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06 mars 2017

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Un long métrage d'un ancien du cégep sera en vedette

Une première au Cinérépertoire

©(Photo gracieuseté)

CINÉMA. Pour la première fois au Cinérépertoire, le film d'un ancien étudiant du Cégep régional de Lanaudière à Joliette sera en vedette le 13 mars prochain. Charles-André Coderre y présentera Déserts, son premier long métrage qu'il a coréalisé avec Yann-Manuel Hernandez. Il souhaite faire vivre au public avec celui-ci une nouvelle expérience et présenter un genre cinématographique différent.

En effet, dans ce film de 93 minutes, les sensations prennent une plus grande place que l'histoire. « Nous étions intéressés par un cinéma très immersif et physique qui fait vivre des choses aux spectateurs et qui les amène dans une tout autre ambiance», a mentionné celui qui a grandi à Saint-Jacques.

Déserts est un film hypnotique et envoûtant autant par ses couleurs, ses effets, ses textures que par sa musique qui a été en grande partie faite par Radwan Ghazi Moumneh. Ce dernier est très intéressé par la musique expérimentale et s'inspire également de la musique traditionnelle du Moyen-Orient, ce qui donne un mélange assez singulier.

« Nous avions déjà travaillé ensemble pour le projet audiovisuel, Jerusalem in my heart, et il comprenait très bien l'univers du film. Tout cela s'est fait naturellement et sa musique a même influencé quelques scènes. »

Le film se fait déjà remarquer et a reçu de très bonnes critiques de part et d'autre. Il a notamment été présenté en ouverture de la catégorie, Les nouveaux alchimistes, au Festival du nouveau cinéma, à la cinémathèque québécoise et aux Rendez-vous du cinéma québécois. Les cinéastes tentent également d'avoir une première européenne. 

©(Photo gracieuseté)

Les réalisateurs souhaitaient s'éloigner des grands plateaux et de la pensée industrielle et tourner à équipe réduite.

Produit sur pellicule

Une autre particularité du film Déserts, c'est qu'il a été tourné en pellicule 16mm pour toute la partie qui se déroule dans la Vallée de la Mort en Californie (80% du film). Dans un monde où le numérique prédomine, cette pratique se fait de plus en plus rare. «Une de mes grandes passions, c'est de travailler directement la matière. À trois reprises dans le film, il y a des effets qui ont été créés à la main directement sur la pellicule grâce à des produits chimiques.»

Le générique d'ouverture en est un exemple, où une brûlure sur pellicule a était faite à l'aide d'un projecteur. Plus tard dans le film, lors d'une scène de sexualité, le matériel a aussi été rongé afin de créer des couleurs saturées et éclatantes. 

Au Québec, Xavier Dolan fait partie de ceux qui utilisent toujours la pellicule et sur le marché international, Christopher Nolan et Quentin Tarantino sont également du lot. Ce choix se fait notamment pour la particularité du grain de la pellicule et sa texture. 

La chaleur de Death Valley a aussi rendu le tournage plus complexe et a donné lieu à quelques événements cocasses. À plusieurs reprises, le véhicule de l'équipe de tournage s'est enlisé dans les dunes ou a simplement tombé en panne en raison de la température. «Nous avons utilisé ces moments où nous attendions du secours pour filmer les paysages et les plans contemplatifs. »

Dans ce film, qui présente l'histoire d'un homme (Hubert Proulx) qui effectue un périple à Death Valley et qui rencontre une femme sur son chemin (Victoria Diamond), le désert est un personnage en soi. À mesure que les protagonistes s'enfoncent dans celui-ci, la chaleur et la fièvre les amèneront à découvrir les coins les plus sombres de leur psyché.

«Nous avions en tête depuis longtemps de tourner dans le désert, c'était un lieu qui nous attirait et l'idée de tout créer dans un lieu où il n'y a rien nous intéressait aussi.»

Charles-André Coderre a mentionné que même s'il s'agit d'une nouvelle façon de raconter une histoire, où la forme prend une grande importance, le film contient tout de même un côté classique et le public pourra embarquer dans la détresse des personnages.

©(Photo gracieuseté)

L'utilisation de la pellicule se fait très rare dans le domaine.

Retour aux sources

Il espère toutefois susciter un petit choc pour les gens qui ne sont pas habitués à ce genre de cinéma et est très content de pouvoir le présenter à Joliette. «C'est le genre d'œuvre qui m'aurait interpellé si je l'avais vu quand j'étais au Cégep. Peut-être que ça va ouvrir une brèche pour une ou un étudiant (e) et juste pour cela je suis heureux!»

Il a également avoué qu'il était stressé et que c'était la présentation où il avait le plus hâte d'aller parler aux gens après et de connaître leurs réactions. « Toute ma famille de Saint-Jacques sera là et mes anciens professeurs. De plus, le cinéma de Joliette c'est un peu comme mes racines, c'est là que tout a commencé alors ça me rappellera de bons souvenirs.»

Le film a été financé en partie grâce au programme à microbudget de Telefilm. L'équipe disposait d'un montant de 120 000 $ pour le réaliser. Les réalisateurs ont notamment été influencés dans leur démarche par Michelangelo Antonioni, Philippe Garrel, Philippe Grandrieux, Frank Cole et les films des années 70. 

©(Photo gracieuseté)

Charles-André Coderre est détenteur d’une maîtrise de l’Université de Montréal portant sur le cinéma expérimental contemporain.

Charles-André Coderre présentera son premier long métrage Déserts coréalisé avec Yann-Manuel Hernandez.

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