Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Économique

Retour

03 mars 2017

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Des vaches de Saint-Esprit prisées à travers le monde

Le profil génétique de leurs bêtes est très recherché

©(Photo gracieuseté)

AGRICULTURE. La ferme de Saint-Esprit, Vieux Saule Holstein, qui se spécialise dans la production laitière et l'élevage de vaches, a réalisé un véritable exploit en se démarquant sur le marché mondial et ce n'est là que le commencement. L'entreprise a exporté des embryons dans plus de 22 pays et des Japonais se déplacent même jusqu'à la ferme afin de visiter les bêtes qui ont des caractéristiques exemplaires.

En effet, les bêtes du Vieux Saule se démarquent du côté de la conformation (traits physiques), mais également pour leur santé. « Ce qui nous passionne, c'est de créer de beaux animaux qui sont plus résistants aux maladies, bons en fertilité et en longévité», a commenté Jimmy Perreault. Le fait que les animaux soient plus résistants aux bactéries et plus forts en protéines et en gras influe beaucoup sur la qualité du lait.   

« Il y a six ans, nous avons été visionnaires en voulant une génétique qui regarde la beauté, mais aussi la rentabilité. Nous avons pris des risques et fait des croisements qui négligeaient la conformation du côté mâle, mais qui amenaient beaucoup de traits de santé et aujourd'hui, nous avons des taureaux qui amènent les deux», a expliqué Mario Perreault en mentionnant que c'est grâce à son fils, Jimmy, qui a été un réel précurseur.

Le taureau Flame a notamment contribué à la renommée de Vieux Saule Holstein en étant longtemps le numéro1 aux États-Unis pour sa génétique et Wilson est le numéro 1 au Canada pour sa conformation.

Même si ce travail a débuté il y a six ans, c'est tout récemment qu'ils ont commencé à constater les retombées de leurs efforts puisque cela prend un certain temps à un embryon avant de se développer. «En étant petits comme nous sommes, nous avons réussi à créer un produit créneau qui commence tout juste à être connu», a ajouté M. Perreault.  

Ce désir d'innover vient du fait que le domaine n'est pas contingenté et qu'ils compétitionnent contre tous ceux qui ont de la génétique à vendre. «Il y a des multimillionnaires qui investissent afin de toujours produire plus de volume et nous venons à bout de sortir un mâle ou une femelle vedette qui se démarque. Nous sommes parmi les meilleurs en Amérique du Nord, c'est trippant», a commenté Jimmy.

Ce qui fait également la force de Vieux Saule Holstein, c'est le suivi qui est effectué après la vente des embryons alors que les propriétaires sont présents pour des conseils. « J'aime mieux avoir moins de clients et satisfaire pleinement ceux que j'ai!»

D'ailleurs, ils développent des embryons seulement sur les bêtes dotées d'un attrait international pour permettre à leurs clients d'avoir la crème de la génétique. «Je reviens de Suisse et il y avait des Vieux Saule dans les expositions.»

C'est pour ce genre de récompense que Jimmy adore son travail et que tous les sacrifices et le travail en valent la peine. 

Jimmy, Linda et Mario Perreault de la Feme Vieux Saule Holstein travaillent fort afin de toujours avoir la crème de la génétique.

La légendaire Dragonfly

Ce qui est également particulier, c'est que 90 % de leur troupeau vient d'une seule et même vache, Dragonfly. Cette dernière a été nominée vache internationale de l'année en 2014 et en 2016. « Je ne peux pas décrire cet animal, c'était notre bébé, elle faisait partie de la famille», a expliqué Jimmy. Dragonfly est malheureusement décédée et Vieux Saule Holstein travaille maintenant avec la sixième génération de celle-ci.

La mère de Dragonfly, Mary Sol, a également été l'une des plus vieilles vaches au Canada, alors qu'elle a vécu 17 ans. La moyenne au Canada étant d'environ 4 ans.

C'est aussi grâce à Dragonfly que la passion est réellement née chez Jimmy quand il avait 15 ans. Il s'est rendu à Toronto pour un concours des meilleurs jeunes éleveurs et Dragonfly a terminé deuxième sur 90 têtes. « C'était la première fois qu'un Lanaudois allait là, ça m'a donné la piqûre pas à peu près et ça m'a permis de rêver un peu. »

Cette passion est nécessaire dans un travail comme celui-ci qui est très prenant. Les propriétaires consacrent notamment beaucoup de temps à l'entretien des animaux comme la tonte, la promenade et le lavage afin que tout soit «sur la coche» quand des visiteurs de l'Australie ou du Japon viennent. 

Vaches

©Gracieuseté

L'angle de la croupe et l'ouverture des côtes font notamment parties des critères de conformation.

2009, une année marquante

Mario Perreault a commencé à faire de l'élevage au sein de sa ferme laitière il y a environ 35 ans. De son côté, Jimmy a toujours aidé aux tâches, mais c'est à l'âge de 21 ans qu'il est devenu détenteur de la moitié des parts. En 2000, l'entreprise a vendu ses premiers embryons pour l'exportation de ses vaches vedettes. 

L'année 2009 a ensuite été une année marquante pour la ferme de Saint-Esprit. Mario Perreault est tout d'abord devenu maître-éleveur, la plus haute distinction qu’un éleveur peut recevoir au pays, et une nouvelle science s'est développée dans le domaine, la génomique.

«Avant, on prenait le meilleur taureau avec la meilleure vache et on avait 30 % de chances que ça donne ce qu'on voulait, mais avec la génomique nous sommes à 65 % de fiabilité. Cette science nous permet de savoir une quarantaine de critères spécifiques qui influenceront la fertilité et la longévité de la vache. »

Au cours de cette même année, les propriétaires ont également construit un nouveau bâtiment, mais la journée qu'ils ont entré les animaux dans celui-ci, l'achat de quotas a été barré. Il était donc impossible pour eux de traire le nombre de vaches qu'ils voulaient et de rentabiliser leur nouveau bâtiment. 

Plutôt que d'acheter du quota, ils ont donc acheté des mères porteuses qui pouvaient porter les embryons de leurs vaches vedettes et ont envoyé deux vaches, dont Dragonfly, au Centre de transplantation embryonnaire.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Joliette - Caméléon Média