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06 septembre 2017

Eugénie Tellier, le personnage « oublié »

©Photo gracieuseté - collection Mireille Hénault

BOTANIQUE. Sœur Marie-Jean-Eudes, née sous le nom d'Eugénie Tellier, est considérée par ses pairs comme une pionnière dans l'étude des sciences naturelles. Bien qu'elle soit originaire de Saint-Damien et qu'elle ait accompli de grandes choses, elle demeure méconnue dans la région… et du grand public, en général.

Son ouvrage « La Flore de Rawdon » et son dévouement à l'enseignement et à la vulgarisation scientifique feront d'elle un personnage important aux yeux des botanistes. Eugénie Tellier deviendra par ailleurs l'une des premières femmes, sinon la première, à obtenir une maîtrise en sciences naturelles en 1943. Un exploit pour l'époque.

« Ce qu'il faut retenir, c'est qu'elle était vraiment à l'avant-garde. Elle était reconnue pour sa précision et sa rigueur », raconte Geneviève Boudreault, membre du Comité mise en valeur du patrimoine Eugénie Tellier, à Saint-Damien. Le groupe inclut également une généalogiste, Diane Thibault, une descendante d'Eugénie Tellier, Mireille Hénault et sœur Francine Bélisle. Ensemble, elles retracent l'histoire d'un personnage qu'elles jugent marquant pour l'avancement de la femme, mais aussi pour le milieu des sciences.

« On essaie de faire connaître cette dame aux gens de Saint-Damien par différents moyens, ajoute Mme Boudreault. Un parc à la municipalité a d'ailleurs été baptisé Eugénie Tellier en son honneur. »

Outre le parc à Saint-Damien, une réserve écologique porte le nom de Marie-Jean-Eudes à Saint-Alexis-des-Monts, près du lac Shawinigan, en Mauricie.

« Elle s'est surtout fait connaître sous ce nom. On ne sait pas trop pourquoi, mais après qu'elle soit devenue sœur Marie-Jean-Eudes, son village et son nom d'origine ont été quelque peu oubliés. »

Parcours

Eugénie Tellier est née en 1897 à Saint-Damien et aurait fréquenté l'école de rang du chemin des Cascades. Vers 1910, elle est pensionnaire au couvent de Saint-Félix-de-Valois où elle obtiendra un brevet d'enseignement en 1914, à l'âge de 17 ans. Elle deviendra ensuite religieuse chez les Sœurs de Sainte-Anne et adoptera le nom de sœur Marie-Jean-Eudes.

À l'université, la botaniste étudiera avec frère Marie Victorin, connu pour son ouvrage intitulé « La Flore laurentienne ». La thèse de maîtrise d'Eugénie Tellier « La Flore de Rawdon », publiée en 1969 par les soins de l’Institut botanique de l’Université de Montréal, se veut d'ailleurs un hommage à l'œuvre de son mentor.

« Elle a choisi Rawdon pour l'aspect unique de sa végétation. Elle s'intéressait à la botanique de cette municipalité qui restait inexplorée jusqu'à ce jour. »

Toutes les plantes et les mousses recueillies durant cette étude sont encore conservées dans l'herbier du frère Marie-Victorin à l'Université de Montréal. On retrouve également une quantité importante de ces mousses au Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke.

« C'était une grande collectionneuse. Elle avait notamment une énorme collection de nids d'oiseau. Pendant 30 ans, elle a transmis son savoir à travers l'enseignement. Elle tenait aussi un musée d'histoire naturelle au pensionnat de Lachine. »

Parmi les hommages rendus à la botaniste, soulignons qu'un diplôme de membre à vie de la Société zoologique de Québec lui a été décerné en 1950.

À Saint-Damien, son parcours est souligné d'une manière plutôt originale. À l'occasion du 150e anniversaire du village, une exposition de fleurs et de plantes en papier est présentée à la bibliothèque municipale. Plus de 5000 éléments faits à la main avec des pages de livres sont exposés.

« C'est une expo ludique qui fait du bien. C'est accompagné de panneaux d'interprétation à l'effigie d'Eugénie. »

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