25 janvier 2017

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

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©(Photo TC Media - Mélanie Emond)

Facteur supplémentaire pour vouloir se dépasser : l'élection de Donald Trump et la réouverture de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). « Le manufacturier innovant, c'est notre capacité d'innover, de rendre les produits attrayants et compétitifs. Au protectionnisme américain, nous devons opposer le savoir-faire québécois », souligne la ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique, Dominique Anglade.

Elle ajoute que le gouvernement a dégagé une somme de 700 millions de dollars pour des projets manufacturiers innovants: « Le manufacturier innovant, c'est le nerfs de la guerre. » L'investissement dans les installations est, selon elle, un enjeu majeur.

Il faut avoir confiance

Lors de la rencontre, Louis J. Duhamel, conseiller stratégique, a affirmé que s'il a déjà été perçu comme un secteur moins en vogue, le milieu manufacturier n'est pas en déclin. « Il est résilient et même en légère hausse. C'est un secteur d'avenir dans lequel ça vaut la peine d'investir. »

Parmi les opportunités actuelles, M. Duhamel cite le partenariat avec les États-Unis, « la plus grande relation d'affaires sur la planète ».

Il insiste aussi sur l'importance de revoir le secteur des importations. Il explique que sur les 90 milliards de dollars d'importations qu'il effectue, il y a pour 10-15 milliards de dollars de produits que le Québec pourrait fabriquer.

Une autre des grandes opportunités : l'industrie 4.0, avec, entre autres, les technologies exponentielles, les robots collaboratifs, l'intelligence artificielle ou la réalité augmentée. « Il faut entrer dans l'ère du numérique. »

L'entente de libre-échange avec l'Union européenne permettra également aux entrepreneurs de partir à la conquête de nouveaux marchés. Ils doivent cependant s'assurer d'être prêts sur tous les plans (fiscal, commercial, main-d'œuvre, etc.).

©(Photo TC Media - Mélanie Emond)

La ministre Dominique Anglade.

Le « wake up call »

Lors d'un panel, des entrepreneurs d'ici ont parlé de l'importance d'innover et des défis qu'ils ont rencontrés. « Il faut avoir un produit différencié si on veut pouvoir être compétitif », souligne Charles Massicotte, d'Industries Mailhot. Il mentionne que c'est cette manière de se démarquer qui rend les clients fidèles.

Pour lui, le protectionnisme américain est possiblement un « wake up call » qui fera en sorte d'accélérer les actions initiées.

De son côté, Robert Verreault, de Bridgestone, a abordé la réalité de l'entreprise, qui vit autant une compétition interne qu'externe : « Ça joue féroce. » L'usine grandement innové en termes de nouvelles technologies (robotisation, automatisation), notamment en raison du coût de la main-d'œuvre. « L'Asie a amélioré la qualité de ses produits d'une façon phénoménale. Quand on se compare, notre main-d'œuvre coûte cher », a-t-il déclaré, en poursuivant que l'usine Bridgestone de Joliette sera bientôt la plus performante au monde.

« On a fait le saut. On en a bavé mais on a pris le risque d'aller vers la créativité. »

Pour Yvan Guilbault, de Manutention Joliette, innover, c'est tout simplement être le premier, tout le temps. « Il faut aussi que ce soit une culture d'entreprise. Il faut être à l'écoute pour innover, pour voir les vrais problèmes. C'est le constat de 40 ans d'affaires. »

« Mettre les bonnes personnes ensemble et mettre les bonnes personnes à la bonne place pour réaliser des projets, c'est ce que ça prend pour qu'une étincelle devienne un feu », a conclu Charles Massicotte.

©(Photo TC Media - Mélanie Emond)

Louis J. Duhamel, conseiller stratégique.