Le soutien de la relève agricole, une priorité pour la Matawinie

Nouveau Plan de développement de la zone agricole

©Photo TC Media - Caroline Morneau

AGRICULTURE. Seulement 6 % de tout le territoire de la Matawinie est zoné agricole, et de cette proportion, un peu moins de la moitié est exploitée par des producteurs. Le nouveau Plan de développement de la zone agricole (PDZA) présenté le 19 septembre aura notamment pour objectif, selon différents volets, de favoriser le déploiement de nouvelles entreprises dans la MRC.

Les membres de la table de concertation en charge de l'élaboration du PDZA de la Matawinie soutiennent avoir rencontré, entre 2014 et 2016, environ 250 personnes, soit des producteurs, des citoyens et des organismes. Des consultations publiques et des visites sur des fermes ont également été faites afin de fixer des orientations générales de mise en valeur de la zone agricole à travers la MRC.

Le nouveau PDZA visera entre autres à soutenir la relève, à encourager le déploiement de nouvelles productions et à protéger les entreprises déjà établies.

« C'est certain que l'accès aux terres pour les jeunes agriculteurs sera au cœur de nos priorités. On sait que c'est un enjeu préoccupant dans la région, car les terres coûtent de plus en plus cher et la relève se fait de plus en plus rare », explique Édith Gravel, directrice du Service d'aménagement de la MRC de Matawinie.

Parmi les solutions concrètes envisagées, on songe à créer une coopérative de partage de la main-d'œuvre et à regrouper les travailleurs pour favoriser le démarrage de nouvelles cultures. Aussi, le PDZA prévoit joindre un réseau de maillage entre les propriétaires qui souhaitent se départir de leurs terres et la relève.

« Il faut favoriser le développement de petites cultures », insiste Mme Gravel, lors de sa présentation.

Un fort potentiel pour la culture de l'érable

Selon les principales données retenues dans le cadre de l'élaboration du PDZA, la Matawinie présente un potentiel acéricole de plus de 84 000 hectares, soit le plus élevé dans Lanaudière. La plupart des secteurs à haut potentiel, toutefois, se trouvent à l'extérieur de la zone agricole.

Chertsey, Rawdon, Saint-Donas et plusieurs autres villages qui longent la route 125 figurent parmi les municipalités dont les propriétés des terres favorisent la culture de l'érable.

« Même si une grande proportion du territoire n'est pas zoné agricole, il faudrait voir si la réglementation en vigueur permet tout de même la pratique de l'agriculture. Certaines municipalités permettent le déploiement de fermes à l'extérieur de la zone », note par ailleurs Édith Gravel.

Un abattoir à même la Matawinie

On recense un total de 193 entreprises agricoles en Matawinie, dont près de 70 % tiennent pour principale activité la production animale. À cet effet, le PDZA propose d'élaborer une étude de faisabilité pour l'implantation d'un abattoir et d'une usine de transformation à proximité.

« Ça fait longtemps qu'on a des demandes pour ça, mais des contraintes du MAPAQ nous empêchent pour l'instant de mettre l'idée à exécution. On essaiera de voir si le projet pourra se réaliser à long terme. »

Mme Gravel ajoute qu'actuellement, plusieurs agriculteurs doivent se rendre aussi loin qu'en Ontario pour l'abattage des bêtes.

« Il n'y a aucune usine qui permet ça dans Lanaudière. Il est temps qu'on se penche là-dessus. »

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