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04 mai 2017

Les attouchements sexuels de son frère ont brisé sa vie

La victime a témoigné à la cour comment elle se sent « blessée comme un soldat qui revient de la guerre »

©TC Media - archives

JUSTICE. Dans une lettre poignante adressée à son frère qui l'a attouchée sexuellement alors qu'elle n'était qu'une adolescente, une jeune femme a raconté à la cour comment celui qui était son modèle a brisé sa vie et l'étendue des multiples obstacles qu'elle doit encore affronter au quotidien plusieurs années plus tard.

« Je me sens blessée comme un soldat qui revient de la guerre », lui a-t-elle lancé, le 27 avril, au palais de justice de Joliette, lorsqu'elle a lu la lettre qu'elle lui avait écrite.

Celle qu'on ne peut identifier en raison d'une ordonnance du tribunal a ajouté qu'encore aujourd'hui, elle ne se sent pas du tout en sécurité dans sa propre maison.

Chez leurs parents

C'est d'ailleurs chez ses parents, où elle habitait ainsi que son frère, que nous ne pouvons non plus identifier, qu'il en a profité pour lui faire des attouchements, notamment aux seins, aux cuisses et au clitoris. C'était en 2006. Son frère était revenu vivre chez ses parents pendant une période d'environ un an. Il avait alors 23 ans tandis qu'elle n'avait que 13 ans.

« Ça m'a détruit, a-t-elle ajouté. Ça m'a enlevé mon autonomie. Ça m'a enlevé tout ce qui faisait de moi qui me rendait fière », a-t-elle dit, ajoutant qu'elle avait encore « honte ».

Vie de couple affectée

Celle qui est aujourd'hui maman a raconté comment sa vie de couple et sa vie de famille étaient affectées puisqu'elle ne se sentait « plus capable d'être une maman » pour ses enfants.

« Je ne suis même pas en mesure de vivre mon couple. Mon conjoint ne peut me masser parce que c'est comme ça que tu commençais. Il ne peut pas m'enlacer par derrière parce que j'ai peur que ce soit toi », a-t-elle adressé à son agresseur. `

Rejet familial

Lorsqu'elle a enfin dévoilé ses agressions en 2011 pour la première fois, elle en a par la suite parlé à ses parents. Ceux-ci ont confronté son frère qui a tout avoué. Or, elle affirme aujourd'hui que c'est elle qui a subi le rejet familial.

« C'est plus facile de vivre dans le déni pour certains. On m'a reproché de ne pas être assez forte pour tourner la page. On m'a dernièrement reproché d'avoir tué ma grand-mère parce que j'ai voulu lui expliquer les raisons de mon absence dans les réunions familiales. Tous ces souvenirs d'absence de support et de déni m'ont rempli de tristesse », a-t-elle ajouté.

Encore des cauchemars

Elle doit en plus faire face à des conséquences psychologiques comme l'anxiété, qu'elle dit vivre tous les jours, et l'hypervigilance.

« Je fais des cauchemars, je crie. Ça fait des années que je n'ai pas bien dormi, malgré les médicaments », a-t-elle expliqué.

Conséquences au travail

Infirmière de métier, elle peine à donner certains soins intimes à des hommes en raison des agressions. Longtemps, elle a eu peur de faire des erreurs dans son travail parce qu'elle ne se sentait pas psychologiquement présente.

Elle a dû arrêter de travailler et elle a du coup subi des problèmes financiers.

« Cette lettre a pour but de te montrer [l'étendue] des conséquences et surtout pour ne plus jamais que tu le fasses à d'autres personnes », a-t-elle exprimé.

De l'aide

La jeune femme a ajouté que le processus judiciaire l'avait aidée et qu'elle voulait maintenant que son frère puisse obtenir de l'aide en prison.

Son frère, qui a admis aux policiers avoir fait des attouchements sexuels sur sa sœur en l'absence de leurs parents, a été accusé puis a plaidé coupable à une accusation de contact sexuel et à une accusation d'incitation à des contacts sexuels.

Il a écopé d'une peine de huit mois de prison, ainsi que d'une probation de trois ans, dont deux ans avec suivi. Il devra aussi être inscrit à vie au registre des délinquants sexuels.

Avant de prendre le chemin de la prison, il a affirmé à sa sœur et à la cour que rien de ce qu'il avait fait ne pouvait être excusé.

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