«Marié » avec ses investisseurs

©Photo TC Media - Mélanie Emond

AFFAIRES. Révolutionner le domaine agricole avec la technologie de l'intelligence artificielle, voilà ce qui passionne un entrepreneur de Joliette qui n'a pas hésité à ouvrir le capital-actions de l'entreprise joliettaine qu'il a cofondée à des investisseurs d'Anges Québec quand la compagnie a percé le marché américain. Aujourd'hui, il n'hésite pas à dire qu'il s'est en quelque sorte « marié » avec ses investisseurs « pour le meilleur et pour le pire».

En 2006, Dominic Désy, l'un des fondateurs d'Intelia, s'est associé avec Claude Bouchard, un ingénieur, pour réaliser son rêve.

« Pour nous, la technologie de l'intelligence artificielle ce n'est pas une voiture conduite par Google. Ce n'est pas Siri intégrée dans votre téléphone intelligent. Pour nous, c'est de mettre au profit des agriculteurs des produits qui vont leur permettre d'augmenter leur profitabilité et de réduire les risquent auxquels ils sont exposés », explique-t-il.

Intelia emploie une quarantaine de personnes. L'entreprise, par exemple, développe des systèmes pour gérer la ventilation dans un bâtiment de production agricole.

Percée aux États-Unis

C'est en 2012 qu'Intelia a présenté sa première solution d'intelligence artificielle agricole sur le marché américain.

« Nous, des ti-culs qui partaient de Joliette, qui avaient ce rêve, on introduisait pour la première fois dans ce marché un produit que l'on croyait qu'il serait révolutionnaire. On s'est dit: "Nous y sommes". Mais nous avons constaté qu'il nous manquait quelques ingrédients pour réussir cette grande traversée », affirme-t-il.

« Il nous manquait des capitaux et aussi surtout beaucoup de compétence. À ce moment, nous avons décidé d'ouvrir notre capital-actions, mais pas à n'importe quel prix. On voulait des capitaux et aussi des connaissances. On voulait l'ouvrir à quelqu'un qui partagerait notre vision, qui nous emmènerait plus loin, qui nous aiderait à réaliser notre rêve », ajoute-t-il.

De l'argent et des connaissances

Dominic Désy et son associé ont alors entrepris une tournée au Québec, au Canada et aux États-Unis auprès de partenaires potentiels. Dans cette « quête », leur avocat leur a présenté le réseau d'investisseurs d'Anges Québec.

« Nous les avons rencontrés. Nous les avons courtisés. Ils nous ont examinés, ils nous ont questionnés, mais nous avons fini par nous marier, pour le meilleur et pour le pire. Mariés parce que ces gens partageaient notre rêve. Ces gens bonifiaient notre rêve. Mariés parce que ces gens avaient déjà gravi des montagnes similaires à celles que nous voulions conquérir », lance-t-il.

Pas seulement sur papier

En 2013, après sa percée importante aux États-Unis, 17 « Anges » ont décidé d'investir dans Intelia.

« Oui, nous avons signé du capital-actions à 17 gens d'affaires. Oui, nous sommes obligés de tenir des conseils d'administration formels. Oui, nous devons commenter chacun de nos états financiers, mais, oui, nous avons fait un important pas en avant, souligne Dominic Désy. Ce sont 17 « Anges » qui ont des connaissances, des expériences et des réseaux de contacts qui sont fort utiles pour une entreprise comme la nôtre. Ils ne sont pas seulement sur papier. Ils s'impliquent, ils sont concrets. Oui, ils veulent du rendement pour de l'argent, mais, au final, nous ferons le même rendement. Ils sont surtout là pour aider des entreprises comme la nôtre. »

Plus de crédibilité

Selon Dominic Désy, la présence d'Anges a permis à l'entreprise d'acquérir non seulement de nouvelles connaissances, mais aussi de la crédibilité.

« [Ça] nous a permis de convaincre le plus important investisseur d'Amérique du Nord dans les entreprises agroalimentaires de se joindre à nous », mentionne-t-il.

« Il m'arrive de me demander si je referais la même transaction. Oui, sans l'ombre d'un doute », ajoute-t-il.

Existant depuis 1999, l'entreprise Intelia est aujourd'hui présente dans 14 000 fermes à travers la planète, dont le Canada, les États-Unis, l'Amérique du Sud et l'Europe.

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