Celui-ci a livré une honnête et inspirante conférence, aux quelque 200 jeunes de secondaire 2 présents, dans le cadre du programme Ensemble à l'école qui encourage la persévérance scolaire. Il a partagé son parcours et a révélé aux jeunes sa source de motivation, qui lui a permis de réaliser ses rêves malgré les obstacles, sa mère.

«Des fois c'est difficile de m'ouvrir à des gens que je ne connais pas, mais si je peux avoir un impact ne serait-ce que sur un seul jeune, ça aura valu la peine de leur montrer qu'il y aura des hauts et des bas, mais qu'ils ne seront jamais assez bas pour ne pas être capables de remonter», a-t-il confié en entrevue avec l'Action. 

Quand il avait dix ans, son père est décédé d'un cancer et cela a été une période très difficile pour toute sa famille. Son frère, qui avait 13 ans, a commencé à avoir des mauvaises fréquentations et pouvait quitter la maison, sans donner de nouvelles, pendant plusieurs jours. Marc-Olivier se souvient que sa mère pleurait d'inquiétude dans le salon en se demandant si son frère était encore vivant.

« C'est à ce moment que j'ai décidé que peu importe ce que j'allais faire dans la vie, je ne voulais jamais que ma mère soit dans cet état à cause de moi. Je voulais qu'elle soit fière de moi et cela a été ma motivation dans tout ce que j'ai fait. »

Parcours scolaire et sportif

Il a ensuite donné deux exemples où cette motivation lui a permis de se soulever au-dessus des obstacles. La première étant dans son cheminement pour réaliser son rêve de devenir avocat. Il faisait partie du minime nombre d'étudiants sortants du cégep acceptés pour le Baccalauréat en droit à l'Université de Montréal.

« Je suis arrivé à mon premier cours en jogging avec mon gros sac de sport des Carabins et j'ai vite réalisé que j'étais différent en voyant tous les autres en veston et en cravate.» Il ne se sentait pas à sa place et s'est isolé, car il avait l'impression de se faire juger. Il aimait la matière, mais n'écoutait plus tellement il était angoissé.

Il a commencé à échouer ses examens et a cessé d'aller à ses cours pendant deux semaines. Il était sur le point de tout lâcher quand sa mère lui a rappelé tous les sacrifices qu'il avait faits pour y arriver et la chance en or qu'il avait d'être parmi le peu d'élèves du cégep sélectionnés. Cela lui a donné la force de se reprendre en main.

« J'ai recommencé à aller à mes cours et au lieu de m'isoler, j'ai parlé aux autres et j'ai rapidement réalisé que même si on n'avait pas les mêmes pantalons, on était tous des étudiants qui travaillaient vers un but commun», a ajouté celui qui est maintenant avocat.

La deuxième fois où il a passé à deux doigts d'abandonner, c'est dans son parcours pour devenir joueur professionnel de football. Marc-Olivier pratique ce sport depuis qu'il a six ans et pendant 17 ans, il a occupé la position de quart-arrière. Quand il a été repêché par les Alouettes, en 2010, on lui a annoncé qu'il ne serait pas à cette position.

Au camp d'entraînement, l'entraîneur-chef lui a proposé de faire le tour des positions pour voir s'il était en mesure de lui trouver une place sur l'équipe. C'est ce que Marco Brouillette a fait, mais dans chacune des positions, il était médiocre.

«Je m'enfargeais partout, j'échappais le ballon, le coach utilisait des termes que je n'avais jamais entendus, les gars se moquaient de moi. Cela a pris cinq jours pour que je commence à détester le football. Normalement, le terrain c'est mon "safe place" l'endroit où je suis heureux et que je n'ai aucun stress, mais ce n'était vraiment plus le cas. Tout ce que je voulais, c'était disparaître.»

Il était en train de faire ses valises et de partir, après la première semaine du camp d'entraînement, quand il a parlé à sa mère et qu'elle lui a encore une fois redonné la force de continuer par ses paroles.

« J'ai passé tout près de mettre une croix sur ma carrière de joueur de football, de prendre la solution facile et de partir après une semaine, alors que j'en avais trois pour faire mes preuves. Mais j'ai décidé que j'allais donner tout ce que je pouvais et que, de cette façon, j'allais être fier de moi même si je ne faisais pas l'équipe. » Finalement, il a impressionné le personnel entraîneur par les efforts qu'il a déployés et a été sélectionné.

Un message percutant

Le message a semblé avoir atteint directement les jeunes et une belle proximité s'est installée entre ceux-ci et leur interlocuteur « Ça nous montre qu'il ne faut jamais abandonner et moi, je crois que ma motivation est ma grand-mère», a commenté Gabriel, un élève qui a été grandement inspiré par cette conférence.

Cette initiative est née du préposé aux élèves handicapés de l'école secondaire, Philippe Gagnon qui a cru bon de partager des exemples de réussites et des histoires de succès. «Pas nécessairement pour dire aux jeunes, soyez sages et taisez-vous, mais pour qu'ils se trouvent une source de motivation pour aller à l'école et avoir des bonnes notes. De les voir tous aussi attentifs à la conférence a été ma récompense. »