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24 avril 2017

Un accidenté de la route estime ne pas avoir été traité avec assez « d'humanité »

L'homme de Notre-Dame-des-Prairies dit avoir été « mal encadré » par la SAAQ

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

TÉMOIGNAGE. Un accidenté de la route de Notre-Dame-des-Prairies affirme avoir été « très mal encadré » par la Société de l'assurance automobile du Québec à la suite de son accident de voiture et estime qu'elle ne l'a pas traité avec assez « d'humanité ».

« T'es démuni quand t'es un accidenté de la route. Personnellement, je n'ai pas connu de moment de plus bas dans ma vie. On vit des choses pas le fun. Peut-on au moins être bien accompagné dès le départ? », déclare Gilles Lapierre, 37 ans.

« Blackout »

Selon lui, outre l'étape de l'ouverture de son dossier pour sa demande d'indemnités pour son incapacité à vaquer à ses occupations, la SAAQ ne lui a pas prodigué l'accompagnement nécessaire depuis son accident de la route survenu le 16 novembre 2014.

Il était alors passager avant dans la voiture conduite par sa conjointe. Ils revenaient d'une soirée entre amis. La première neige de l'année venait de tomber au sol. La voiture circulait sur le chemin Sainte-Béatrix, près de Sainte-Mélanie, quand sa conductrice en a perdu le contrôle.

« La voiture a percuté à 70 km/h un bloc de béton de plusieurs boîtes postales », explique Gilles Lapierre qui ne se souvient pas de l'accident.

« Je venais de me détacher pour reprendre mes esprits, car j'étais sur le bord d'être malade. Par la suite, c'est le "blackout" jusqu'à l'hôpital », affirme-t-il.

Gilles Lapierre affirme avoir eu des points de suture pour sa lèvre inférieure qui se serait détachée, s'être cassé le bras et avoir subi un traumatisme crânien. Il affirme aussi avoir subi des problèmes cervicaux, dorsaux et lombaires à la suite de cet accident.

Pas prévenu

Il a eu son congé de l'hôpital le lendemain de l'accident, puis il a eu ses premiers contacts avec la SAAQ à laquelle il reproche de ne pas l'avoir prévenu de la nécessité d'avoir un suivi médical.

« Dès le départ, la SAAQ aurait dû m'avertir que tout se jouait sur les déclarations des médecins, affirme-t-il. On ne m'a pas informé d'aller voir un médecin pour évaluer globalement mon état à la suite de mon passage à l'urgence et pour assurer un suivi médical […] Tout le monde me l'a conseillé, sauf elle! »

Deux mois

Gilles Lapierre affirme avoir reçu un document à faire remplir par un médecin concernant son état de santé deux mois après l'accident, en janvier 2015. Il dit que cela faisait alors quelques fois qu'il se plaignait de douleurs au cou et au dos.

Aujourd'hui, il se demande pourquoi il n'a pas reçu ce document avant.

« Ce document, ce devrait être un des premiers envoyés par la SAAQ, dès l'ouverture du dossier ou, à tout le moins, dire à la personne l'importance de consulter rapidement. Pour moi, ni un ni l'autre n'a été fait avant janvier 2015. Si on me l'avait dit, je l'aurais fait. »

Reproches

Il affirme qu'il lui a été reproché par la SAAQ de ne pas avoir consulté un médecin plus tôt.

« Ils ne comprenaient pas pourquoi j'avais attendu si longtemps, alors que moi, je ne connais pas le système ni comment ça fonctionne », se défend-il.

Quant à lui, il reproche également à la SAAQ de ne pas l'avoir dirigé dès le départ vers des ressources pour l'aider à retrouver sa forme physique. Selon lui, il n'en a été question que lorsqu'il a consulté un médecin en janvier 2015.

« Ça pourrait améliorer ton état d'être traité le plus rapidement possible. Je me fous des montants d'argent. Pour moi, ce n'est pas un signe de piasse qui est important, c'est de retrouver mon état de santé et redevenir le plus proche de ce que j'étais avant », dit-il.

Il reproche aussi à la SAAQ d'avoir changé d'agent sans en être avisé à l'avance.

« C'est un exemple de manque d'humanisme », dit-il.

Tribunal administratif

Gilles Lapierre allègue que des problèmes, comme des contestations de la SAAQ concernant l'admissibilité de certaines de ses blessures, auraient commencé après janvier 2015. Selon lui, il s'agirait d'« un combat de tous les jours ».  

« Malgré mon moral de béton, [ça] m'a brisé », dit-il.

Trois ans après son accident de travail, il est toujours en arrêt de travail et il est en attente d'une possible rencontre de conciliation avec la SAAQ au Tribunal administratif du Québec.

Guidée selon ses besoins

Face aux reproches formulés par Gilles Lapierre, la SAAQ rétorque que lorsque le dossier est pris en charge par un agent d’indemnisation, la personne accidentée est guidée dans le processus d’indemnisation, selon ses besoins.

« Comme la SAAQ indemnise les dommages corporels en lien avec l’accident de la route, il est impératif qu’elle obtienne des documents médicaux démontrant la relation probable entre une blessure et l’accident. Dans cette mesure où il est expliqué à la personne que les décisions se prennent sur la base des données médicales, la SAAQ estime que ça va de soi que la personne doit consulter un médecin pour assurer un suivi médical », affirme sa porte-parole, Audrey Chaput.

« Clairement indiqué »

Elle ajoute que, dès la première conversation téléphonique, lorsqu’il y a une préouverture de dossier par les préposés aux renseignements,  une série de 15 questions est abordée avec la personne accidentée, par exemple la manière de transmettre les documents, les délais de versement des indemnités et de remboursement des frais médicaux, comme les médicaments.

« Toutefois, depuis octobre 2015, les clients peuvent compléter une demande d’indemnité via le Web. Il n’est donc plus nécessaire de contacter les préposés aux renseignements. Si le client choisit d’utiliser le Web, il ne bénéficiera pas de ce premier contact, mais dans la demande d'indemnité, il est clairement indiqué au client qu’il doit rencontrer un médecin si sa situation l’exige », affirme Audrey Chaput.

Elle ajoute qu'un guide de 24 pages, le Guide de demande d’indemnité, peut être expédié par la poste et est disponible en ligne pour les accidentés de la route.

Quant au changement d'agents, les personnes accidentées ne sont pas systématiquement informées avant, indique la porte-parole.

« Un changement d’agent dans le dossier d’une personne accidentée est attribuable à plusieurs facteurs, notamment les processus de travail internes (ex : transfert du dossier lorsqu’il ne reste que les séquelles permanentes à évaluer) ou la mobilité possible du personnel » explique-t-elle.

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