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15 avril 2024

Sarah Yergeau - syergeau@medialo.ca

Des jeunes de toute la francophonie enflamment la scène prairiquoise

 Passion à l’international

Mondial Impro Junior 2024

©Photo gracieuseté - Guillaume Morin - L'Action

Lors de la première partie de la 8e édition du Mondial d’Impro Junior, le Québec et la France jouaient ensemble, suivis de la Suisse et de la Belgique.

Pour une première fois dans l’histoire, le Carrefour culturel de Notre-Dame-des-Prairies accueillait les pays de la francophonie européenne en l’honneur de la 8e édition du Mondial d’Impro Junior, évènement chapeauté par la compagnie locale Impro Sierra. Ainsi, des jeunes de la Suisse, de la France et de la Belgique ont traversé l’Atlantique pour fouler les planches de la scène prairiquoise en compagnie des joueurs québécois, ouvrant le bal d’une série de quatre jours de jeux et de folies scéniques.  

 « Le Carrefour culturel est un bon partenaire d’Impro Sierra. Chaque année, une équipe composée de joueurs professionnels offre un match d’impro dans la programmation du Carrefour culturel, d’où l’initiative d’y présenter la soirée d’ouverture du Mondial », soulève le fondateur de l’école d’improvisation Impro Sierra, Roberto Sierra.  

Avant même le début du match, la fébrilité était palpable autant dans la salle, comble pour l’occasion, qu’en coulisses. C’est effectivement ce premier soir que les joueurs allaient se découvrir sur la scène. D’ailleurs, l’énergie des joueurs parvenaient jusqu’aux bancs, alors qu’on les entendait s’échauffer et se rallier à leur cri d’équipe. L’entrée en scène de ces derniers a marqué en force l’essence de la soirée par la présentation de leurs quatre hymnes nationaux respectifs. La veillée a également été pimentée par l’animatrice Delphine Coiteux et le musicien Vincent Pascal.  

À la découverte de l’Amérique  

Alors que l’évènement se tient en alternance dans les quatre destinations de provenance des joueurs, cette seconde édition au Québec fut empreinte d’émerveillement, de dépaysement et de rencontres mémorables avec les résidents de la terre d’accueil. « C’était ma première fois en avion et à l’extérieur de la France, donc je n’étais pas très à l’aise et la Québécoise qui était assise à côté de moi m’a rassurée, alors qu’on ne se connaissait pas du tout! Elle m’a raconté toute sa vie ; elle a grandi en Roumanie puis elle est venue ici s’installer, elle m’a parlé de ses enfants, c’était incroyable! Ça faisait cinq secondes que je la connaissais et c’était déjà une grande sœur pour moi », témoigne la Française Nanka Meite, qui en est à sa deuxième participation au Mondial d’Impro Junior.  

Les trois Européens qui se sont entretenus avec L’Action, à peine 24 heures après leur atterrissage, ont ressenti la même perception de ce territoire qui leur était jusqu’alors inconnu.  « J’étais tellement impressionnée, ici c’est quatre fois plus grand qu’en France! Les voitures, les pots de confiture…tout est plus grand quoi! C’est un grand changement entre la France et ici », poursuit Nanka.  

« Ce qui nous a étonnés, c’est à quel point c’est américain ici. On est allés dans un fast food et on a vu les onions rings, ils étaient énormes! Alors, on s’est dit « ah ouais, là on est en Amérique ! » et les petites maisons typiques, les sapins, tout est magnifique quoi », ajoute Jade Bürer, originaire de Suisse.  

 « Il y a un changement de culture énorme, car quand on voyage à l’intérieur de l’Europe ce n’est pas déstabilisant, mais ici vraiment tout est différent et c’est vraiment impressionnant! », complète le joueur Belge Arthur Rifflart.  

