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07 mai 2024

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Une immersion culturelle unique pour des élèves de l’Espace-Jeunesse

Centre culturel Desjardins

Théâtre Motus

©Photo Médialo- Mélissa Blouin

Les élèves étaient transportés au cœur d’un univers spécialement conçu pour leurs besoins sensoriels.

Des élèves de l’école de l’Espace-Jeunesse ont pu vivre un contact unique et intime avec la culture grâce à la pièce Arbre, tout un monde du Théâtre Motus. Cette initiative, portée par le Centre culturel Desjardins, plongeait les spectateurs au cœur d’un univers enchanteur spécialement conçu en fonction des besoins sensoriels des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou une déficience intellectuelle.

« Ces jeunes vivent tellement de défis que chaque instant de bonheur qu’on peut leur offrir et leur faire vivre est précieux, tout comme chaque expérience qui peut contribuer à les faire grandir », a commenté le directeur de l’école, Xavier Beaudry-Maisonneuve, afin d’illustrer l’importance de cette première collaboration et de cette sortie culturelle entièrement adaptée.  

Au total, la pièce a été présentée à huit reprises au Centre André-Hénault de Saint-Charles-Borromée au cours des dernières semaines, puisqu’un nombre restreint d’enfants (environ huit) pouvait y assister à la fois. Dès leur entrée dans le Centre, les élèves étaient transportés au cœur d’une atmosphère de détente et de stimulation. Les interprètes les attendaient, avec une douce musique, et les accompagnaient jusqu’à la salle. Au cœur de celle-ci, des coussins formaient un cercle autour d’un grand arbre lumineux.  

Au son des bâtons de pluie, des bols tibétains, des carillons ou du didgeridoo, les expériences sensorielles et lumineuses défilaient devant les élèves. Les interprètes prenaient le temps d’aller à la rencontre de chaque spectateur, individuellement, pour lui permettre d’interagir avec les nouveaux éléments de la pièce. L’élève pouvait accepter ou refuser cette interaction. Tout comme les jeunes étaient libres de s’asseoir ou de se promener à leur guise, et ce, durant toute la représentation. 

« Ce qui m’a frappé quand je regardais la pièce, c’est de voir à quel point, de façon inédite, chaque élève vivait son moment, son interprétation et son analyse de ce qui se passait et de l’environnement qui se transformait autour de lui, c’était vraiment intéressant », a ajouté M. Beaudry-Maisonneuve.  

Le directeur était également emballé de voir qu’une élève semblait s’être évadée dans un monde imaginaire et qu’elle laissait libre cours à sa créativité, « elle était différente de comment je la vois habituellement à l’école, la pièce l’a vraiment amenée ailleurs! » 

Être à l’écoute 

La salle était séparée par un grand rideau de tulle. Ce qui permettait aux élèves qui le désiraient de s’éloigner de l’action de la pièce et d’aller dans l’aire de repos. « Pendant tout le moment où nous avions les marionnettes d’oiseaux, un jeune était assis de l’autre côté et regardait le spectacle à travers le tulle. C’est génial, il a pu accéder à la scène, mais avec la distance dont il avait besoin », a commenté Mathilde Addy-Laird qui est cocréatrice artistique du Théâtre Motus en plus d’être metteuse en scène, comédienne et marionnettiste. 

En entrevue avec L’Action, elle a ajouté que parfois, un jeune peut se retirer du cercle parce qu’il y reçoit trop d’informations, mais que cela ne veut pas nécessairement dire qu’il n’a plus envie de participer à l’expérience. C’est pourquoi les interprètes vont aussi interagir avec les élèves dans l’aire de repos lorsqu’ils les sentent réceptifs.  

« Il s’agit seulement d’être hyper à l’écoute! Un jeune pourrait rire très fort, mais cela ne veut pas forcément dire qu’il est en train d’exprimer de la joie. Nous avons acquis l’expérience de voir qu’il y a peut-être autre chose dans son corps qui démontre qu’il craint la marionnette et que ce serait mieux de reculer d’un pas. »  

La comédienne a également mentionné que les interprètes se parlent beaucoup entre eux puisqu’un lien de confiance peut se créer entre un interprète particulier et un élève. « Ce matin, quand les jeunes sont partis, j’avais les yeux pleins d’eau tellement il y a eu des moments magiques! Et d’autres fois, nous sommes pris dans l’action et c’est plus un tourbillon, mais c’est tout aussi magnifique! Chaque spectacle et chaque rencontre est vraiment unique. » 

Le pouvoir de la culture 

La coordonnatrice au développement artistique et à la médiation culturelle du Centre culturel Desjardins, Geneviève Pigeon, a abondé en ce même sens et a tenu à assister à chacune des huit représentations tant elles sont toutes différentes et chargées d’émotions. « Ça va vite dans notre métier et c’est quand on s’arrête, comme aujourd’hui, que l’on constate à quel point la culture peut avoir une grande résonance et je trouve ça excessivement touchant de pouvoir observer la portée qu’elle a sur les élèves! » 

Mme Pigeon a avoué qu’elle nourrissait l’idée d’un tel projet, où la culture serait accessible à tous, depuis son arrivée au Centre culturel. Lorsqu’elle a entendu parler de ce que le Théâtre Motus faisait et qu’elle a su qu’une enseignante d’Espace-Jeunesse faisait aussi des démarches en cette direction, tout s’est mis en place et une campagne de financement ciblée a permis à cette initiative de voir le jour. « C’est un projet qui était important pour moi, mais qui a été soutenu par toute une équipe qui y croyait! » 

M. Beaudry-Maisonneuve a aussi tenu à souligner la proactivité du Centre culturel et la passion de Mme Pigeon. « Elle a été une collaboratrice de tous les instants et on peut facilement voir, par l’énergie qu’elle y met, qu’elle porte le projet dans son cœur. » 

Une grande logistique 

Afin de bien préparer les jeunes à cette activité, un immense travail en amont a également été effectué par l’école, le Centre culturel et le Théâtre Motus. Des comédiennes se sont notamment rendues à l’Espace-Jeunesse, une semaine avant les représentations, pour des ateliers préparatoires. Elles ont établi un scénario social et ont présenté les marionnettes aux jeunes. « Ça les aide vraiment à visualiser ce qui s'en vient et ça les rassure. Nous leur avons aussi montré des photos du Centre André-Hénault pour qu’ils soient moins désorganisés lors de leur arrivée », a expliqué Mme Pigeon.  

Cette grande expérience avec les élèves de l’Espace-Jeunesse représentait, en quelque sorte, un projet pilote, puisque le Théâtre Motus reviendra au mois de novembre et, cette fois, toutes les classes du Centre de services scolaire des Samares pourront s’y inscrire. « C’est tellement une belle collaboration avec le milieu scolaire et ce n’est certainement pas la dernière! » 

©Photo Médialo- Mélissa Blouin

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La pièce Arbre, tout un monde est une création d’Hélène Ducharme qui a été élaborée grâce à beaucoup d’exploration, de recherches, de formations et d’aide de spécialistes. Depuis la sortie du spectacle, en 2022, plus de soixante-dix représentations ont été effectuées à travers la province, mais aussi dans le reste du Canada. L’équipe du Théâtre Motus était même en visite à New York dans le cadre du Festival Big Umbrella, qui est destiné aux jeunes ayant des besoins particuliers.  

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