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19 septembre 2017

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Les organismes traditionnels réclament une meilleure reconnaissance

Programme de subventions

©(Photo gracieuseté - Jean-François Berthiaume)

CULTURE. Les écoles et les camps de musique traditionnelle du Québec sont déçus à la suite de la révision d'un programme d'aide financière gouvernemental. En effet, malgré les nouveaux critères établis, aucun de ces organismes ne serait admissible à une subvention.

Si, selon le ministère de la Culture, la révision du Programme d’aide au fonctionnement pour les organismes de formation en art (PAFOFA) a permis de mettre fin à « l'historicité », soit au fait que les subventions étaient octroyées à long terme aux mêmes bénéficiaires, selon Antoine Gauthier, du Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV), ce n'est pas tout à fait la réalité. « Les camps et les écoles de musique traditionnelle n'ont jamais été admissibles au PAFOFA puisque le programme n'était pas « ouvert » [à de nouveaux bénéficiaires] », explique-t-il.

Il ajoute que les critères revus éliminent encore une fois de facto l'ensemble des camps et des écoles en musique et en danse traditionnelle du Québec.

En effet, la danse et la musique traditionnelle répondent d'emblée aux objectifs généraux du programme. Toutefois, en raison de certains autres critères, leur admissibilité à une aide financière est court-circuitée. Ces critères : un minimum de quatre semaines pour les camps et une localisation à l'extérieur des agglomérations de Montréal et de Québec pour les écoles.

« Dans les faits, personne du milieu traditionnel n'est admissible au programme », regrette Antoine Gauthier en soutenant que les écoles sont situées en ville et qu'aucun camp n'est en mesure de proposer le minimum de quatre semaines requis.

Le Conseil québécois du patrimoine vivant se réjouit que le « patrimoine immatériel » soit maintenant reconnu légalement. Il aimerait cependant que cette reconnaissance se traduise par un soutien minimal.

Antoine Gauthier mentionne qu'il est très difficile pour un camp qui n'a jamais reçu d'aide financière ou de fonds publics d'offrir plus de quatre semaines de formation.

Le ministère aurait aussi dit aux camps de musique traditionnelle de s'asseoir avec d'autres organisations à qui l'aide a été versée, comme le Camp musical père Lindsay dans Lanaudière, afin de discuter d'éventuelles collaborations. « Au CQPV, nous sommes pour l'autodétermination des organismes. On sent qu'on n'a pas vraiment été écouté et on souhaite qu'il y ait une autre avenue. Qu'ils rendent nos organismes admissibles, qu'ils inventent un programme, qu'ils trouvent une façon d'aider notre secteur. »

De son côté, André Brunet, du Camp Violon Trad Québec (CVTQ), en entrevue avec L'Action, confie : « C'est comme si la musique traditionnelle n'était pas une musique sérieuse et que le ministère n'avait pas confiance en le bien-fondé d'un camp comme le nôtre. »

« Quand vient le temps de distribuer l'argent, on nous dit que nous autres, le milieu traditionnel, notre seule solution est de passer par un camp classique. C'est comme si le ministère n'a pas confiance. »

André Brunet rappelle que le CVTQ est en activité depuis dix ans et qu'il possède une cellule administrative. « On est capable de gérer des subventions. »

« Est-ce qu'on va aller s'asseoir avec le Camp musical père Lindsay? On ne sait pas. On n'a pas nécessairement les mêmes lignées d'enseignement. Les camps traditionnels sont reconnus mondialement, mais on les oblige à passer par des intermédiaires. Il pourrait peut-être aussi y avoir une belle collaboration. On en est là dans notre réflexion. On travaille fort pour monter une école d'une semaine. C'est comme si un camp d'une semaine ne peut pas avoir de valeur », dénonce André Brunet.

Ce dernier conclut que le patrimoine vivant est très actif au Québec et qu'il se bat depuis des décennies pour être reconnu. « Pourquoi, quand il s'agit de musique traditionnelle, de la musique de chez-nous, c'est toujours compliqué », conclut-il.

Au moment de publier, le ministère de la Culture et le Camp musical père Lindsay n'avaient pas retourné l'appel de L'Action.

©(Photo gracieuseté)

André Brunet, du Camp Violon Trad Québec.

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