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28 septembre 2017

Il a contribué à retracer les voleurs de son garage

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

JUSTICE. Le copropriétaire d'un garage de Rawdon, se défendant d'avoir joué au justicier, a contribué, à sa façon, à l'arrestation et à la mise en accusation des trois hommes étant entrés par effraction dans son commerce pour y dérober de l'argent. Depuis, deux d'entre eux ont écopé d'une sentence pour ce crime, tandis que le dossier du troisième accusé suit son cours devant les tribunaux.

« Ma plus grande fierté, c'est d'avoir aidé à les pogner eux autres », lance Patrick Junior Bergeron, qui affirme avoir fait son devoir de citoyen, sans plus.

Un  premier vol

Le père de famille de 38 ans a travaillé dur pour cofonder, en 2010, son entreprise, le garage automobile MécanoPro, située sur la route 125, à Rawdon. Or, à peine deux mois suivant l'ouverture de son commerce, il a dû mettre les bouchées doubles et travailler des heures de fou après avoir été victime d'un vol d'outils qu'il évalue à 55 000 $.

« Malgré une plainte à la police, le voleur n'a jamais été retrouvé. Ça m'a mis à terre. Le remboursement des assurances a pris six mois. Pendant ce temps, j'ai dû travailler très fort pour reconstruire ce que nous avions perdu. L'argent que je gagnais, je le mettais pour remplacer ce qui avait été volé », explique-t-il.

Un deuxième vol

Six ans plus tard, le 30 juillet 2016, son garage a une fois de plus été la cible d'un vol qu'il estime à environ 300 $, en plus des dommages. Pour Patrick Junior Bergeron, c'en était trop. Or, cette fois, il disposait d'un système de caméras intérieures et extérieures.

« J'avais investi de mon argent pour l'achat de ces caméras après le premier vol parce que je me disais que la journée que ça arriverait de nouveau, je devrais être en mesure de bien voir ce qui s'était passé », explique-t-il.

Une démarche parallèle

Il a fait une plainte à la police et lui a remis la vidéo du vol.

En parallèle, un peu amer que le premier vol n'ait pas été résolu par les autorités policières, il a tenté une démarche pour retracer les voleurs.

Il a ainsi diffusé, sur le réseau social Facebook, des photos et la vidéo où on aperçoit trois individus entrer par effraction par la porte de la section d'accueil des clients du garage et dérober l'argent de la petite caisse.

Plusieurs appels

©Photo - tirée de Facebook

Voici une capture d'écran de la vidéo diffusée sur Facebook par Patrick Junior Bergeron.

Selon Patrick Junior Bergeron, la publication de cette vidéo, vue plus de 50 000 fois, et celles des photos des suspects et du crime ont porté leurs fruits.

 « J'ai reçu beaucoup d'appels. Les gens m'appelaient pour me dire qui ils étaient, avec qui ils se tenaient, quel genre de personnes ils étaient, raconte-t-il. J'ai pu remonter jusqu'à eux. »

En plus, un mois jour pour jour après le vol, Patrick Junior Bergeron est tombé, par hasard, nez à nez avec deux des suspects dans un restaurant de Joliette.

« J'ai sorti mon cellulaire pour regarder la vidéo et m'assurer que c'était bien eux. Ensuite, je suis allé les confronter directement et leur ai demandé s'ils se reconnaissaient sur la vidéo », raconte-t-il.

Il est par la suite allé prendre en photo la plaque d'immatriculation d'une des voitures à bord de laquelle les suspects étaient arrivés au restaurant. Le lendemain, il s'est rendu au poste de police pour faire une déposition et donner le numéro de plaque aux policiers et il a identifié clairement deux des suspects.

Arrêtés et accusés

En janvier 2017, un mandat d'arrestation a été lancé contre eux et un troisième suspect.

Yannick Michel Lefebvre, 22 ans, David Renaud-Bouvier, 31 ans et Richard Junior Jobidon, 22 ans, ont été par la suite arrêtés et accusés conjointement d'être entré par effraction dans le garage de Patrick Junior Bergeron et d'y avoir commis un vol.

Richard Junior Jobidon a plaidé coupable à cette accusation ainsi qu'à d'autres crimes, le 21 avril dernier, pour lesquels il a écopé d'une peine globale de six mois de prison.

Yannick Michel Lefebvre a aussi plaidé coupable à cette accusation le 6 juillet. Il a écopé d'une condamnation avec sursis et a été condamné à une probation d'un an, en plus de devoir effectuer 240 heures de travaux communautaires. Il a aussi été condamné à rembourser 1000 $ à Patrick Junior Bergeron.

Le dossier de David Renaud Bouvier est toujours devant les tribunaux concernant cette accusation. Il doit revenir devant la cour le 16 octobre prochain.

Importance des images

Selon la Sûreté du Québec, qui a mené l'enquête dans cette affaire, Patrick Junior Bergeron a effectivement joué un rôle dans la progression de l'enquête policière concernant le vol commis dans son garage. 

« Il a bien fait de s'équiper d'un bon système de caméras à la suite du premier vol. C'est un investissement, mais ça a été prolifique pour lui puisque ça a contribué à l'arrestation des suspects », indique la sergente Annie Thibodeau.

Elle explique que de disposer d'images aide toujours les policiers dans la progression de leurs enquêtes, mais que de les diffuser sur le réseau social Facebook, bien que cette pratique soit grandissante, n'est pas recommandée puisque cela peut contaminer les preuves recueillies dans le cadre d'une enquête policière.

Pas une pratique encouragée

Elle ajoute que Patrick Junior Bergeron a eu un bon réflexe de prendre le numéro de plaque de la voiture lors de l'épisode du restaurant.

Cependant, la confrontation des suspects, comme il l'a fait, n'est pas une pratique prônée ni encouragée par les autorités policières, relève-t-elle.

« Pour lui, par chance, ça a bien tourné, mais ce n'est pas du tout une pratique que nous préconisons parce que, dans une telle situation, un citoyen peut s'exposer à de possibles dangers », explique-t-elle.

Quant à Patrick Junior Bergeron, son souhait le plus cher, c'est de mettre cette histoire derrière lui et surtout, qu'une pareille situation ne survienne pas une troisième fois.

« D'ailleurs, je ne leur veux pas de mal, mais simplement qu'ils se prennent en mains », affirme-t-il.

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