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24 avril 2024

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

Outiller les enfants et leurs parents pour contrer ensemble l’intimidation

Maison des Parents de la Matawinie Ouest

Projet de prévention intimidation

©Photo gracieuseté - L'Action

À travers les activités mises en place, Jonathan Godin espère donner les outils nécessaires pour lutter contre l’intimidation.

Considérée comme un véritable fléau, l’intimidation n’épargne presque aucun enfant ou adolescent. Ceux qui en sont victimes ou témoins ne savent pas toujours comment et à qui en parler. Pour cette raison, la Maison des Parents de la Matawinie Ouest a élaboré un projet afin d’informer les enfants, mais aussi leurs parents, sur l’intimidation dans le but de parler et d’agir en prévention.

À travers plusieurs villes du territoire, le projet sera présenté sous forme de rencontres d’informations interactives. Celui qui agit en tant que gestionnaire de l’initiative, Jonathan Godin, prévoit plusieurs étapes pour celle-ci, la première étant des rencontres avec des parents. Celui qui est également père de famille mentionne que nombre d’entre eux se sentent démunis face à cet enjeu. « Ce qui est déplorable, c’est que l’intimidation ne se fait pas qu’à l’école, elle suit les jeunes jusque dans leur maison. Les parents se disent parfois mal outillés. » Ses présentations viendront donc définir l’intimidation, avant de détailler ses conséquences et ses répercussions auprès des enfants. Ainsi, le gestionnaire espère offrir des pistes de dialogues aux parents dans le but qu’ils puissent discuter du sujet avec leurs enfants.

Il exposera aussi les différents signes permettant à la fois de repérer les victimes d’intimidation, mais aussi les enfants qui se trouvent dans le rôle de l’agresseur. Jonathan Godin souhaite d’ailleurs rappeler l’importance, pour les parents, de donner l’exemple : « Les enfants ne vont pas nécessairement faire ce qu’on leur dit, mais ce qu’on leur démontre. » Le gestionnaire donne comme exemple la cyberintimidation qui est en grande partie l’œuvre d’adultes. « Les enfants voient cet agissement et ils se disent que si les adultes le font, ils peuvent aussi », précise-t-il. Un volet de la présentation concernera notamment l’enseignement des différences, en plus des définitions des stéréotypes et des préjugés, des sujets très importants selon M. Godin puisqu’ils aident les enfants à ouvrir leur esprit aux réalités des autres tout comme aux leurs.

Une autre partie de la rencontre portera sur la confiance et l’estime de soi, des sentiments qui peuvent être fragilisés lorsqu’un enfant est victime d’intimidation. Les parents pourront donc employer les mots appropriés pour aider leurs enfants ou leur témoigner leur soutien. Ils seront aussi invités à expliquer l’importance pour l’enfant de communiquer ses émotions sur la situation. « Pour les parents, trouver des solutions va peut-être leur faire sentir qu’ils font partie du travail, en plus de les inciter à parler davantage du sujet avec leurs enfants. »

Pour s’inscrire aux rencontres, les parents peuvent contacter par téléphone ou par courriel la Maison des Parents de la Matawinie Ouest.

Agir en prévention

Une fois son intervention auprès des parents terminée, le gestionnaire du projet partira ensuite à la rencontre des jeunes de la Matawinie Ouest. Pour l’instant, seuls des établissements de Rawdon et de Saint-Alphonse-Rodriguez ont confirmé leur collaboration, mais Jonathan Godin est en discussion avec plusieurs autres écoles. « Ce ne sera surement pas un PowerPoint que je vais présenter parce que ce sont surtout des enfants du primaire que l’on vise. Puisque l’intimidation se fait énormément à l’adolescence, nous voulons agir avant que des situations ne se produisent. » M. Godin est encore en train de réfléchir à son approche, mais se penchera peut-être vers une pièce de théâtre afin de rester attractif tout en étant informatif.

Même si la présentation sera différente, les thèmes resteront en grande partie les mêmes. Le gestionnaire espère donc enseigner aux jeunes comment identifier l’intimidation et ses impacts, autant dans les lieux publics que sur internet et les réseaux sociaux. Lors de ses recherches sur le sujet, Jonathan Godin a été surpris d’apprendre que, au sein d’une étude menée auprès de 800 jeunes canadiens de 12 à 18 ans, 14 % d’entre eux ont déclaré avoir été victimes de cyberintimidation trois fois ou plus au cours du dernier mois précédant l’étude ( Young Canadians' experience with electronic bullying, 2015). De plus, comme mentionné sur le site de l’Institut national de santé publique du Québec, « les études qui ont examiné le lien entre l’intimidation et le suicide indiquent que les jeunes qui sont victimes ou auteurs d’intimidation sont environ deux fois plus à risque d’avoir des pensées ou des comportements suicidaires comparativement aux jeunes qui ne sont ni auteur ni victime. »

M. Godin compte enseigner aux enfants comment communiquer leurs émotions à leur agresseur et lui dire qu’ils ont « le droit à la gentillesse des autres » : « Les jeunes, lorsqu’ils intimident, c’est souvent parce qu’ils ont un mal-être. Ils ne cherchent pas nécessairement à faire du mal, mais à obtenir un gain. » Puisque les jeunes intimidateurs ne comprennent pas toujours l’impact de leurs actions, leur en faire part pourrait aider à les raisonner sur la question. Toutefois, Jonathan Godin rappelle que le plus important, pour les victimes tout comme les témoins, est d’en parler à une personne-ressource. Il souligne d’ailleurs qu’une grande majorité d’actes d’intimidation se déroulent en présence de témoins, d’où l’importance pour ces personnes de réagir. « Je peux comprendre qu’en tant qu’enfants, ils n’ont pas envie de s’immiscer dans les conflits de peur que ça se retourne contre eux, mais c’est important d’aller en parler quand même », soutient-il.

La dernière étape du projet serait finalement présentée sous la forme d’un livre confectionné par le gestionnaire traitant de la problématique. Un concours sera notamment mis en place pour permettre à un jeune de remporter une bourse et de réaliser les images qui illustreront le document. Ce dernier sera par la suite mis à la disposition de la population dans différents secteurs de la Matawinie Ouest.

Travail d’équipe

La contribution de tous est essentielle pour prévenir ou agir contre l’intimidation. En plus des enfants et de leurs parents, Jonathan Godin souhaite discuter avec des intervenants dans les établissements scolaires, qui agissent souvent comme premières personnes-ressources. Il a été informé par certains jeunes que, même lorsqu’ils vont dénoncer une situation, les intervenants ne semblaient rien faire. « Est-ce qu’ils ne font vraiment rien? Est-ce qu’ils ont le droit d’agir et comment? Je veux donc aller dans les écoles pour outiller les intervenants et parvenir à désamorcer des situations », explique-t-il. M. Godin assure que le but n’est pas de lancer la pierre à un coupable, mais vraiment que parents, enfants, écoles et intervenants unissent leur force : « C’est en travaillant en équipe que nous allons parvenir à contrer l’intimidation! »

Le projet sera donc initié en Matawinie Ouest, mais le gestionnaire désire que cette initiative ait des répercussions partout dans la province « pour pouvoir montrer que l’intimidation est un gros problème ».

Il est possible de rejoindre la Maison des Parents de la Matawinie-Ouest en composant le (450) 834-5179 ou en communiquant au info.mpmo@gmail.com.

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