De son côté, la joueuse locale Jeanne Bellefeuille remarque que cet amalgame des cultures porte à réfléchir sur l’identité et l’image que l’on projette en tant que nation. « Je trouve qu’on devient vraiment plus conscients de l’impact qu’on a et de notre manière de parler aussi. C’est comme si on a toujours un regard sur ce qu’on est, ce qu’on dit, comment on agit, nos expressions. »   

Durant les quatre journées, tous les joueurs cohabitaient dans un gros chalet à Rawdon, favorisant ainsi le tissage de liens et la création d’une symbiose au sein du groupe. « C’était trop bien habiter tous ensemble, j’avais l’impression qu’on était une colonie de vacances géante avec des gens de plein de pays différents! », rapporte Nanka Meite.  

« Le soir de notre arrivée, on était fatigués et quand j’ai mis les pieds dans le chalet et que j’ai senti l’énergie de tout le monde, j’ai tellement kiffé! Tout de suite, on est tous venus dans les chambres des autres et on s’est mis à parler et à faire connaissance. Je me suis sentie très entourée et en synergie avec tout le monde », renchérit Jade Bürer.  

 Redonner au suivant 

Cette année, c’est l’humoriste et improvisateur Richardson Zéphir qui représente le Mondial d’Impro Junior en tant que porte-parole. « J’ai eu moi-même la chance d’y participer à plusieurs reprises, autant comme joueur que comme entraîneur. Je pense que c’est une expérience le fun pour les jeunes, je suis content pour eux. Donc c’est sûr que lorsqu’on m’a proposé d’être porte-parole, j’ai dit oui automatiquement car je voulais faire en sorte que les jeunes aient la chance de vivre la même chose que moi », confie l’artiste.  

Cet honneur prend encore plus de sens pour lui car cela fait plusieurs années qu’il évolue aux côtés de Roberto Sierra. « Roberto et moi on est très proches, je le connais depuis que je fais de l’impro au secondaire. Quand j’ai commencé le cégep, ça a été mon coach, il m’a formé pendant 10 ans dans des ligues comme la LIMonade ou la LIM, puis, après ça, on a joué ensemble pendant 10 ans dans des ligues. » 

Richardson souligne tous les bienfaits que l’improvisation lui a apportés au fil du temps. « Ce sont des moments magiques, du théâtre spontané, imprévisible. Peu importe le métier que tu fais, ça aide. J’ai développé un grand sens de l’observation, une confiance en moi et des amitiés d’un peu partout. »   

D’ici la prochaine édition au Québec, qui aurait lieu en 2028, les participants conservent des souvenirs magiques de leur expérience et sont fiers de la discipline qu’ils pratiquent. « C’est un art très vivant, qui se perd et ne se fatigue jamais. Chaque personne construit quelque chose de totalement nouveau qui prend place dans des univers et des époques qui sont loin de nous. C’est apprendre à lâcher prise et à se connaître sous une autre forme », exprime Jeanne.  

Les joueurs progressent dans un esprit de solidarité et de fraternité, mentionne Arthur. « On ne peut jamais dire qu’on joue contre une équipe, on joue avec une équipe. Sinon, on se fait corriger à chaque fois! » 

Jade conclut en exposant sa reconnaissance et son enthousiasme de pouvoir pratiquer sa passion tout en explorant le monde. « L’idée de venir au Québec m’a fait sentir comme une petite fille devant le château de Disneyland à Paris et, comme de fait, en sortant de l’aéroport, j’avais l’impression d’y entrer, les étoiles plein les yeux! Pour moi, c’est plus que de l’impro, ce sont des rencontres et une expérience humaine ».  

©Photo gracieuseté - Guillaume Morin - L'Action

Les spectateurs du Carrefour culturel de Notre-Dame-des-Prairies, plein à craquer pour l’occasion, étaient amenés à voter pour leur numéro préféré après chaque duel d’improvisation.

©Photo gracieuseté - Guillaume Morin - L'Action

Les spectateurs du Carrefour culturel de Notre-Dame-des-Prairies, plein à craquer pour l’occasion, étaient amenés à voter pour leur numéro préféré après chaque duel d’improvisation.

Commentaires

15 avril 2024

Robert Morin

Bravo et félicitations pour ce superbe article!

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