Des IA bâties sur le dos des artistes

Lettre ouverte

Le 31 janvier dernier, une nouvelle pratique est apparue dans le milieu de l’animation. Netflix a mis en ligne un court-métrage animé expérimental nommé The Dog and the Boy qui a utilisé une intelligence artificielle pour créer pour tous ses arrière-plans. Cette utilisation des IA génératrices d’images n’est qu’un détriment pour le futur des artistes.

Le court-métrage mentionné précédemment a d’ailleurs causé une controverse parmi les artistes de l’animation. Alors que le directeur de celui-ci défend son utilisation de l’IA, citant le manque de personnel, ce n’est qu’un moyen pour économiser de la main-d’œuvre. « Il n’y a absolument pas de pénurie de main-d'œuvre dans l'animation... Ce que nous pouvons observer […], cependant, c'est la précarisation continue du travail, » note Elena Altheman, membre du groupe de recherche The Platform Lab à l’Université Concordia.

Les générateurs d’images comme Midjourney et Stable Diffusion ne sont capables de créer qu’en échantillonnant et combinant les photos issues leurs banques de millions d’images prises sur Internet. Des images qui ont souvent été acquises et utilisées sans aucune considération pour les droits d’auteur qui les protégeaient et sans le consentement des artistes qui les ont créées. En d’autres termes, cette pratique revient à reformuler un texte pour le faire passer pour sa propre dissertation et viole ainsi la propriété intellectuelle d’autrui.

Dans son ensemble, c’est une technologie qui menace l’avenir des artistes tout en étant incapable de créer sans eux.

Virginie Bradley
Étudiante en Arts visuels au Cégep de Lanaudière à Joliette

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