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15 mars 2018

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Cinq services de garde privés sont menacés de fermer

Manifestation à Notre-Dame-des-Prairies

©(Photo L'Action- Guillaume Morin)

MANIFESTATION.  Un service de garde privé de Notre-Dame-des-Prairies, offrant des services de dîneurs et d'aide aux devoirs, a fermé à la suite d'un avis du ministère de la Famille et quatre autres subiront le même sort. La routine de 160 enfants, qui fréquentaient ces services, en sera affectée. Les responsables des établissements visés et les parents touchés se sont donc mobilisés, le 15 mars, afin de dénoncer cette situation. 

Ils ont accompagné les 160 élèves concernés du pavillon Dominique-Savio, de l'école des Prairies, jusqu'au centre communautaire pour qu'ils puissent y manger tout en manifestant leur désarroi face à cette situation.

« Notre rôle est d'accueillir les élèves le midi pour leur offrir des repas chauds et de les recevoir après les classes pour les aider avec leurs devoirs, mais le ministère de la Famille a décidé de nous imposer les mêmes normes qu'à un CPE 0-5 ans. Ce qui est incohérent, puisque nous recevons des enfants d'âge scolaire et seulement quelques heures par jour », a déploré la responsable du premier service fermé, Julie Bertrand.

Cette dernière a reçu un avis en décembre et a fait plusieurs démarches avec l'aide de la ville et de son avocat afin de se conformer. Elle a expliqué qu'elle aurait notamment dû surélever sa maison, ses plafonds et agrandir ses fenêtres au sous-sol. Un investissement de plus de 100 000 $. De plus, elle a ajouté que même si elle procédait à la demande d'un permis, celle-ci ne serait pas recevable puisqu'aucun permis n'est octroyé pour les enfants de 5 à 12 ans.

Son établissement a fermé le 5 mars, puis, le 14 mars, ce sont quatre autres services de garde privés qui ont été visités et qui ont recevront un avis de conformité. « On nous ferme à tour de rôle, c'est une communauté entière qui a été touchée et bientôt ce sera tout le Québec. Au final, ce seront les enfants et les parents qui seront pris en otages. Je suis d'accord qu'il y ait des normes, mais elles doivent être adaptées à nos services.»

Les enfants qui ne fréquentaient pas ces établissements ont aussi été touchés, puisque les gymnases sont désormais utilisés pour recevoir la surcharge de jeunes sur l'heure du dîner et les activités parascolaires ont été annulées selon Mme Bertrand. 

Témoignages

Geneviève Roy-Boulard, une mère dont la fille de neuf ans fréquentait l'un de ces services de garde privés, a d'ailleurs mentionné que sa vie était complètement chamboulée. « Nous avions un milieu génial, une femme qui prenait soin des enfants comme s'ils étaient les siens. Le nombre de fois où elle est intervenue auprès de ma fille pour l'aider avec son anxiété scolaire sur l'heure du dîner est incalculable. »

Elle explique qu'elle avait choisi que sa fille fréquente ce type d'établissement afin d'avoir un service plus personnalisé.  « Ils sont moins nombreux, ont des repas chauds et un super encadrement pour l'aide aux devoirs. Quand ma fille revient à la maison, ses devoirs sont complétés et on peut profiter de temps de qualité ensemble. »

Andrée-Ann Thuot, une autre maman dont les quatre enfants allaient au service de garde de Julie, a renchéri dans ce même sens. « Ils y vont depuis six ans et quand ils entrent là-bas, il y a quelqu'un de chaleureux pour les accueillir et ils ont de bons repas équilibrés qui respectent leurs restrictions alimentaires. Ce sont des bras supplémentaires pour envelopper mes enfants et la communication se fait très facilement avec Julie.»

Elle s'est questionnée à savoir pourquoi le secteur privé était réglementé par le ministère de la Famille avec des normes sévères alors que le service du dîneur de l'école est réglementé avec des normes différentes. « À l'école, la surveillante n'a pas de formation particulière et le ratio est de 1 pour 50 à 70, tandis qu'au service de garde privé le ministère veut que ça soit 1 pour 6.»

Divers appuis

Le député fédéral Gabriel Ste-Marie était présent lors de cette manifestation ainsi que la mairesse de Notre-Dame-des-Prairies, Suzanne Dauphin, et les membres de son conseil afin de démontrer leur support dans ce dossier qui leur tient à cœur. « Nous sommes une ville À la mesure des familles et nous appuyons bien entendu ces services de dîneur pour enfants d’âge scolaire, qui sont en tous points de vue positifs. Nous avons consacré nombre d’heures à ce dossier depuis quelques semaines, et nous continuerons à le faire », a mentionné Mme Dauphin.

La Ville et ses représentants ont demandé un moratoire, qui permettrait à tous de continuer à fonctionner le temps que la loi soit revue. Elle est également à examiner la possibilité de mettre sur pied une entente tripartite avec la Commission scolaire et l’organisme de contrôle des garderies (CISSS) afin de trouver une solution.  « Nous n’encourageons personne à aller à l’envers des lois. Nous désirons simplement sentir un peu de souplesse au sein du ministère afin que les familles puissent continuer à bénéficier de l’excellent service qu’elles reçoivent jusqu’à ce que le dossier soit réglé. » 

Les ratios doivent être respectés selon le ministère

Le ministre de la Famille, Luc Fortin, a pour sa part mentionné que si les ratios sont respectés les services de garde pourront rester ouverts.  « Ils peuvent continuer d’opérer à condition de respecter les ratios de six enfants ou moins, ou de neuf enfants ou moins si la prestataire est assistée. »

L'attaché de presse du Cabinet du ministre de la Famille, Karl Filion, a expliqué que les services de gardes de Notre-Dame-de-Prairies ont été visités à la suite de plaintes reçues et que le ministère avait laissé un délai de trente jours afin que les parents puissent trouver des solutions alternatives.

« Le ministère a inspecté hier d’autres services de garde dans la région et dans les prochains jours, des avis d’évacuation seront émis car il s’agit de services de garde illégaux, qui ne sont pas conformes à la loi, et en tant que ministre je ne peux pas accepter cette situation. C’est déplorable que des gens aient rendu des services accessibles aux enfants et aux parents sans en vérifier au préalable la conformité», a ajouté le ministre Fortin.

Il a ajouté qu'il a eu des discussions avec le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx pour le bien des élèves concernés. « On ne souhaite pas que les enfants dînent sur le trottoir, on veut qu’ils puissent recevoir des services convenables. Je souhaite que le ministère de l’Éducation, la commission scolaire et l’école puissent faire les démarches nécessaires pour accueillir ces enfants-là ou les référer à des services conformes. »

Il a terminé en mentionnant qu'il comprenait que des personnes puissent demander une solution transitoire, un moratoire, mais que s'il arrivait quelque chose aux enfants ce ne serait pas ces personnes-là qui seraient responsables, mais le gouvernement.

« Je suis toujours ouvert à ce qu’on puisse moderniser nos pratiques, moderniser la loi, à ce qu’on ait une réflexion, mais ce serait mentir aux parents que de leur dire que ça peut se faire à court terme. […] Entre temps, la loi doit s’appliquer comme elle a toujours été appliquée. »

©(Photo L'Action- Guillaume Morin)

©(Photo L'Action- Guillaume Morin)

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©(Photo L'Action- Guillaume Morin)

Suzanne Dauphin.

©(Photo L'Action- Guillaume Morin)

Julie Bertrand.

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