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22 août 2017

Une mère juge trop légère la peine imposée à l'ex-conseiller municipal de Chertsey ayant abusé de son fils atteint de déficience intellectuelle

©Photo - gracieuseté

JUSTICE. Une mère n'en revient pas qu'un ex-conseiller municipal de Chertsey ait profité de la vulnérabilité de son enfant atteint de déficience intellectuelle pour en abuser sexuellement et estime que la peine de dix mois de prison qui lui a été imposée n'est pas assez sévère. 

« Je ne comprends pas et je ne comprendrai jamais, rage Line Turpin, mère de Maxime Turpin dont l'interdiction de publier l'identité a été levée par le tribunal. Comment un adulte peut-il faire ça? On ne touche pas à des enfants! En plus, c'est un ancien conseiller municipal! Ce n'est pas n'importe qui. C'est un homme en qui, normalement, tu es supposé avoir confiance. »

Le 13 juillet, Gilles Laplante, 73 ans, un ex-conseiller municipal de Chertsey, a été envoyé en prison pendant dix mois pour avoir incité Maxime Turpin, atteint de déficience intellectuelle, à le toucher sexuellement.

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

Gilles Laplante, un ex-conseiller municipal de Chertsey, a écopé d'une peine de 10 mois de prison le 13 juillet 2017 pour avoir incité Maxime Turpin, atteint de déficience intellectuelle, à le toucher sexuellement.

Aucune sentence assez longue

« Moi, je lui aurais donné la perpétuité. Aucune sentence ne sera assez longue pour ce qu'il a fait », soulève Line Turpin.

Même si son fils est aujourd'hui âgé de 32 ans, Line Turpin explique qu'il ne possède en réalité que l'âge mental d'un adolescent de 12 ans à 15 ans.

« Maxime parle à tout le monde et il aime tout le monde. Il est vulnérable, il n'a pas de craintes », raconte sa mère.

Changement de comportement

Selon son beau-père, Michel Lemire, son beau-fils était un rayon de soleil sans malice qui se levait et se couchait avec un sourire aux lèvres et qui aimait rendre service. Or, Maxime a commencé à changer de comportement il y a deux ans.

« Il m'a toujours parlé et là, il ne me parlait plus, se souvient sa mère. Son attitude et son caractère avaient changé. Il ne m'a pas dit ce qui s'était passé pour ne pas me faire de peine. »

« Ce n'était pas Maxime, ajoute Michel Lemire. Lorsque je lui demandais de faire de menus travaux, il bourrassait et claquait la porte de sa chambre. »

Pour corder du bois

Le 15 octobre 2015, Maxime Turpin s'était rendu chez Gilles Laplante pour l'aider à corder du bois.

Les deux hommes se sont retrouvés seuls après que la conjointe de l'accusée soit partie faire des courses.

C'est à ce moment que l'accusé a invité le jeune homme à regarder un film pornographique avec lui et qu'il a commencé à se masturber. Il a ensuite mis la main dans le pantalon du garçon et a commencé à le masturber.

Il y a eu des fellations et l'accusé a aussi demandé à Maxime Turpin de le sodomiser, ce qu'il n'a pas fait.

Conjointe au bout du fil

Pendant ce temps, la conjointe de l'accusé était au bout du fil. Elle a entendu le film pornographique puis les moments de masturbation et de fellation.

La conjointe a confronté l'accusé, qui a commencé par nier les faits, et a appelé Line Turpin pour l'informer de ce qui venait de se passer.

Line Turpin se souvient très bien de ce coup de téléphone.

« J'étais assise dans le salon, Maxime s'en allait à une danse. Elle m'a raconté. Mes larmes coulaient. J'ai demandé à Maxime ce qui s'était passé avec Gilles [Laplante]. Il est devenu blanc. Il m'a dit qu'il lui avait fait regarder des films pornographiques. »

Line Turpin a aussitôt appelé la police. C'est aussi à ce moment qu'elle et son conjoint affirment avoir fait un lien avec le récent changement de comportement de Maxime.

Difficile à croire

« Au début, on a de la misère à croire que ça nous arrive, explique son conjoint. Tu penses toujours que ça n'arrive qu'aux autres. »

Puis, un processus judiciaire de près de deux ans s'est enclenché jusqu'à ce que Gilles Laplante soit envoyé en prison.

« Quand Maxime a su la sentence, il m'a dit: "je me sens libéré maman", raconte Line Turpin. Il m'a sauté au cou et a ajouté : "enfin, c'est fini, je peux tourner la plage. " »

Tourner la page, c'est d'ailleurs ce que la famille Turpin-Lemire espère être maintenant en mesure de faire.

Encore des contrecoups

Or, les contrecoups se font encore sentir.

À la suite des évènements, le quotidien n'a pas été facile pour Maxime et ses parents, surtout qu'avant qu'il ne soit envoyé en prison, Gilles Laplante passait régulièrement en voiture en avant de leur maison pour aller chez sa conjointe. Encore, aujourd'hui, selon Line Turpin, dès qu'une voiture passe devant la maison, son fils devient stressé.

« Il recommence à redevenir comme avant, mais encore, quand il entend une voiture et qu'il est au sous-sol, il grimpe en haut », mentionne Line Turpin.

Elle a donc été soulagée quand le juge, lors du prononcé de la sentence, a imposé à Gilles Laplante de ne pas se trouver dans un rayon de 200 mètres de sa résidence pendant sa probation de trois ans. Il sera aussi fiché au registre des délinquants sexuels pendant 10 ans.

Crainte constante

Toutefois, Line Turpin vit constamment avec la crainte qu'il n'arrive quelque chose à son fils dès qu'il sort de la maison.

« Je lui répète chaque fois que sa sexualité lui appartient, qu'il a le droit de dire non et de garder ses mains dans ses poches », affirme-t-elle, enjoignant les parents à ne pas hésiter à parler de sexualité avec leur enfant ou à les questionner s'ils perçoivent un changement dans leur comportement.

« Si vous avez un doute, talonnez-le », recommande-t-elle.

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