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20 août 2017

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

L'agriculture d'un pays à l'autre

Deux femmes du Sénégal et d'Haïti en stage dans Lanaudière

© (Photo TC Media- Mélissa Blouin)

AGRICULTURE. De la traite robotisée à l'insémination artificielle, les méthodes d'agricultures québécoises peuvent être surprenantes pour des paysans provenant des pays du Sud. C'est pourquoi l'UPA Développement international (UPA DI) a organisé un stage technique pour quatre délégués d'organisations professionnelles d'Haïti et du Sénégal, dont deux qui passeront six semaines dans des fermes lanaudoises. 

« Chez nous, les paysans travaillent manuellement et il n'y a pas de bâtiment où mettre les animaux et où ils ont une alimentation contrôlée. La majorité des élevages se font en plein air. Nous avons des clôtures, mais c'est tout. Ici, tout est très mécanisé», a commenté Cidenie Charlotin d'Haïti après avoir visité une ferme complètement robotisée.

Cette dernière, ainsi que Maïmouna Sarr du Sénégal, passeront trois semaines à la ferme des Prairies à Saint-Thomas avant de se diriger vers une ferme d'élevage de moutons et d'agneaux à Saint-Damien. Elles n'étaient installées que depuis quelques jours sur la ferme laitière lorsque L'Action les a rencontrées, mais déjà, plusieurs aspects les avaient impressionnées. Comme l'insémination artificielle, «nous avons appris les méthodes et à quelle période la pratiquer, c'est une merveille», a déclaré Cidenie.

Les femmes, qui sont très intéressées par tout ce qui touche les soins apportés aux animaux, ont ciblé des notions qu'elles veulent appliquer chez elles, comme l'entreposage de la nourriture.

« Il y a un temps de l'année où il y a beaucoup d'herbes, les animaux ne les mangent pas toutes et il y a du gaspillage. Puis, vient la sécheresse et des animaux meurent parfois de faim», a expliqué la femme d'Haïti. De son côté, Maïmouna mentionne qu'ils conservent les pailles de riz après les récoltes, mais qu'ils n'ont pas d'endroits pour les entreposer et qu'elles ne sont pas à l'abri de la pluie. 

Cidenie et Maïmouna ont aussi été agréablement surprises de constater qu'au Québec, il n'y a pas de rôles définis. « Ce qui est intéressant, c'est que dans toutes les fermes que nous avons visitées, c'est la famille qui dirige, l'homme, la femme et même les enfants. Chez nous, c'est comme une insulte pour le mari que d'avoir laissé travailler sa femme aux champs. Les tâches de la femme sont plus l'élevage des poules et des porcs à la maison et les tâches domestiques.»  

Une première fois au Québec

Pour les deux femmes, il s'agissait d'une première fois au Québec et tout le côté culturel était un choc pour celles-ci. Elles admettent toutefois adorer la nourriture. «C'est très différent, mais c'est bon! Nous l'avons adoptée!»

Toutes les deux ont mentionné qu'il y avait beaucoup plus de fruits frais et de légumes ici que dans leur pays respectif. D'ailleurs, Cidenie a mangé pour la première fois des poires et de son côté, Maïmouna n'avait jamais goûté aux raisins, aux avocats et aux prunes.

«De plus, le maïs vous le donnez aux animaux, mais nous, nous le mangeons. Nous faisons du couscous et de la farine avec, mais le maïs sucré que vous mangez ici est vraiment meilleur», a ajouté Maïmouna. « Elles disent qu'elles mangent trop ici et qu'elles vont engraisser», a rigolé Magali Parent de la ferme des Prairies.

Depuis leur arrivée, elles ont passé une première semaine dans les bureaux de l'UPA et ont connu l'historique du Québec et le fonctionnement de la fédération, comme la mise en marché collective et les quotas laitiers.

C'est par la suite, le 11 août, qu'elles ont joint leur première famille d'accueil. « La famille était rassemblée, nous avons fait une fête et dansé. Nous nous sommes amusées et nous vivons un excellent moment ici. Nous sommes chez nous», a expliqué Maïmouna avec un grand sourire. Les deux femmes sont également allées au cinéma et se sont baignées dans une piscine, il s'agissait là aussi d'une première fois pour Maïmouna. « Ils disent que c'est la saison la plus chaude, mais pour nous c'est la plus froide!»

Les jours suivant l'entrevue, les femmes ont effectué la traite des animaux avec les propriétaires et les ont accompagnés aux champs. « Nous étions intéressées à faire connaitre notre production et c'est aussi dans un souci d'éducation que nous avons participé au programme, mais ce qui est remarquable, c'est que ces femmes se sont éloignées de leur famille pendant sept semaines pour vivre l'expérience», a terminé Magali Parent.  

Cidenie Charlotin

Cidenie Charlotin est âgée de 44 ans et provient d'Haïti. Elle est membre d'une organisation qui s'occupe des paysans et est aussi la propriétaire d'une école dans son pays. Elle n'a qu'un enfant, mais prend en charge plusieurs enfants, dont les parents n'ont pas les moyens financiers pour les supporter côté académique, au sein de son établissement.  «Dans ma communauté, tous les enfants sont mes filleuls!»

Maïmouna Sarr

Maïmouna Sarr est âgée de 27 ans et provient du Sénégal. Maman de cinq enfants, elle est membre du conseil d'administration de la Fédération des Périmètres Autogérés et membre du conseil d'administration d'une commission égalité hommes/femmes. Elle a participé au stage afin de savoir comment l'agriculture fonctionne au Québec en matière de rentabilité et pour pouvoir, à son retour, développer les cultures de son pays. 

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