23 février 2017

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

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©(Photo TC Media - Mélissa Blouin)

«Ils vont nous permettre de brasser 600 litres de « La Tape s'a yeule» et le public pourra la déguster sur place. Ça va donner l'occasion à plus de gens de la connaître, mais ça va surtout nous permettre d'apprendre une nouvelle méthode de brassage», a commenté Jean-Benoît Girouard de Lavaltrie.

En effet, il s'agira d'un grand changement pour lui et Sébastien Desjardins-Riendeau qui sont habitués de tout faire dans leur garage et qui n'ont jamais fait une recette en aussi grande quantité. De plus, ils devront la faire en fût, alors qu'ils embouteillent généralement leur produit.  

«Nous allons faire le processus du début à la fin avec un maître-brasseur d'expérience, nous en tirerons probablement beaucoup d'apprentissages et des commentaires constructifs », a ajouté Jean-Benoît.

Il s'agissait d'un premier concours pour les deux Lanaudois et ni l'un, ni l'autre ne s'attendait à en ressortir gagnant. « Je ne le croyais tout simplement pas! Il y avait des brasseurs avec un nom de compagnie et des grosses présentations et nous, nous faisions vraiment amateurs», a rigolé Sébastien qui est, de son côté, originaire de Saint-Paul-de-Joliette.

Ceux-ci ont commencé à brasser ensemble il y a un peu moins d'un an et ont décidé de participer au concours à la dernière minute. Ils ont préparé « La Tape s'a yeule» pour l'occasion, «cela faisait environ six fois que nous la faisions et nous étions quand même confiants de notre recette!»

La dégustation de leur bière au Gambrinus se fera quelques jours après sa confection et, comme les brasseurs amateurs ne peuvent pas sortir leur bière de chez eux légalement, il s'agira de la première fois que le public goûtera à l'un de leurs produits. Déjà, ils ont prévu louer un autobus pour assister aux premières dégustations avec leur famille et leurs amis.

©(Photo gracieuseté)

Une recette peut donner une cinquantaine de bouteilles de bière.

Le côté créatif

La «Tape s'a yeule» est une bière belge, faite avec un sucre spécial, à laquelle ont été ajoutés des fruits frais comme de l'orange et du pamplemousse. Elle tient son nom de son fort pourcentage d'alcool, 9,7%, mais aussi d'une anecdote cocasse que Jean-Benoît se plait à raconter.

« Ma sœur nous présentait notre nouveau beau-frère et c'était un grand bonhomme de 6'6''et de 350 lb. Je lui ai dit de faire attention que c'était une bière forte, mais il m'a répondu qu'il était capable d'en prendre! Après quatre bières, il avait du mal à se relever et le lendemain il m'a dit que ma bière était une tape sur la gueule et le nom est resté! »

Il s'agit présentement de leur seule bière qui détient un nom, mais ils ont environ trois autres bières dont les recettes sont presque prêtes pour participer à des concours. Sébastien aime tout particulièrement leur «bière de Noël» qui réchauffe l'intérieur et dans laquelle se trouvent des épices assez festives, mais Jean-Benoît ne la trouve pas tout à fait au point.

Les brasseurs aiment d'ailleurs tout le côté créatif du processus et admettent qu'ils ne sont pas très conformistes du côté des recettes, qu'ils préfèrent innover. « C'est un peu comme faire de la cuisine, on y va avec le feeling du moment! Mais, même si on peut goûter au fur et à mesure et que ça nous donne une bonne idée côté amertume et sucré, on peut juste connaître le résultat final 4-5 semaines plus tard quand la bière est prête», a expliqué Jean-Benoît.

Pour eux, le résultat final n'est jamais un échec, mais parfois une belle surprise et même si la dégustation est un bonus, leur passion naît vraiment du processus de fabrication. « Nous sommes contents quand c'est bon, mais c'est plus de le faire qui est agréable. C'est toujours quelque chose de festif dans nos garages avec de la musique et une bonne petite bière à la main. »

Ils avouent toutefois que le processus est plus complexe que ce à quoi ils s'attendaient. « On se disait on va mettre des ingrédients, de l'eau, de la levure, ça va fermenter et c'est fini, mais non, il y a des températures à respecter et un ordre pour les ingrédients. C'est beaucoup d'essai erreur et de travail.»

Sébastien et Jean-Benoît ont également des horaires plutôt chargés avec leur travail et leur famille respective et n'arrivent pas toujours à brasser aussi souvent qu'ils l'aimeraient. Pour l'avenir, ils souhaitent développer d'autres bons produits et gagner d'autres concours.