Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Actualités

Retour

22 mars 2018

De longues périodes sans avoir accès à une ambulance

SAINT-MICHEL-DES-SAINTS.  Les ambulanciers de la région de Lanaudière sont de plus en plus à bout de souffle, faute de ressources suffisantes pour répondre aux besoins des citoyens qui comptent sur eux, indiquent plusieurs professionnels du  milieu. Une ambulancière de Saint-Michel-des-Saints dénonce d'ailleurs le manque de ressources ambulancières dans son secteur ainsi que les horaires sur appel qui ont presque eu raison d'elle il y a un peu plus d'un an.  

« J'ai failli faire un burnout [dernièrement]», affirme Isabelle Meilleur, ambulancière depuis 15 ans chez Ambulance Groupe Radisson qui couvre les secteurs de Saint-Michel-des-Saints, de Saint-Zénon et de Manawan.

Isabelle Meilleur travaillait selon un horaire de faction – comme les pompiers volontaires – et cet horaire atypique aurait eu raison d'elle si elle n'avait pas changé pour travailler à l'heure il y a un an et demi.

« Ça m'a pris trois mois avant de me réadapter », dit-elle.

Un « roulement incroyable »

Selon elle, les horaires de faction et le temps passé sur la route en raison de la grandeur du territoire à couvrir font en sorte de dissuader les nouveaux employés de rester.

« Il y a un roulement incroyable », dit-elle, découragée, alors que les appels reçus ont presque quadruplé depuis qu'elle est entrée en poste.  

Actuellement, une équipe de quatre factionnaires se partagent un horaire de sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Une deuxième équipe est composée de quatre ambulanciers à temps plein et de deux à temps partiel. Ceux-ci se partagent un horaire de 10h par jour, sept jours sur sept.

Martin Rousseau, directeur d'Ambulance Groupe Radisson, aimerait cependant que le ministre de la Santé mette fin aux horaires de faction et qu'il les remplace par des horaires à l'heure afin de réduire le temps de réaction de son personnel. Avec un horaire de faction, les ambulanciers doivent se trouver dans un rayon de cinq minutes de la caserne et ils répondent aux demandes sur appel.

« On peut imaginer ce que ça a comme effet quand vient le temps de secourir une personne en détresse », souligne Mario Ménale, vice-président de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec.

Sur appel

©Photo L'Action - Geneviève Geoffroy

Mario Ménale.

La nuit, ce sont des factionnaires qui répondent aux appels. Aucune ambulance n'est donc constamment attitrée à la surveillance du territoire.  

Ainsi, explique Isabelle Meilleur, si un appel provient de Manawan pendant la nuit et que les ambulanciers doivent s'y rendre, le reste du territoire se retrouve parfois jusqu'à plusieurs heures sans qu'aucune autre ambulance ne soit disponible.

« C'est 1 h 30 seulement pour se rendre, sans parler du dégel qui rend les routes difficilement praticables, indique-t-elle. S'il y a un transport vers l'hôpital de Joliette, nous en avons pour 6 h à 7 h. Quand les gens nous voient passer, ils se disent qu'il ne faut pas qu'ils soient malades. »

Demande en croissance

Dans une lettre faisant l'objet de recommandations d'ajouts de ressources ambulancières dans quatre zones ambulancières dans Lanaudière produite par le CISSS de Lanaudière et acheminée au ministère de la Santé le 23 novembre dernier, il est d'ailleurs indiqué que la zone d'opération de Saint-Michel-des-Saints, de par sa situation géographique « est exposée à de longues périodes de découvertures territoriales ».

Il s'agit aussi de la zone où la demande a le plus augmenté, en plus de faire partie des quatre zones de la région les plus occupées. La demande y a crû de 23,3 % entre 2016 et le moment où la lettre a été écrite.

Un véhicule de plus demandé

Pour Martin Rousseau, il faudrait qu'un troisième véhicule soit ajouté à la caserne.

« Quand on tombe dépourvu de véhicules ambulanciers, on doit faire appel aux compagnies limitrophes, ce qui augmente le temps de réponse », explique-t-il.

« Si chaque compagnie avait un peu plus, quand il y a un petit débordement dans une zone, on serait en mesure d'aller aider sans que ça affecte notre région, ce qui n'est pas le cas actuellement », estime Mario Ménale.

©Photo L'Action - Geneviève Geoffroy

Martin Rousseau.

Recommandations du CISSS

Le CISSS recommande aussi au ministère de la Santé l'ajout d'un véhicule ambulancier au permis d'exploitation.

Il estime également que l'ajout de 266 heures de service par période de 14 jours, se traduisant en 6 935 heures de services annuellement, est nécessaire.

« La distribution proposée serait l'ajout d'un quart de travail de huit heures, positionné de jour, et d'un quart de travail de 11 heures de soir et de nuit », conseille le CISSS de Lanaudière.

« Trop tôt » pour se prononcer

Lundi, trois des députés lanaudois du Parti québécois, Véronique Hivon, André Villeneuve et Matheu Traversy se sont unis pour exhorter le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, à faire débloquer des sommes dès le prochain budget pour augmenter les effectifs ambulanciers dans la région de Lanaudière.

Le ministère de la Santé a rétorqué que toutes les zones ambulancières sont présentement en analyse en ce qui a trait à l'utilisation des ressources et la charge de travail et qu'il était trop tôt pour se prononcer « à cette étape » sur la situation dans la région.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Joliette - Caméléon Média