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10 octobre 2017

Son avertisseur de fumée lui a sauvé la vie

Il l'avait installé quelques mois avant l'incendie de sa maison grâce à la visite des pompiers

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

PRÉVENTION. Un homme de 72 ans est encore en vie aujourd'hui grâce à l'avertisseur de fumée qu'il a installé sous la recommandation des pompiers venus le visiter quelques mois avant qu'un violent incendie ne ravage sa demeure.

Pour André Laurier, 72 ans, il ne fait aucun doute qu'il serait probablement mort par le feu si ce n'avait été de l'avertisseur de fumée qu'il a décidé d'installer à la suite de la visite de pompiers environ huit mois avant que le feu n'embrase presque entièrement sa maison de Saint-Gabriel-de-Brandon le 23 novembre 2016.

Convaincu

Lors de cette visite, cela faisait alors près de six mois qu'André Laurier avait débranché son avertisseur de fumée parce qu'il était dysfonctionnel.  Pendant cette période, le septuagénaire convient qu'il  n'a pensé à le remplacer.

« Quand les pompiers sont venus, ils m'ont fait comprendre la nécessité d'en avoir un. Surtout que je vivais seul, en plus d'avoir des problèmes de surdité, mentionne-t-il. Je m'en suis procuré un adapté à ma surdité la semaine suivant leur visite. »

Réveillé par le bruit

Le soir de l'incendie, André Laurier dormait dans le salon de sa résidence, quand le détecteur de fumée l'a sorti de son sommeil et l'a fait sursauter.

« Quand j'ai ouvert les yeux, j'ai vu des flammes provenant de la chambre, à droite, et elles commençaient à s'en venir dans le salon, raconte-t-il. J'ai été chanceux de ne pas avoir été asphyxié. »

André Laurier, muni seulement de chaussettes et d'une chemise, est sorti rapidement de sa maison.

« J'ai pris les jambes à mon coup. Je n'ai rien pris, ni mon portefeuille ni rien », mentionne-t-il.

Une fois dehors, André Laurier a fait la dure constatation qu'il venait de perdre « tout ce qu'on a dans une vie ». S'il a pu sortir juste à temps, il était déjà trop tard pour sauver sa résidence en flammes.

©Photo - gracieuseté

La maison d'André Laurier est une perte totale.

« Personne n'est à l'abri »

Aujourd'hui, un an après l'incendie, André Laurier affirme qu'il apprécie le fait d'être encore en mesure « de vivre encore de belles choses », mais il est bien conscient qu'il aurait pu en être autrement.

« Personne n'est à l'abri de ça, relève-t-il. Si mon histoire peut aider quelqu'un, tant mieux, parce quand on perd tout, ça reste dans notre tête et on ne l'oublie jamais. »

Un gardien de sécurité

Malgré une diminution du nombre de cas, il arrive encore trop souvent que les pompiers soient confrontés à des situations où des avertisseurs de fumée sont débranchés ou non fonctionnels lors de leurs visites de prévention à domicile, selon Patrick St-Louis, chef de la division prévention des pompiers de Joliette.

©Photo TC Media - Archives

Patrick St-Louis, chef de la division prévention du Service des incendies de la Ville de Joliette.

Selon lui, les excuses qui fusent le plus souvent sont par exemple que l'avertisseur de fumée « part pour rien », qu'il est « trop fragile » ou « agaçant ».

« Ce qu'on voit par exemple, c'est que la pile de l'avertisseur de fumée a été retirée ou n'a pas été vérifiée, ou bien que l'avertisseur de fumée est tout simplement débranché sur le comptoir », donne-t-il pour exemple.

Pourtant, relève-t-il, il s'agit d'un « gardien de sécurité 24 h/24 h qui nécessite peu d'investissement ».

D'ailleurs, selon le ministère de la Sécurité publique, un avertisseur de fumée « qui fonctionne en tout temps » est le « seul moyen d'être averti à temps » et « constitue le meilleur moyen de sauver des vies », alors que les incendies mortels surviennent surtout la nuit.

« Les gens ne se rendent pas compte de l'importance d'un avertisseur de fumée », estime Patrick St-Louis.

Pas une priorité

Selon lui, encore beaucoup trop de citoyens croient qu'ils ne seront pas victimes d'un incendie au cours de leur vie.

« C'est le syndrome du pas dans ma cour. C'est une croyance que ça va [seulement] arriver aux autres », relève Frédéric Cyr, directeur du service incendie de Saint-Gabriel-de-Brandon.

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

André Laurier et Frédéric Cyr, directeur du Service des incendies de Saint-Gabriel-de-Brandon.

Selon le directeur, comme ce fut le cas pour André Laurier, remplacer la pile ou l'avertisseur de fumée ne fait souvent pas partie des priorités des citoyens.

« C'est loin dans la "to do list" de ce qu'il y a à acheter », mentionne-t-il.

D'ailleurs, selon le ministère de la Sécurité publique, les statistiques des dix dernières années montrent que seulement 42% des bâtiments incendiés au cours de cette période étaient munis d'avertisseurs de fumée fonctionnels.

Importance de la prévention

De là l'importance de faire de la prévention et de la sensibilisation auprès d'eux comme le font les pompiers de Joliette et de Saint-Gabriel-de-Brandon, estiment Frédéric Cyr et Patrick St-Louis.

D'ailleurs, pour ces deux pompiers, André Laurier est la preuve vivante que ces visites de prévention fonctionnent.

« On est là pour protéger leur vie, leurs biens et leur environnement, assure Frédéric Cyr. Et la partie qui reste à faire au citoyen, c'est de se munir d'un avertisseur de fumée et de s'assurer de sa fonctionnalité. »

Quelques conseils pour l'avertisseur de fumée*

·         Remplacer périodiquement sa pile ou utiliser, si possible, une pille longue durée comme une pile au lithium

·         Ne jamais retirer la pile de l'avertisseur et ne jamais le débrancher, même s'il se déclenche inutilement. Le ministère de la Sécurité publique recommande plutôt d'utiliser la touche de sourdine de l'appareil

·         Tout avertisseur de fumée doit être remplacé 10 ans après la date de fabrication indiquée sur le boîtier. Si aucune date de fabrication n'est indiquée, l'avertisseur doit être remplacé sans délai

·         L'avertisseur de fumée à ionisation est le plus courant. Il s'installe près des chambres à coucher

·         L'avertisseur de fumée à cellule photoélectrique s'installe près de la cuisine, de la salle de bain et des appareils de chauffage, car il déclenche moins d'alarmes inutiles causées par les vapeurs d'humidité ou de cuisson

*Source: ministère de la Sécurité publique

Semaine de prévention des incendies

La semaine de la prévention des incendies se tient cette année au Québec du 8 au 14 octobre. Dans la province, une telle semaine est tenue par le ministère de la Sécurité publique depuis 1990. Au Canada, la première semaine de la prévention des incendies a été proclamée en 1923 par le gouverneur général du Canada de l'époque.

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