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30 mars 2017

Ils évitent l'expulsion de leurs roulottes en passant de locataires à copropriétaires

Les résidents du Paradis Mobile se sont engagés à régler le problème de rejet de leurs eaux usées dans l'environnement

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

JUSTICE. Une trentaine de familles vivant dans le parc de roulottes Paradis Mobile, qui étaient menacées d'expulsion parce que leurs eaux usées étaient rejetées dans l'environnement, pourront demeurer chez elles puisqu'elles en sont devenues copropriétaires et se sont engagées à régler le problème une fois pour toutes.

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Depuis 2014, le risque d'expulsion de leurs roulottes situées dans le parc de maisons mobiles de Notre-Dame-de-Lourdes planait au-dessus des familles. La municipalité avait alors intenté une poursuite contre le propriétaire de l'époque parce que le système de traitement des eaux usées du parc ne répondait pas aux normes gouvernementales.

« L'enfer »

« C'était dur à prendre, je ne dormais pas, c'était l'enfer. C'était un cauchemar », confie Maunik Charrette, qui habite au Paradis Mobile depuis 16 ans.

Maunik Charrette affirme avoir même développé de l'angine en raison du stress causé par la cause judiciaire.

Josée Ménard, elle, y a vu naître ses deux filles aujourd'hui âgées de 15 ans et de 21 ans. Jamais elle n'aurait voulu se départir de sa maison remplie de souvenirs.

« On améliore la maison, mais un moment donné, on arrête parce qu'on ne le sait plus. Dans les dernières années, tondre le gazon, on se disait: "Ça donne quoi?" », témoigne-t-elle.

Devenir autonome

Or, tout a changé le 17 février dernier quand la majorité des familles ont décidé de fonder une coopérative et d'acheter de l'ancien propriétaire le terrain sur lequel ils résidaient dans le but de prendre eux-mêmes la situation en mains.

« Il fallait devenir autonome pour pouvoir s'autogérer, pour sauver nos maisons et être aux normes environnementales », indique Josée Ménard, devenue secrétaire de la coopérative.

« C'était une sacrée bonne solution pour garder nos maisons. La coopérative, c'était une grosse porte qui s'ouvrait et, wow, le ciel a commencé à changer de couleur à partir de là », ajoute Maunik Charrette, qui occupe maintenant le poste de présidente de la coopérative.

Entente

Or, tout n'était pas gagné. La coopérative se substituait alors à l'ancien propriétaire dans la cause judiciaire l'opposant à la municipalité de Notre-Dame-de-Lourdes. La coopérative a dû engager un avocat alors qu'un procès de trois jours devait se tenir du 27 au 30 mars au palais de justice de Joliette. Le procès n'a toutefois pas eu lieu puisqu'une entente entérinée par un juge de la Cour supérieure est survenue le 28 mars.

« Au lieu de faire le procès, la coopérative a eu une attitude différente, indique Me Yves Chaîné, procureur de la municipalité de Notre-Dame-de-Lourdes. Ils ont fait une proposition à la municipalité qui a été négociée et celle-ci s'est conclue avec un acquiescement-jugement. »

Les nouveaux copropriétaires se sont en effet engagés à régler le problème de rejet de leurs eaux usées dans l'environnement en installant un système aux normes dans un délai de 20 mois, sinon c'est la fermeture définitive.

Confiants

La mairesse de Notre-Dame-de-Lourdes, Céline Geoffroy, se dit toutefois confiante que le parc demeure ouvert.

« Si ce n'était pas conforme, on n'avait pas le choix de les expulser […] Avec cette entente, on espère et on est confiant que ça va fonctionner et les citoyens vont être contents de demeurer chez eux », mentionne-t-elle.

Pendant le délai de 20 mois, la coopérative s'est engagée à faire la vidange des fosses septiques afin d'éviter dès maintenant les rejets dans l'environnement.

Maunik Charrette et Josée Ménard se disent elles aussi confiantes que les travaux estimés à 300 000 $ soient effectués dans les temps.

Selon elles, un ingénieur a déjà effectué des tests de sol et validé la viabilité du projet.

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

Evan Murray.

« Les professionnels qui seront embauchés seront aussi surveillés de près pour qu’eux aussi respectent les délais », affirme Evan Murray, directeur régional de la Coopérative du développement régional du Québec pour les régions de Lanaudière et des Laurentides.

« On est chez nous »

Evan Murray accompagne la coopérative dans la réalisation de son projet.

« Ce sont des gens qui sortent de leur zone de confort pour se prendre en charge », estime-t-il.

Pour Maunik Charrette, le vent a tourné et elle peut enfin regarder en avant avec optimisme.

« On va se battre en encore pour prouver à tout le monde qu'on s'est battu, qu'on l`a eu et que ça va être beau chez-nous. On est chez nous », lance-t-elle avec conviction.

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