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11 janvier 2017

Fusion des labos: la région pourrait perdre jusqu'à 173 emplois selon la CSQ

Optilab

©Photo Depositphotos.com

SANTÉ. Le projet Optilab, qui consiste en une fusion des laboratoires de biologie médicale, entraînerait la perte globale de 155 à 173 emplois à même Lanaudière, selon des calculs effectués par l'économiste de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Érik Bouchard-Boulianne.

Rappelons que pour Lanaudière et les Laurentides, la réforme orchestrée par le ministère de la Santé prévoit le transfert à Laval de la majeure partie des opérations présentement effectuées dans les huit laboratoires que comptent les deux régions.

Le transfert progressif des prélèvements pour analyse vers l'hôpital de la Cité-de-la-Santé occasionnerait de nombreux désagréments, estiment les technologistes médicaux du CHRDL (Joliette) et de l'hôpital Pierre-Le Gardeur (Terrebonne) qui craignent pour leur emploi et pour la qualité des services rendus aux patients.

« On a beaucoup parlé déjà d'une perte potentielle de la qualité des services dû au transport des éprouvettes vers Laval. Mais on n'avait pas vraiment tenu compte jusqu'à maintenant des impacts économiques de la réforme sur la région. C'est pourquoi nous avons demandé la réalisation d'une étude sur le sujet », explique le président du Syndicat des techniciens et des professionnels de Lanaudière (STPL-Bouclier), Serge Vézina.

Le document de 28 pages tient compte des conséquences qu'aurait Optilab sur les emplois directs et indirects dans Lanaudière et les Laurentides, mais aussi, sur les « impacts induits », c’est-à-dire les retombées économiques négatives qu'entraînerait le transfert d'employés vers Laval.

« Plusieurs nuances sont prises en compte dans l'étude. On sait que ce ne sont pas tous les employés transférés à Laval qui déménageront ou quitteront leur emploi. Certains choisiront de faire le trajet en voiture. Mais on peut anticiper que plusieurs personnes déménageront et arrêteront de dépenser dans la région. Ce qui risque de faire mal à l'économie locale », explique pour sa part l'économiste Érik Bouchard-Boulianne.

Pertes de revenus pour la région

Il existe en ce moment une centaine de laboratoires biomédicaux répartis dans toutes les régions du Québec. Le ministère de la Santé souhaite centraliser les activités de ceux-ci au sein de 11 grands laboratoires serveurs. Une partie des services serait maintenue dans les locaux existants, mais seulement pour répondre aux urgences et aux bénéficiaires hospitalisés.

Le territoire de Laval-Laurentides-Lanaudière comprend neuf labos de biologie médicale, dont deux dans Lanaudière, soit le CHRDL et l'hôpital Pierre-Le Gardeur.

 

Selon l'étude réalisée par Érik Bouchard-Boulianne, Optilab provoquerait des pertes nettes de revenus dans Lanaudière (PIB) évaluées entre 6,4 M $ et 7,2 M $ d'ici la fin du processus de réforme prévue en 2020.

L’estimation a été réalisée en tenant compte, dans un premier temps, d'un plan de réduction de la main-d'œuvre, dans les deux laboratoires de la région, présenté par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière.

Le plan fourni, dont L'Action s'est procuré copie, indique que le nombre de personnes travaillant à temps plein en laboratoire au CHRDL passerait de 71 en 2016 à 27 en 2020. Sur la même période, à Pierre-Le Gardeur, les 89 personnes qui travaillent présentement à temps plein seraient réduites à 33 d'ici trois ans.

À noter que ces données sont préliminaires et sujettes au changement.

« Selon le document en question que nous a fait parvenir l'employeur, environ 62,4 % de la main-d'œuvre en laboratoire dans la région disparaîtra ou sera transférée à Laval d'ici 2020. Mais ça, c'est le scénario réduit au minimum. En extrapolant et selon mes calculs, on arrive à un deuxième scénario qui présente des chiffres beaucoup plus élevés. On anticipe que les pertes nettes dans la région seront beaucoup importantes que ce que prévoit l'employeur », explique l'économiste.

Quelques chiffres, selon l'étude

Les pertes de revenus dans Lanaudière (PIB) sont évaluées entre 6,4 M $ et 7,2 M $.

L'équivalent de 155 à 173 emplois, au total, seraient retirés de l'ensemble de Lanaudière.

On anticipe une diminution de 71,4 % de la main-d'œuvre au laboratoire du CHRDL.

On anticipe la perte directe de 92 à 103 emplois dans Lanaudière d'ici 2020, soit par transfert, soit par abolition.

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