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07 mars 2017

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

« Les femmes ont peur de l'échec et de se faire mal » - Chantal Deschamps

La mairesse de Repentigny devant la Chambre de Commerce

©(Photo TC Media - Mélanie Emond)

AFFAIRES. Chantal Deschamps, mairesse de Repentigny depuis 20 ans, était la conférencière invitée du dîner mensuel de la Chambre de Commerce du Grand Joliette, le 6 mars. À l'approche de la Journée internationale des femmes, cette dernière espère que son message aidera des femmes à s'épanouir.

Mme Deschamps a raconté que bien souvent, elle avait été la seule femme dans les milieux au sein desquels elle oeuvrait.

Elle a parlé de l'époque où elle enseignait à l'université. « Je ne me levais pas le matin en me disant que j'étais la seule femme du département. J'arrivais avec ce que je suis et ce que je croyais. »

« Je suis venue en politique municipale avec ce même élan. »

Mme Deschamps a confié que malgré que son père, son grand-père et son arrière-grand-père aient fait de la politique à Repentigny, s'impliquer activement en politique municipale n'avait jamais fait partie de ses plans.

Toutefois, son milieu familial, entre autres, l'a amenée à s'intéresser à la politique de proximité.

« Ça aura pris 142 ans et 30 maires avant que Repentigny se donne une mairesse. »

« Il faut continuer à les relancer »

En cette année électorale, Chantal Deschamps a abordé la présence des femmes en politique. « Je suis pour la mixité et la complémentarité. »

« Chaque fois qu'on veut augmenter le nombre de femmes dans son équipe, il faut s'armer de patience, c'est toujours difficile », a-t-elle enchainé.

Elle a expliqué que les femmes ne sont pas dans la culture de la compétition, de la bataille et de la combativité. « Pour elles : politique veut dire pouvoir et pouvoir veut dire adversité. Elles ne voient pas ça comme un nouveau défi. »

La mairesse de Repentigny a ajouté que lorsqu'une femme est interpellée pour aller en politique, un doute se déclenche. « Suis-je la bonne personne? Vais-je être capable? Les femmes vont aussi penser à l'équilibre couple/famille et travail. Ça prend plus de temps avant qu'elles se mouillent. »

Elle-même, alors qu'on l'a approchée pour la première fois, a répondu : « Je vais vous aider à trouver quelqu'un d'autre. »

« Les femmes ont peur de l'échec et de se faire mal. En plus ça vient gruger du temps de qualité qu'elles ont avec les personnes qui leur sont chères. »

La mairesse et préfète de la MRC de L'Assomption a déclaré qu'il faut continuer à relancer les femmes pour qu'elles s'impliquent, parce que c'est rare qu'elles se pointent d'elles-mêmes.

« Une fois la résistance passée, vous aurez des partenaires hors pair. »

Mme Deschamps a mentionné que les femmes ont un penchant pour le consensus et le bien-être collectif qui est toujours profitable dans tout projet.

Debout

Chantal Deschamps a laissé savoir que sa plus grande réalisation en politique, c'est d'avoir fait carrière debout comme une femme doit l'être, sans se déguiser en homme.

« Je n'ai pas changé ma façon de m'habiller et de m'exprimer. » Elle a remercié ses collègues de la Ville et de la région d'accueillir les femmes comme elles sont.

Elle a conclu qu'il faut impérativement continuer à faire de la place aux femmes dans tous les créneaux et, surtout, toujours se rappeler que ce sont des acquis tellement fragiles.

De son côté, Chantal Deschamps nourrit toujours de nombreux projets pour l'avancement de sa ville et a déclaré que sa présence lors de la campagne électorale de l'automne était « un secret de polichinelle ».

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