Une initiation au ski de fond paranordique agrémente l’ouverture du Festi-Glace

La saison de découvertes de sports adaptés, orchestrée par la Ville de Joliette en collaboration avec l’Association régionale de loisirs pour personnes handicapées de Lanaudière (ARLPHL), Parasports Québec et le CISSS de Lanaudière, se poursuivait avec le ski de fond paranordique le 10 février. C’est dans le décor enchanteur et l’ambiance dynamique du lancement de la 39e édition du Festi-Glace que les personnes avec des limitations et les citoyens avaient l’opportunité de bouger différemment et d’être encadrés par des professionnels lors de cette activité d’initiation.  

 L’activité, souligne la coordonnatrice de services de l’ARLPHL, Frédérique Drouin-Lavigne, prenait place dans le cadre du Festi-Glace afin d’aller chercher de la visibilité et de faire de la sensibilisation auprès du public. « C’était l’objectif, des passants sont venus observer l’activité par curiosité, certains l’ont essayée », dévoile-t-elle. 

Près d’une dizaine de participants se sont réunis pour l’amour de l’activité physique afin d’essayer différents modèles de luges, adaptés selon la capacité et les besoins de chacun. « Si tu as l’usage de tes abdominaux, qu’ils sont encore fonctionnels, tu peux utiliser la luge qui est en position à genoux, parce que c’est vraiment plus difficile comme effort physique. Dans un cas où la paraplégie est plus haute, on va y aller avec une luge assise pour pouvoir utiliser davantage que les bras pour avancer », précise Mélodie Brault de Parasports Québec. En effet, lorsqu’ils sont installés dans la luge, les participants avancent avec des bâtons de ski de fond.  

De plus, des hippocampes, fauteuils roulants destinés à aller sur la neige et la glace, étaient mis à la disposition des participants. D’ailleurs, Olivier Vachon, régisseur aux sports de la Ville de Joliette, confirme que les hippocampes sont disponibles pour toute la durée du Festi-Glace.  

Les sportifs étaient amenés à essayer les équipements au cœur du parc Louis-Querbes, sur une piste qui traversait le terrain de soccer.   

La coordonnatrice de services de l’ARLPHL, Frédérique Drouin-Lavigne, explique qu’un plus grand tracé avait d’abord été planifié, se défilant dans une courbe qui se rendait jusqu’à l’arrière du pavillon Gilles-Beaudry, afin de permettre aux participants de fusionner davantage avec ceux du Festi-Glace, mais la température clémente rendait le déplacement beaucoup trop difficile. « On avait un beau tracé, mais la météo a fait en sorte que ce n’était pas praticable. La neige était trop molle, ça renfonçait et c’est plus difficile dans ce temps-là. »  

Quand les athlètes inspirent les nouveaux adhérents à se dépasser 

 L’athlète aguerri Yves Bourque, qui pratique ce sport depuis 40 ans, est venu partager sa passion et son expertise aux amateurs. « Je suis bien content d’être venu donner un coup de main pour cette belle activité, à laquelle Ski de fond Québec m’a invité à prendre part. C’est ma passion! Le ski de fond, c’est un mode de vie pour moi ».  

Le ski de fond paranordique n’ayant plus de secret pour lui, M. Bourque dévoile qu’il a réalisé deux importantes compétitions aux Jeux paralympiques de Sotchi en 2014 et en Corée en 2018, de distances de 10 et 15 km respectivement, en sprint.  

Il explique que l’entraînement qu’il pratique très régulièrement, à fréquence de six jours par semaine, deux fois par jour, l’amène à développer une expertise qu’il peut par la suite transmettre aux autres en les aidant. « Je travaille aussi en fauteuil roulant, ça m’aide quand j’arrive pour assoir les gens dans les luges, je sais ce que ça leur prend. » 

M. Bourque confie d’ailleurs qu’il aimerait refaire les Jeux paralympiques en se qualifiant pour le 20-26 km. « Je vais retomber dans des entraînements vraiment plus spécifiques au ski de fond pour tenter de me qualifier. Si j’y arrive, ça me ferait une belle fin de carrière aux paralympiques. »  

De son côté, Mathieu Nieuwenhof, de la Fédération de ski de fond Québec, spécialement invité à l’évènement d’initiation par Parasports Québec, soutient que le fait d’avoir des athlètes en ski de fond revêt un autre avantage que celui du transfert de connaissances. « Le financement du sport paranordique vient souvent avec le fait d’avoir des athlètes, donc il faut développer ce côté-là de l’élite pour être capable par la suite de faire des initiations comme aujourd’hui. » 

Autrement dit, il en vient au fait que « l’objectif principal de la Fédération de ski de fond Québec serait d’avoir de nouveaux athlètes qui participeraient aux compétitions ». Il précise tout de même que la promotion de ce sport au grand public fait également partie intégrante des visées de la Fédération. « Oui, on aimerait avoir des nouveaux athlètes, mais on souhaite également promouvoir le ski de fond pour en faire pour le plaisir. Avec un handicap, ce n’est pas toujours facile de trouver des activités qu’on aime, donc c’est de donner une opportunité aux gens qui veulent bouger. »  

M. Nieuwenhof, qui a fourni de l’équipement au nom de la Fédération de ski de fond Québec, est somme toute très satisfait de la journée. « On a vraiment apprécié de montrer ce sport aux gens ».  

Le programme Au-delà des limites de Parasports Québec crée des liens  

Grâce au programme Au-delà des limites de Parasports Québec visant à mettre de l’avant tous les parasports, l’association avec des villes et la création de partenariat devient possible. « Sachant que le ski paranordique ne fait pas partie des sept sports de notre fédération directement, avec Au-delà des limites, ça nous permet d’aller vers d’autres fédérations pour les aider à se former, étant donné qu’il y en a qui sont moins à l’aise de travailler avec des personnes en situation d’handicap, parce qu’ils ne savent pas comment les positionner et ne connaissent pas leur condition », a mentionné Mme Brault de Parasports Québec.  

La prochaine activité au programme sera la boccia qui, selon la coordinatrice de services de l’ARLPHL, devrait être « populaire parce que c’est une activité qui nécessite moins de capacité et moins d’équipement ».