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14 mai 2024

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

École Boréale, pour une nouvelle approche de l’éducation

École alternative publique

École Boréale

©(Photo Médialo - Mélissa Blouin)

Marianne Traversy Aubin, Anaëlle Dubuc et Julie Turcotte.

Des parents de la région travaillent, depuis plusieurs années déjà, à l’élaboration d’une école primaire alternative au cœur de la MRC de Joliette. Ils rêvent d’un lieu d’apprentissage à travers lequel seront valorisés l’implication parentale, les classes multiâge, l’apprentissage au sein de la communauté, l’engagement social ainsi que la pédagogie selon les intérêts et le rythme des élèves. Peu à peu, ce rêve se concrétise et le développement de l’école Boréale en est à une étape charnière. 

« La société évolue beaucoup, tout comme les nouvelles générations. Nous sommes persuadées que le territoire est dû pour un modèle d’éducation différent. Une grande partie de la population nous a aussi clairement démontré qu’elle était prête pour cela! Nous allons donc mener ce projet jusqu’au bout », a mentionné Julie Turcotte qui est un parent fondateur de l’initiative avec Marianne Traversy Aubin et Anaëlle Dubuc.  

En entrevue avec L’Action, ces dernières ont expliqué que les objectifs d’apprentissage d’une école alternative restent les mêmes que ceux d’une école régulière et que tout est conforme au programme du ministère de l’Éducation. « C’est le chemin emprunté et le type de pédagogie utilisé qui changent. Plutôt que d’apprendre dans un cadre plus magistral, où l’enseignant présente la matière en classe et les étudiants effectuent des exercices, l’éducation se fait de façon plus concrète. » 

Mme Traversy Aubin, qui a elle-même complété son primaire dans une école alternative, a raconté, en exemple, que son père ébéniste avait donné un atelier dans sa classe. Au cœur de celui-ci, chaque élève était amené à construire un tamtam en bois et étudiait, par le fait même, la circonférence et les angles. « À notre entrée au secondaire, nous maîtrisions tous très bien ces éléments, car nous les avions nous-mêmes travaillés! » 

Le cadre pédagogique de l’école Boréale prévoit qu’un minimum de 30% des services éducatifs se déroule à l’extérieur. Ce pourcentage inclut des activités standards liées à l’écologie ou à l’horticulture, mais encore bien plus. Il s’agit avant tout de s’inspirer de la communauté pour apprendre. Cela peut englober l’apprentissage à travers l’architecture urbaine, des rencontres avec des milieux communautaires, des participations aux activités municipales, des sorties au musée ou des visites dans des centres pour personnes âgées.  

« Je suis allée visiter des écoles alternatives et des centres d'apprentissage libre et ce sont des lieux de vie magnifiques qui nourrissent la curiosité. Les jeunes sont allumés et on peut voir les étoiles dans leurs yeux! De plus, je sens qu’il y a un rayonnement dans toute la communauté autour! On voit les jeunes dans les espaces extérieurs et ça crée une dynamique et même une influence pédagogique pour les écoles avoisinantes! »   

Cet aspect, de faire les apprentissages en dehors des murs de la classe, est l’une des deux grandes orientations du projet. La seconde est l’engagement social. C’est-à-dire d’intégrer et de sensibiliser les jeunes aux concepts de justice sociale et d'inclusivité. « Il y a une grande diversité à Joliette, car nous sommes près de Manawan et nous sommes aussi une terre d'accueil pour les gens issus de l'immigration. Il y a plein de belles communautés et d'opportunités de rencontres. » 

Implication parentale 

Les parents fondateurs ont également été interpellées par l’engagement familial qu’il y a au sein des écoles alternatives. « Non seulement elles valorisent l’implication parentale, mais elles la requièrent! À titre d’exemple, des parents vont assister à une portion de la classe le matin pour donner un coup de pouce. Ça peut même être les grands-parents, le parrain ou la marraine qui participent de façon encadrée! Ce n’est plus juste l’école de l’enfant, ça devient son milieu de vie, un projet familial et ça contribue à créer un fort sentiment d’appartenance », a expliqué Mme Dubuc.  

