14 février 2017

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Avant de donner le feu vert pour la tenue d’un événement comme le Festi-Glace, Hydro Météo doit s’assurer que le couvert de glace est sécuritaire non seulement pour les festivaliers, mais également pour la machinerie utilisée pour la mise en place du sentier glacé.

« Avant tout, on doit s’assurer que les équipements de Nordikeau peuvent embarquer sur la rivière gelée, explique le président et directeur des opérations d’Hydro Météo, Pierre Corbin. Pour ce faire, la glace effective doit être d’une épaisseur minimale de 10 centimètres. »

Il existe différents types de glace qui se superposent dans une rivière : la glace blanche, la glace grise et la glace noire. La glace noire, transparente, est la plus solide et la plus résistante des trois. Dans la rivière L’Assomption, au moment de l’analyse, on retrouvait seulement de la glace noire et blanche. La glace blanche est quant à elle opaque, puisqu’elle renferme des bulles d’air ou de la neige. Elle est donc moins solide.

« Dans la rivière L’Assomption, cette année, le couvert de glace est composé à 70% de glace blanche, alors que lors d’un hiver plus normal, c’est une proportion de 50-50. Ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas faire d’activités sur la rivière, mais on doit toutefois prendre davantage de mesures de sécurité pour limiter le poids sur la glace aux endroits plus fragiles », soutient M. Corbin.

Cette année, le couvert de glace s’est mis en place un peu plus tard que prévu, ce qui fait en sorte que l’épaisseur de glace est moins élevée qu’à l’habitude. « L’épaississement a été ralenti par les différentes chutes de neige et aussi par le manque de froid, au même titre que l’an dernier. Ça ne veut toutefois pas dire qu'elle ne va pas continuer à épaissir. Normalement, l’épaississement va se poursuivre jusqu’à la mi-mars environ. On peut encore aller chercher un 15 à 20 centimètres de glace au total d’ici là, si le froid y contribue », estime M. Corbin.

Pour connaître la donnée de glace effective, les experts mesurent l’épaisseur de la glace blanche, la divisent par deux et ajoutent l’épaisseur totale de glace noire. Ainsi, pour un couvert de glace de 40 centimètres au total, qui contient une glace blanche de 28 centimètres et une glace noire de 12 cm, nous aurons une glace effective de 26 cm.

« Lorsque l'on dit qu’il faut 10 cm de glace effective pour que la rivière soit sécuritaire, c’est important de comprendre le calcul, car s’il y a moins de 10 cm de glace effective, ça devient dangereux », note Pierre Corbin.

Ce dernier estime qu’il est aussi important de changer les mentalités des citoyens qui s’adonnent à des activités sur des cours d’eau l’hiver. « Il y a plusieurs personnes, chaque année, qui me disent qu’ils connaissent la rivière et qu’ils embarquent dessus en début de saison, sans faire les vérifications nécessaires. Avec les changements climatiques des dernières années, les données changent chaque saison. On constate que l’eau gèle plus  tard dans la saison, comparativement à il y a 30 ou 40 ans. C’est bien beau de dire que le couvert de glace fait 20 cm, mais si c’est seulement de la glace blanche, ça devient dangereux », explique le président d’Hydro Météo.

Des analyses à la fine pointe de la technologie

En plus de faire de nombreux forages chaque semaine, l’équipe d’Hydro Météo est également dotée d’un radar, qui capte l’épaisseur de la glace du sentier glacé au centimètre près. « Lorsqu’on part faire nos forages, on capte en même temps les données grâce au radar. Par la suite, on compile toutes les données captées et on les retranscrit sur une carte. Cette carte nous permet alors de voir à quel endroit l’épaisseur de la glace est plus fragile. Dans le cas de la rivière L'Assomption, c’est très utile pour Nordikeau, qui s’occupe du déneigement et de l’arrosage du sentier glacé », souligne Pierre Corbin.

Outre le radar et les forages, il arrive que l’équipe prélève une carotte de glace. L’objectif est de déterminer précisément l’épaisseur exacte des deux types de glace et d’observer les différentes couches de glace accumulées. « Dans la glace blanche, on peut voir qu’il y a plusieurs couches grâce aux lignes qui se forment. Cela nous indique qu’il y a eu un événement, que ce soit du verglas, de l’arrosage ou un redoux », affirme M. Corbin.

Lors du passage de TC Media, la majorité des endroits où l’équipe a procédé au forage de glace présentaient des signes de surcharge. « La surcharge survient lorsqu’il y a un poids important sur la glace, qui fait en sorte de créer des fissures, faisant remonter l’eau à la surface. Cette situation est notamment causée par la quantité importante de neige qui se retrouve aux abords de la patinoire. Nos analyses d'aujourd'hui nous ont toutefois démontré que cette surcharge n’est pas dangereuse pour la sécurité des patineurs », soutient Pierre Corbin.

Hydro Météo rappelle aux citoyens de rester en tout temps sur le sentier déneigé et de ne pas s’aventurer dans les parties enneigées, considérées comme étant plus fragiles. Les citoyens sont également invités à consulter quotidiennement le site Web du Festi-Glace, pour connaître les conditions de la glace de la rivière L’Assomption au www.festiglace.ca/conditions.