22 mai 2017

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©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

« Les personnes aînées sont des bibliothèques humaines à bien des égards; historique, anthropologique, mais surtout, humain. La beauté d'une personne aînée réside, entre autres, dans le fait qu'elle possède tous les âges, son histoire pouvant ainsi faire écho dans le passé, comme au présent », raconte Gabrielle Coulombe.

Année sabbatique

La résidente de Sainte-Émélie-de-l'Énergie a travaillé pendant longtemps comme travailleuse sociale auprès des personnes âgées dans la région de Joliette quand elle a décidé de prendre une année sabbatique afin d'écrire un recueil de récits de vie en hommage à sa grand-mère, Simone, une femme qu'elle appréciait énormément.

Son recueil s'intitule d'ailleurs « Simone et tous les autres », alors que les récits recueillis auprès des aînés y seront entrecoupés de dialogues avec son aïeule.

« Le vieillissement, mais surtout la vie qui le sous-tend, est traité tout au long de l'ouvrage via les divers récits, explique-t-elle. [J'y] raconte les trajectoires de vie de ces gens que certains étiquèteraient comme étant ordinaires, mais qui détiennent pourtant une singularité captivante: des savoirs de vie. Il y a des apprentissages que seul le temps peut offrir et c'est ce dont il est question dans cette œuvre. »

Susciter l'intérêt

La jeune femme, avec ce recueil, veut avant tout « solidifier les ponts entre les générations », « faire évoluer certaines images et préconceptions liées au vieillissement » puis aussi « susciter l'intérêt et la réflexion quant à la participation sociale des aînés dans la communauté ».

Par sa démarche, qui est parrainée par l'organisme Intergénérations Québec, elle souhaite aussi susciter l'intérêt des jeunes envers les aînés, qu'ils s'intéressent au passé.

« C'est important de s'intéresser à ceux qui ont tapé le sentier avant nous », soulève-t-elle.

D'abord par curiosité

C'est il y a cinq ans que Gabrielle Coulombe a commencé à interviewer des personnes âgées en voyage.

« Par curiosité », affirme-t-elle.

Par les rencontres qu'elle qualifie de « riches », l'idée a germé en elle de se mettre à écrire les histoires qui lui étaient racontées.

« Quand Simone est décédée en 2016, je me suis dit que je devais aller au bout de ce projet », raconte-t-elle.

Plusieurs récits

En un an, elle a écrit une quinzaine de récits de vie qu'elle a recueillis au Québec et au Canada, entre autres.

À la mi-mai, elle partait d'ailleurs en Irlande et en Bretagne pendant deux mois pour aller recueillir de nouveaux témoignages.

Parmi ses rencontres, elle a fait celle de Michel Latendresse, un artiste de 76 ans de Saint-Zénon, qui a recommencé à créer après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral. Même si l'homme peine à s'exprimer en raison d'une paralysie, elle et lui ont su communiquer ensemble.

Pour Gabrielle Coulombe, c'est leur amour commun de la nature qui leur a permis une si belle rencontre.

« Quand on est des gens de nature, il y a une énergie qui se dégage », explique-t-elle.

Des liens forts

La jeune femme a créé un lien certain avec Michel Latendresse, tout comme avec tous les aînés qu'elle rencontre sur sa route.

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

Gabrielle Coulombe crée des liens forts avec les personnes qu'elle interview, comme Michel Latendresse, qui pose à ses côtés, ainsi que le bénévole Raymond Gauthier.

« Pour écrire le récit d'une vie, on doit créer de forts liens de confiance. Moi je dois m'ouvrir à la personne et elle aussi et ça crée des liens forts parce qu'elle me laisse entre les mains les traces qu'elle veut laisser », explique Gabrielle Coulombe.

Au terme de son aventure, la jeune femme souhaite avoir recueilli et écrit 25 récits de vie d'aînés à travers le monde. Elle s'est donnée pour objectif de déposer son manuscrit l'an prochain.

D'ici là, il est possible la suivre sur sa page Facebook « Simone et tous les autres ».