Elle a ajouté que les parents sont également impliqués dans l’évaluation de leurs enfants. « Il y a les examens ministériels à passer à certains moments fixes, mais sinon c’est l’équipe-école avec les enfants et les parents qui décident comment chaque élève fait son chemin pour atteindre ses objectifs. »  

Bien sûr, les membres fondateurs reconnaissent que ce haut degré d’implication ne correspond pas nécessairement à la réalité de toutes les familles. « Ce ne sont pas toutes les écoles qui doivent être alternatives, mais d’en avoir quelques-unes sur un territoire, ça permet aux familles qui aimeraient y adhérer d’avoir l’option. » 

Le volet multiâge est aussi un aspect qui sera exploité et qui rejoint les trois mamans. Ces dernières mentionnent que ce mode de fonctionnement génère beaucoup d’entraide et se rapproche de la société. « Dans la vie de tous les jours, on côtoie des gens de tous les âges et les petits ont l’opportunité d’apprendre des plus grands! » 

De plus, au cœur des écoles alternatives, les jeunes doivent choisir leurs projets. « Ça amène naturellement une grande motivation chez l’élève et le fait de l’impliquer dans les décisions lui permet aussi de développer son autonomie », a relaté Mme Traversy Aubin. Les mères ont ensuite mentionné que lorsque les jeunes arrivent au secondaire régulier, ils sont habitués à gérer leur horaire et sont très bien outillés pour réussir.  

Développement 

L’idée du projet avait été lancée vers 2017, par d’autres parents. Puis, c’est en 2019, lors d’une rencontre d’informations, que Julie Turcotte et Marianne Traversy Aubin ont embarqué dans l’initiative. Anaëlle Dubuc s’est ensuite jointe à elles et ensemble, elles ont repris le flambeau. Elles ont été accompagnées, au cœur de leurs démarches, par plusieurs spécialistes et personnes-ressources, dont le réseau des écoles publiques alternatives du Québec (RÉPAQ).  

Le projet a été présenté pour une première fois aux administrateurs du Centre de services scolaire des Samares en 2019 et depuis, les mères travaillent en étroite collaboration avec ces derniers. Les démarches ont toutefois été mises sur pause en raison de la pandémie, mais ont rapidement été relancées. Actuellement, ce sont plus de 1200 personnes qui sont abonnées à la page Facebook Projet Boréal - École alternative et les mères reçoivent énormément de demandes de gens qui veulent inscrire leurs enfants ou qui veulent travailler, en tant qu’enseignants ou orthopédagogues, à l’école. Ce qui les encourage à poursuivre.  

« Nos enfants ont déjà entamé leur parcours scolaire, ce n’est donc même plus pour nous que nous le faisons, c’est rendu une passion et une cause collective! C’est devenu plus grand que nous et c’est ce qui nous permet d’avancer et de continuer malgré la fatigue », a expliqué Mme Turcotte.  

À travers la recherche de locaux, ce qui est l’aspect le plus difficile, les responsables du projet visent le territoire du Grand Joliette, puisque la majorité des gens qui ont répondu au sondage proviennent de Notre-Dame-des-Prairies, de Saint-Charles-Borromée ou de Joliette.  

Deux options sont possibles pour la mise en place du projet. La première serait que l’école Boréale ait sa propre direction, mais qu’elle partage ses locaux avec une école déjà existante et la seconde serait qu’un volet alternatif soit créé dans une école. 

Les mères sont actuellement en discussion avec le conseil d'établissement et la direction de l’école des Prairies pour voir s’il serait possible d’installer leurs locaux dans l’un des trois bâtiments.  

La Ville de Notre-Dame-des-Prairies a d’ailleurs adopté une résolution, lors de sa séance du conseil du 22 avril, donnant son appui à cette démarche d’école publique alternative. « C’est un bel encouragement! Ça démontre que notre projet est sérieux et qu’il y a des gens qui y croient et qui pensent que ça répond aux besoins de leurs citoyens! » 

Pour la suite des choses, les mères poursuivent leurs discussions avec le Centre de services scolaire des Samares et attendent que ce dernier donne son approbation pour ensuite entamer les travaux administratifs et la fondation de l’école.  

Les responsables invitent la population à remplir le sondage en ligne afin de pouvoir fournir des données récentes, concernant l’intérêt de la population, au Centre de services scolaire. Ce qui aiderait grandement à l’avancement du projet. https://forms.gle/MkpjMwZaW1EuyHtUA 

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