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26 mai 2017

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

S'ouvrir enfin à la différence sur le marché de l'emploi

Et faciliter l'intégration

©(Photo Depositphotos)

EMPLOI. Ysabel Fréchette, coordonnatrice de l'Association des personnes handicapées Matawinie (APHM), confie que même si la méconnaissance et la peur sont parfois présentes chez les employeurs, la grande motivation des personnes handicapées à intégrer le marché du travail en fait des employés exceptionnels.

Selon elle, il est important de sensibiliser les entreprises à l'embauche de personnes handicapées. « Ça va être compliqué, qu'est-ce que ça va me demander de plus » sont, mentionne-t-elle, les idées préconçues les plus fréquentes.

« Les personnes handicapées sont super fiables. Elles sont souvent plus ponctuelles, plus dédiées et persévérantes. »

 « Le malaise disparaît rapidement, mais il faut leur donner une chance. Quand elle vit une expérience positive, l'entreprise devient vite plus ouverte. »

À ce niveau, Ysabelle Fréchette se réjouit de l'instauration, cette année, du Prix Différent et compétent aux récent Gala des Excelsiors. Celui-ci a pour objectif de reconnaître les employeurs qui se démarquent par leur ouverture à l’embauche des personnes handicapées en permettant à ces dernières de faire valoir et développer leurs compétences socioprofessionnelles.

Parfois, c'est aussi la famille qui a des réserves. « La sécurité de l'aide sociale disparaît avec le marché de l'emploi. »

Au niveau des déficiences physiques, le transport demeure un frein majeur. « En Matawinie, par exemple, des fois tout fonctionne, mais la personne ne peut pas se rendre à son travail. Il y a des gens qui perdent leur emploi à cause du transport. »

L'accessibilité des infrastructures et des bâtiments aux personnes handicapées est finalement un autre enjeu, « un défi pour les 100 prochaines années », commente Ysabelle Fréchette.

Les programmes

Plusieurs programmes existent afin d'intégrer des personnes présentant une limitation sur le marché de l'emploi, dont le Contrat d'intégration au travail (CIT), géré par le Service spécialisé de main-d'oeuvre pour personnes handicapées Essor II, qui est également la mesure principale et la seule qui est permanente, explique Ysabel Fréchette.

« Le CIT permet de compenser les limitations par le biais d'une subvention », mentionne-t-elle.

Les limitations peuvent être un handicap physique ou un trouble de santé mentale.

Le montant de la compensation financière est évalué au cas par cas. La somme peut également varier au fil du temps, selon les adaptations mises en place et l'intégration de la personne.

Ysabel Fréchette avoue cependant qu'il ne s'agit pas d'une ressource sans fin et qu'il y a eu des années de vaches maigres pendant lesquelles aucun argent neuf n'était versé.

De l'aide est également disponible via SPHERE Québec (Soutien à la personne handicapée en route vers l'emploi). Il existe une mesure individuelle via laquelle le salaire de la personne handicapée est payé pendant un an. Il peut s'agir d'une première étape avant de passer à un contrat d'intégration au travail.

Du soutien pour des projets collectifs est aussi offert.

D'ailleurs, l'APHM, en compagnie d'un groupe de partenaires, bénéficie de cette mesure dans leur projet de mettre en place un parcours intégré en emploi avec de la formation, de l'entraînement et un stage avant d'accéder au marché du travail.

Le Programme d’aide et d’accompagnement social (PAAS Action), qui est composé d’activités et d’un encadrement personnalisé, prépare aussi les participants à intégrer un programme d’employabilité.

« Il y a aussi Pinart international (Repentigny), qui est une entreprise d'entraînement pour les personnes à risque d'exclusion sociale. »

Ysabelle Fréchette mentionne que l'entreprise permet de vivre une réelle simulation, proche d'un vrai milieu de travail.

Cyber-Cible, située à Rawdon, favorise l'intégration au travail de toute personne à risque d'exclusion, notamment par le biais des activités de travail valorisantes.

Serlan, à Joliette, est une entreprise adaptée qui permet aux personnes qui ont des limitations à l'emploi ou qui sont à risque d'exclusion sociale de vivre une expérience de travail. « L'entreprise sous-traite toutes sortes de tâches, ce sont des postes plus manuels. »

En Matawinie, Travail Adapté Lanaudière offre aussi de l'emploi à des personnes qui ne sont pas prêtes à intégrer le marché du travail.

L'Entraide pour la déficience intellectuelle du Joliette Métropolitain est une autre ressource disponible.

Soulignons qu'un salon de l'emploi dédié aux personnes handicapées se prépare pour l'année 2018.

Pour information sur les programmes en vigueur : Essor II au 450-755-3855.

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