entité sous le nom de Merchant's biscuit, mais, celle-ci ne fera pas long feu, puisque l'année suivante, le lieu de la manufacture retourne à ses premières amours: l'enseignement. La fabrique de biscuits ferme pour laisser place à une école dirigée par des sœurs.

Un nouveau joueur

©Photo - Collection Jean Chevrette

Biscuiterie de J. Dussault.

Des années plus tard, en 1923, peu de temps avant que Pierre-Joseph Dufresne ne vende les intérêts de sa manufacture à la compagnie Viau, un nouveau joueur et compétiteur fait son entrée dans le domaine. Les copropriétaires Nazaire Laurin, un pâtissier, et Télesphore Savignac ouvrent la Joliette Biscuits sur la rue Champlain. L'ouverture fait même l'objet d'une publicité dans l'édition du 13 décembre de l'Étoile du Nord.

« Nous sommes en mesure de fournir des marchandises reconnues par leur qualité, car M. Laurin, qui, après avoir été pâtissier pour la maison Louis-Zépherin Magnan pendant 21 ans et contremaître pâtissier pour la maison Jos Dufresne ltée pendant 16 ans, a décidé de mettre ses 37 ans d'expérience au profit de cette fabrique […] Notre installation des plus modernes a été confiée à M. Savignac, mécanicien, qui fut à l'emploi de la maison Jos Dufresne ltée pendant huit ans », y est-il inscrit.

La publicité ajoute que la manufacture croit être en position d'offrir « un excellent service » et que toutes les commandes « seront remplies promptement et avec attention ».

Or, en 1930, Nazaire Laurin décide d'ouvrir sa propre biscuiterie, Nazaire Laurin et fils, sur la rue Richard. Il produit alors environ 100 sortes de biscuits. Son entreprise, modernisée en 1962 par l'un de ses fils, Jean-Marie Laurin, déménage l'année suivante à Blainville et ferme définitivement ses portes en 1975.

En quittant Télesphore Savignac, Nazaire Laurin lui vend tous les intérêts qu'il possède dans Joliette Biscuits. Or, à peine deux ans après son départ, en 1932, la biscuiterie fait faillite, dans la période de la crise économique.

©Photo - Collection Jean Chevrette

Les locaux ayant abrité la biscuiterie Nazaire Laurin et fils.

Encore aujourd'hui

©Photo- Collection Jean Chevrette

Joliette Biscuits fait faillite en décembre 1932.

Dès l'année suivante, un nouvel entrepreneur, Ernest Harnois, embauche une trentaine d'employés et décide de lancer lui aussi une manufacture de biscuits dans les locaux mêmes de Joliette Biscuits. En janvier 1936, le bâtiment est incendié et il doit assumer la perte de 80 000 $ et de 80 emplois.

À peine quatre mois plus tard, en avril, une nouvelle manufacture est déjà construite et prête à accueillir 150 travailleurs. Dans les années 1950 et au début des années 1960, l'entreprise subit trois agrandissements avant d'être rachetée par Dad's cookies en 1973, par Biscuits associés du Canada en 1980, et par Nabisco en 1986. En 1999, l'usine ferme et 130 emplois sont perdus.

©Photo - Collection Jean Chevrette

La biscuiterie Ernest Harnois.

En 2000, la Petite Bretonne ouvre dans ces mêmes locaux où se trouve aujourd'hui Biscuiterie Dominic inc.

Commentaires

11 décembre 2019

Daniel Lajeunesse petit fils de Jos Savignac

Mon Grand-Père Joseph Savignac a été co-propriétaire avec E. Harnois & fils avant son décès en 1952 j'aurais aimé savoir de quel année à quelle année mon Grand-Père joseph a été co-propriétaire avec les Harnois & Fils car son garçon Alfred Savignac y a travaillé comme comptable jusqu'à la fin. merci

23 septembre 2023

Jacques Harnois

Merci pour ce bel article,je suis le petit fils d’Ernest Harnois et j’ai appris beaucoup d’informations sur le début de la fabrication de biscuits à Joliette,j’ai travaillé toute ma jeunesse à la biscuiterie et j’ai bien connu M.Savignac ,j’ai beaucoup de reliques de la biscuiterie

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