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15 octobre 2017

Comment conscientiser un jeune aux conséquences de la conduite dangereuse?

©Photo Depositphotos

PRÉVENTION. Quelques jours après l'accident mortel survenu à Joliette, L'Action a interrogé divers intervenants jeunesse (psychologue, éducatrice spécialisée) sur la manière de conscientiser les 12-17 ans aux conséquences de la conduite dangereuse. Doit-on utiliser de tels drames en exemple pour faire de la prévention auprès des adolescents?

« Oui, absolument », répond sans hésiter Anie-Pier Samson, éducatrice spécialisée et coordonnatrice à la Maison des jeunes La Piaule, à Joliette.

Dans la nuit du 8 au 9 octobre, rappelons-le, une violente sortie de route a entraîné la mort de deux garçons de 14 et 17 ans. Deux autres passagers âgés de 13 ans et de 16 ans se trouvaient toujours dans un état critique, au moment d'écrire ces lignes. Le conducteur de 15 ans, qui a subi des blessures mineures, roulait sans permis de conduire sur le boulevard Base-de-Roc, quand il aurait perdu le contrôle de son véhicule pour terminer sa course contre un arbre. Selon la Sûreté du Québec, la vitesse pourrait être en cause dans l'accident.

 « Je crois qu'un tel drame peut vraiment pousser les adolescents en général, qu'ils connaissent ou non les victimes, à se questionner. Ça peut les conscientiser, parce que c'est quelque chose de tangible qui s'est passé près d'eux et qui concerne des personnes de leur âge. Surtout ici, tout le monde se connaît. Le sentiment de proximité est encore plus grand », estime l'éducatrice spécialisée.

La psychologue pour enfants et adolescents, Mélanie Dion, abonde en ce sens. Un parent peut se servir d'une telle situation, croit-elle, pour susciter une discussion avec son adolescent, faire de la prévention sur les conséquences parfois irréparables de la conduite dangereuse.  

 « C'est scientifiquement prouvé, il est plus difficile pour un jeune de 15 ou 16 ans de prendre conscience du danger que pour un adulte. L'invulnérabilité, le sentiment d'être invincible, c'est un peu propre à l'adolescence, parce que c'est à cet âge-là qu'un humain explore et se découvre. Le besoin de risque, de sensation forte se manifeste souvent chez les jeunes garçons, d'ailleurs », témoigne la psychologue qui pratique à Joliette, ajoutant toutefois qu'un événement auquel un jeune s'associe directement, duquel il se sent concerné et proche, peut être un bon tremplin à utiliser pour discuter avec lui des limites à ne pas franchir quand il souhaite explorer.     

« Ce qu'il faut éviter à tout prix, c'est de prendre un ton moralisateur quand on veut amorcer ce genre de discussion avec un adolescent. Un parent, dans ces circonstances, ne doit pas être dans la contrainte ou dans le jugement, mais doit plutôt agir en tant qu'accompagnateur. Il ne faut pas non plus empêcher les jeunes de vivre leurs expériences, il faut les conscientiser aux limites, aux dangers des excès », insiste la psychologue.   

« Le conseil que je donnerais aux parents d'adolescents en général, à la suite d'un événement tragique comme celui-là, serait de demander à leur jeune s'il en a entendu parler, premièrement, propose à son tour, Ani-Pier Samson. Puis, il s'agirait de lui demander s'il a envie d'en discuter, en évitant de donner sa propre opinion sur ce qui est arrivé. Je crois qu'il faut laisser l'adolescent s'exprimer sur le sujet, l'écouter, ne pas juger », ajoute-t-elle.

L'intervenante indique par ailleurs qu'une fois le choc passé, la Maison des jeunes La Piaule proposera des ateliers à ses visiteurs portant sur l'accident.

« Ce sera surtout sous forme de discussions. Parce qu'il faut en parler, on ne peut pas faire comme si ce n'était pas arrivé. Plusieurs jeunes nous en ont déjà parlé d'eux-mêmes d'ailleurs. »

À la Maison des jeunes de Lavaltrie, le choc est encore trop grand pour penser à des idées d'ateliers, selon la coordonnatrice, Sophie Blais. Rappelons que les cinq jeunes impliqués dans l'accident sont originaires de l'endroit.

« Pour l'instant, c'est vraiment émotif pour tout le monde ici. On est tous sous le choc, on connaît les garçons impliqués dans l'accident, ils fréquentaient la maison des jeunes, pour la plupart. Pour l'instant, on reste dans l'informel, on laisse les adolescents venir nous voir pour en parler s'ils le souhaitent. »

Deux jours après le drame, un rassemblement incluant des jeunes, des parents et des intervenants a d'ailleurs eu lieu. Discussions, recueillement et moments de silence teintaient la rencontre. Des travailleurs  sociaux étaient aussi présents pour écouter les gens.

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