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04 avril 2023

Étudiant du Cégep à Joliette - reservationweb@lexismedia.ca

Entre proximité et soins : un choix déchirant à un prix

Lettre ouverte

Plusieurs personnes âgées en perte d’autonomie et leurs proches vivent des situations difficiles lorsqu’il vient le temps de s’adapter à une santé fragile qui peut rapidement se détériorer. Cependant, lorsque des personnes comme Mme Fournier et sa fille et proche aidante Mme Della Porta font face à des situations déchirantes, on ne peut rester indifférent.

Mme Fournier, qui habitait dans une résidence à 10 minutes de chez sa fille, a séjourné à l’hôpital depuis la mi-janvier. Ayant reçu son congé, la dame inapte de 86 ans doit être transférée dans un CHSLD afin de recevoir les soins appropriés à la suite de sa blessure à la hanche et afin de faire un suivi de son état de santé. Cependant, la place qui lui est proposée se trouve dans un CHSLD à Granby se trouvant à 50 kilomètres de la demeure de sa fille. On apprend alors qu’une possible facture quotidienne de 429$ a été présentée à Victoria Della Porta si elle refusait de faire héberger sa mère de 86 ans à l’endroit proposé malgré la distance. C’est totalement inacceptable!

Selon les informations recueillies par Le Devoir (429$ par jour si l’on refuse une place en CHSLD, Le Devoir, 29 mars 2023), il s’agit de 2152 patients qui se sont fait charger ce montant démesuré en l’espace de 3 ans, ce qui totalise un montant de 4 millions de dollars. Cela résulte en une facture d’une moyenne d’environ 1900$ selon la durée de l’hébergement en milieu hospitalier. Cela représente presque le montant mensuel maximum de 2000$ lorsqu’on réside dans un CHSLD!

Ce montant non assuré de 429$, provenant de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, sert à assurer que les lits d’hôpitaux sont utilisés le plus efficacement possible, que les patients présentant un réel besoin pour un lit puissent en bénéficier et qu’ils puissent être déplacés de l’urgence aux étages une fois leur situation stabilisée. Pourtant, il semble que dans la situation de Mme Fournier, son utilisation du lit ne devrait pas être jugée comme inappropriée, bien qu’elle n’ait plus besoin du suivi actif d’une équipe hospitalière. Me Paul G. Brunet, p.-d.g. du Conseil pour la protection des malades affirme que les patients ne devraient pas avoir à écoper de ce montant, comme le système de santé ne prévoit pas un assez grand nombre de lits pour des personnes âgées qui font face à la même impasse que de Mme Della Porta et sa mère.

De plus, ce montant quotidien et la distance des hébergements proposés rajoutent un poids sur les épaules de ses familles qui vivent déjà avec la détérioration de l’état de santé de leur proche. Même si les familles qui se font facturer cette somme inconcevable peuvent être remboursée aux petites créances en y poursuivant le CIUSSS, elles ne devraient pas avoir à sacrifier du précieux temps passé auprès de leurs proches en CHSLD pour pouvoir retrouver leur argent.

Bien que Mme Della Porta n’a pas été facturée, on ne peut permettre que cette pratique insensée continue. Peut-être que le petit nombre de lits réservés pour les personnes âgées et le règlement devraient être pris en considération par la réforme proposée par le ministre Christian Dubé.

Mathilde Desjardins

Étudiante en sciences de la nature au Cégep régional de Lanaudière à Joliette

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